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Moyen Orient et Monde - Dialogue interreligieux

L’Église célèbre les 50 ans de « Nostra Aetate »

La déclaration a jeté les bases, après des siècles d'antijudaïsme, du dialogue avec les juifs et toutes
les autres religions.

Le pape François sur la place Saint-Pierre, hier, pour célébrer avec les fidèles les 50 ans de « Nostra Aetate ». Filippo Monteforte/AFP

L'Église catholique a célébré hier, avec une audience interreligieuse, les 50 ans de « Nostra Aetate », une déclaration historique qui a jeté les bases, après des siècles d'antijudaïsme, du dialogue avec les juifs et toutes les autres religions. En présence de milliers de fidèles, des représentants de ces autres religions ont participé hier matin à l'audience hebdomadaire du pape François sur la place Saint-Pierre à Rome. Le 28 octobre 1965, à la fin du concile Vatican II, plus de 2 000 cardinaux, évêques et patriarches du monde entier ont adopté ce document très novateur. Le passage le plus important concernait les juifs, après des siècles d'« enseignement du mépris » d'une Église qui les accusait d'avoir provoqué la mort de Jésus et dont l'enseignement avait alimenté l'antisémitisme en Europe.

Prière silencieuse
« L'indifférence et l'opposition se sont muées en collaboration et bienveillance. D'ennemis et étrangers, nous sommes devenus amis et frères », a salué le pape hier matin. Le texte cinquantenaire « a montré la voie : oui à la redécouverte des racines juives du christianisme, non à toute forme d'antisémitisme, et condamnation de toutes les injures, discriminations et persécutions qui en ont dérivé », a-t-il insisté. « Le dialogue fondé sur un respect confiant peut porter des (...) germes d'amitié et de collaboration dans tant de domaines », a estimé le pape. « Ensemble, nous pouvons louer le Créateur pour nous avoir donné le jardin du monde à cultiver et à garder comme un bien commun, et nous pouvons réaliser des projets communs pour combattre la pauvreté et assurer à chaque homme et à chaque femme des conditions de vie dignes », a-t-il ajouté.
Lors de ces rendez-vous se pose toujours une question délicate : peut-il y avoir des moments de prière ensemble ou seulement côte à côte ? Hier matin, l'audience s'est ainsi terminée par un moment de prière silencieuse au lieu du traditionnel « Notre Père » en latin. « Que le Seigneur nous rende plus frères entre nous et plus serviteurs de nos frères dans le besoin », a plaidé le pape avant ce moment de silence.

« Retournement historique »
Lors d'une conférence de presse après l'audience, le rabbin David Rosen, du comité juif américain, a salué ce retournement « historique » ayant permis de construire une relation saine « après 2 000 ans de haine ». Mais en raison de réticences internes, cette « révolution n'a pu aboutir qu'en y incluant la relation avec toutes les autres religions, ce qui constitue une bénédiction exceptionnelle », a-t-il ajouté. Un passage moins connu et beaucoup plus bref de « Nostra Aetate » (« À notre époque ») exprime en effet l'« estime » de l'Église pour l'islam, et un autre s'adresse à toutes les autres religions, mentionnant le bouddhisme et l'hindouisme. « L'Église ne rejette rien de ce qui est vrai et saint dans ces religions », affirme le texte, en soulignant que leurs doctrines « reflètent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes ».
En 1986, Jean-Paul II avait complété « Nostra Aetate » avec une rencontre interreligieuse à Assise, rééditée en 1993 et en 2011. Des communautés catholiques comme Sant'Egidio ont ensuite intensifié ces échanges et ce dialogue. Avec les juifs, qualifiés de « grands frères » par Jean-Paul II, le pape polonais et ses successeurs ont multiplié les gestes, se rendant par exemple plusieurs fois dans des synagogues. Avec l'islam, les efforts constants des papes et du Saint-Siège ont connu des revers, et le dialogue avec le chiisme est aujourd'hui plus prometteur qu'avec les nombreuses autorités religieuses sunnites, relèvent les experts. Avec les religions traditionnelles animistes et les religions asiatiques, le dialogue reste en revanche formel, limité à des messages et marques de respect, sans discussion théologique.
(Source : AFP)

L'Église catholique a célébré hier, avec une audience interreligieuse, les 50 ans de « Nostra Aetate », une déclaration historique qui a jeté les bases, après des siècles d'antijudaïsme, du dialogue avec les juifs et toutes les autres religions. En présence de milliers de fidèles, des représentants de ces autres religions ont participé hier matin à l'audience hebdomadaire du...
commentaires (2)

Le Christianisme se considère comme sujet absolu, qui a besoin de culte impliquant des tiers. C'est pourquoi cet "étrange christianisme" reçoit de son "troupeau-ättîîîï le culte" qui lui est dû. Qui lui dit ce qu'il est, et ce que son "autre" n'est pas. En représentant l'opinion qu'il a de lui-même comme celle de tout l’Univers, il tombe dans la fatuité et l'illogisme. Dans son sein apparaît 1 critique, qui a pour fonction d'être l'écho des opposants. Ce christianisme, qui ne se sent pas chez lui dans ce monde de "péché", crée donc 1 monde pécheur qui ne suit pas 1 chemin parsemé de roses mais d'épines chréti(en)nes. Ce christianisme est 1 spontanéité pure, intolérant envers toute action venant d’1 dehors qui, lui, ne peut être qu'1 sujet apparent et ne peut lui communiquer Rien de neuf qu'en apparence. Il est sa perception de lui-même pour un instant posée comme entité autonome. C'est pourquoi le "dehors" ne manque pas d'assurer que ce "chrétien" expérimente touuuut ce qui lui est communiqué en apparence au même instant. Ce "dehors" respecte si soigneusement "l’esprit?" de ce christianisme, qu'il lui prête 1 compréhension même dans les cas où il n'y a absolument rien à comprendre ! De là vient 1 autre procédé de ce "dehors" : il lui fournit des prémisses et lui laisse le soin d'en tirer la conclusion, voire s'excuse de lui rabâcher des choses qu'il connaît déjà. Et il arrive que les expériences de ce dehors ne soient que l'accomplissement de "prophéties pures chréti(en)nes".

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

11 h 11, le 29 octobre 2015

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Commentaires (2)

  • Le Christianisme se considère comme sujet absolu, qui a besoin de culte impliquant des tiers. C'est pourquoi cet "étrange christianisme" reçoit de son "troupeau-ättîîîï le culte" qui lui est dû. Qui lui dit ce qu'il est, et ce que son "autre" n'est pas. En représentant l'opinion qu'il a de lui-même comme celle de tout l’Univers, il tombe dans la fatuité et l'illogisme. Dans son sein apparaît 1 critique, qui a pour fonction d'être l'écho des opposants. Ce christianisme, qui ne se sent pas chez lui dans ce monde de "péché", crée donc 1 monde pécheur qui ne suit pas 1 chemin parsemé de roses mais d'épines chréti(en)nes. Ce christianisme est 1 spontanéité pure, intolérant envers toute action venant d’1 dehors qui, lui, ne peut être qu'1 sujet apparent et ne peut lui communiquer Rien de neuf qu'en apparence. Il est sa perception de lui-même pour un instant posée comme entité autonome. C'est pourquoi le "dehors" ne manque pas d'assurer que ce "chrétien" expérimente touuuut ce qui lui est communiqué en apparence au même instant. Ce "dehors" respecte si soigneusement "l’esprit?" de ce christianisme, qu'il lui prête 1 compréhension même dans les cas où il n'y a absolument rien à comprendre ! De là vient 1 autre procédé de ce "dehors" : il lui fournit des prémisses et lui laisse le soin d'en tirer la conclusion, voire s'excuse de lui rabâcher des choses qu'il connaît déjà. Et il arrive que les expériences de ce dehors ne soient que l'accomplissement de "prophéties pures chréti(en)nes".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 11, le 29 octobre 2015

  • L'expression "2 000 ans de haine" est pour le moins exagérée.Il est vrai que,. depuis 2000 ans, les juifs ont souvent fait l'objet de diverses formes de persécutions de la part de chrétiens. Nostra Aetate ne vient pas pour autant comme un cheveu sur la soupe. Elle se situe dans la continuité des positions de nombreux papes en faveur des juifs. Témoin, bien sûr, Pie XII dont l'action, au dire de plusieurs auteurs juifs, a permis de sauver de la Shoah plusieurs centaines de milliers de leurs coreligionnaires.

    Yves Prevost

    07 h 40, le 29 octobre 2015

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