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À La Une - religions

L’Église catholique accomplit un pas de plus vers les juifs

Pour la première fois, un document de l'Église catholique a écrit noir sur blanc qu'elle ne cherchait plus à convertir les juifs.

 

Le ardinal Kurt Koch (droite) et le rabbin David Rosen présentent un document dans lequel l'Église catholique s'engage à ne plus convertir les juifs. REUTERS/Tony Gentile

L’Église catholique a accompli cette semaine un pas de plus vers les juifs en reconnaissant explicitement qu'elle ne devait pas chercher à les convertir et en assurant avec force que le christianisme n'entendait pas se substituer au judaïsme.

Sans reconnaître Jésus comme "rédempteur universel", les juifs "ont une part dans le salut" divin, a assuré la commission pour les relations religieuses avec le judaïsme dans un document théologique, nouveau jalon dans la réconciliation. "Les juifs sont porteurs de la parole de Dieu (...). Cela signifie concrètement que l’Église catholique ne mène ni n'encourage aucune mission institutionnelle tournée spécifiquement vers les juifs", a insisté la commission. En 2011, Benoît XVI s'était déjà prononcé contre tout effort pour convertir les juifs, dans un livre d'entretiens exprimant ses opinions personnelles.

Pour la première fois, un document de l'Église catholique a écrit noir sur blanc qu'elle ne cherchait plus à convertir les juifs, a confirmé le père Norbert Hofmann, secrétaire de la commission, à l'agence spécialisée sur le Vatican I.Media. Chaque catholique reste cependant libre de témoigner de sa foi, y compris auprès des juifs.
Autre religion du Livre et du Dieu unique, l'islam ne bénéficie pas d'une reconnaissance équivalente. Le lien théologique n'est en effet pas le même: pour les chrétiens, Jésus affirme dans l’Évangile être venu "accomplir" le message de Dieu inscrit dans l'Ancien testament. "Il y a un lien particulier entre juifs et chrétiens qui n'existe pas avec l'islam. Avec les juifs, on partage l'Ancien testament. Le Christ, la Vierge Marie, les apôtres étaient juifs", a expliqué à l'AFP le vaticaniste espagnol Antonio Pelayo.

 

( Pour mémoire : L'Église célèbre les 50 ans de « Nostra Aetate » )

 

'Jusqu'aux derniers bancs'
Longtemps pourtant, l'Église s'en est tenue au mépris, voire à la haine, pour le "peuple déicide", accusé d'être responsable de la mort de Jésus, un enseignement qui a contribué en Europe à un antisémitisme diffus et à ses conséquences violentes, des pogroms à la Shoah.

Il aura fallu attendre la déclaration historique du Concile Vatican II, "Nostra Aetate" (1965), pour que les siècles de mépris laissent place au respect et à l'ouverture d'un dialogue. Mais en faisant explicitement référence à la Shoah, le document publié cette semaine "ne dissimule pas les difficultés" du chemin parcouru, s'est félicité le père Pelayo.
Cette ouverture est l'une des conséquences d'un plus vaste aggiornamento de la théologie de l’Église catholique, qui ne parle plus, comme c'était le cas avant Vatican II, de damnation éternelle pour ceux qui n'auront pas reconnu la divinité de Jésus.

L'article 1260 de l'actuel catéchisme de l’Église catholique proclame clairement que "tout homme qui, ignorant l’Évangile du Christ et son Église, cherche la vérité et fait la volonté de Dieu selon qu'il la connaît, peut être sauvé". La formule reste cependant ambigüe: l'ignorance fait-elle référence à tous ceux qui auraient choisi de ne pas embrasser la foi chrétienne, ou seulement à ceux qui n'en auraient jamais entendu parler ?

Le rabbin David Rosen, directeur pour les questions interreligieuses du Comité juif américain, s'est félicité des récentes avancées du dialogue, et en particulier du fait que l'Église prenne clairement ses distances avec "la théologie de la substitution", selon laquelle Dieu aurait délaissé les juifs pour ne s'intéresser qu'aux chrétiens.
Il a seulement regretté que le nouveau document ne reconnaisse pas "le caractère central qu'occupe la terre d'Israël dans la vie religieuse, passée et présente, des juifs". Un pas que le Saint-Siège n'est sans doute pas prêt à franchir, en raison de la question palestinienne.

Pour le Britannique Edward Kessler, directeur du Woolf Institute de Cambridge, l’Église doit désormais s'employer à ce que cette évolution positive "ne soit pas limitée aux élites, mais arrive jusqu'aux derniers bancs" au fond des églises, alors que l'antijudaïsme reste répandu, en particulier chez certains catholiques traditionalistes.

Pour mémoire

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L’Église catholique a accompli cette semaine un pas de plus vers les juifs en reconnaissant explicitement qu'elle ne devait pas chercher à les convertir et en assurant avec force que le christianisme n'entendait pas se substituer au judaïsme.
Sans reconnaître Jésus comme "rédempteur universel", les juifs "ont une part dans le salut" divin, a assuré la commission pour les...

commentaires (9)

Discussion théologique augmentant la confusion et ne tenant pas compte du comportement d'Israel (représentent aujourd'hui les juifs) qui confisque des terres palestiniennes et fait en sorte que les palestiniens ne possèdent plus de terre dans la superficie occupée par Israel L'Eglise catholique doit défendre les non nantis de quelques religions qu'ils soient L'islam fait bien référence à la religion chrétienne !!! Confucius ou Bouddha non !!!! Quand la religion chrétienne sera mature ?

FAKHOURI

18 h 55, le 13 décembre 2015

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Commentaires (9)

  • Discussion théologique augmentant la confusion et ne tenant pas compte du comportement d'Israel (représentent aujourd'hui les juifs) qui confisque des terres palestiniennes et fait en sorte que les palestiniens ne possèdent plus de terre dans la superficie occupée par Israel L'Eglise catholique doit défendre les non nantis de quelques religions qu'ils soient L'islam fait bien référence à la religion chrétienne !!! Confucius ou Bouddha non !!!! Quand la religion chrétienne sera mature ?

    FAKHOURI

    18 h 55, le 13 décembre 2015

  • Que je sache, y a pas un programme Catholique pour convertir les juifs! Que la bible, surtout dans première partie reprenne l'histoire relative au peuple et à la divinité juifs, dans lequel et né Jésus n'est pas en discussion. Maintenant, s'ils veulent se l'etendre dire, en publiant des photos comme celle publiée ici pour les utiliser en guise "d'entente ou de rapprochement" entre juifs et Catholique sans doute pour servir la recherche de légitimité d'israel aux yeux de l'occident... c'est bien leur manière SOURNOISE de faire. Nous, on leur dit au delà de la photo, que heureusement que NOTRE Jésus, fils de marie est NE' en PALESTINE, venu pour notre rédemption, pour nous enseigner, et ce sont ses parole, à "AIMER LE PROCHAIN COMME NOUS MEME", loin de la loi du taglion et l'exclusivité du seul peuple de Dieu. Un certain Ali Ben Abi-Taleb, plus de 6 siècle + tard avait dit suite à la question du peuple vis-à-vis des autres, des non musulmans: L'humanité peut-etre divisée en 2 parties; la première, ce sont NOS FRERES de religion et l'autre partie, ce sont NOS FRERES dans l'humanité.

    Ali Farhat

    17 h 18, le 13 décembre 2015

  • il faut comprendre une chose .. POUR QUE LA RELIGION CHRETIENNE EST CE QU'ELLE EST IL LUI A FALLU PASSER PAR LES ECRITS DE L'ANCIEN TESTAMENT EXACTEMENT TEL QU'IL A ETE ECRIT... JESUS LUI MEME A REPRIS CERTAIN PASSAGE DE L'ANCIEN TESTAMENT (QUI FAIT PARTIE DE LA THORA) MOTS POUR MOTS SANS EN CHANGER LE CONTEXTE ... ET IL AUSSI ABOLIS CERTAINS PRECEPTES OU REGLES QUI REGISSAIENT LES TEMPS PASSES !! pour finir COMMENT UNE CHOSE QUI EST VENU AVANT UNE AUTRE PEUT ELLE RECONNAITRE CELLE QUI EST VENUE APRES ?! ce sont CELLES QUI SONT VENUS APRES QUI DOIVENT RECONNAITRE CE QUI EST VENUE AVANT !! TEL QU'ELLE A ETE ECRIT ...

    Bery tus

    16 h 46, le 13 décembre 2015

  • Et le rabbin en question regrette que la "théologie de l'Eglise catholique" ne reconnaisse pas une fois pour toutes "le caractère central qu'occupe la terre d'Israel -DONT LES PALESTINIENS SONT SPOLIES A CE JOUR- dans la vie religieuse des juifs" (sic).

    Halim Abou Chacra

    11 h 16, le 13 décembre 2015

  • Choses du Moyen-Age !

    Halim Abou Chacra

    10 h 32, le 13 décembre 2015

  • COMPRENDS ET COMPRENDS PAS... ET SI UN JUIF CROIT QUE JÉSUS EST LE MESSIE QU'ILS ATTENDAIENT ET VEUT SE CONVERTIR AU CHRISTIANISME PAR CONVICTION ? LE LUI REFUSERAIT-ON ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 59, le 13 décembre 2015

  • "Autre religion du Livre et du Dieu unique, l'islam ne bénéficie pas d'une reconnaissance équivalente !? Le lien théologique n'est en effet pas le même (Ah, bon !?): pour les chrétiens, Jésus affirme dans l’Évangile être venu (accomplir) le message de Dieu inscrit dans l'Ancien testament ! Il y a un lien particulier entre juifs et chrétiens qui n'existe pas avec l'islam ! Avec les juifs, on partage l'Ancien testament ! C’est archi-faux ! L'Islam reconnait aussi l'Ancien Testament ! C'est quoi toutes ces carabistouilles ? "Le Christ, la Vierge Marie, les apôtres étaient juifs", a expliqué le vaticaniste Pelayo." ! Oui, et alors ?! Ce n'est pas une raison suffisante pour dire que l'islam "ne reconnait pas le message de Dieu inscrit dans l'Ancien testament." ! Quelle époque "xénophobe", vraiment !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 59, le 13 décembre 2015

  • Mais, quid du "SEXE" des anges, des Palestiniens spoliés et des Syriens massacrés ?

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    04 h 52, le 13 décembre 2015

  • Il a seulement regretté que le nouveau document ne reconnaisse pas "le caractère central qu'occupe la terre d'Israël dans la vie religieuse, passée et présente, des juifs". Un pas que le Saint-Siège n'est sans doute pas prêt à franchir, en raison de la question palestinienne. EN RECONNAISSANT LA TERRE D'ISRAEL COMME LA PROPRIETE CENTRALE/EXCLUSIVE DES JUIFS,L'EGLISE NE FERAIT QU'ACCELERER LE PROCESSUS DE NETTOYAGE RELIGIEUX DE CETTE TERRE DE TOUS SES ELEMENTS NON JUIFS. CE QUI SIGNIFIERAIT CLAIREMENT LA FERMETURE/CONFISCATION DE TOUTES LES EGLISES ET MOSQUEES SE TROUVANT ACTUELLEMENT SUR LA TERRE/TERRITOIRE ISRAELIENNE. INDEPENDAMMMNET DE LA QUESTION PALESTINIENNE,L'EGLISE SERAIT ELLE DEVENUE TELLEMENT BETE POUR SE PLIER A CETTE VERTIGINEUSE DEMANDE DE RECONNAISSANCE ISRAELIENNE?

    Henrik Yowakim

    04 h 06, le 13 décembre 2015

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