Le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk s'est exprimé hier à la session d'ouverture de la conférence ministérielle de la COP21 à Paris, se prononçant en faveur d'un accord global ambitieux qui permettrait un financement important assuré par les pays riches et un transfert adéquat des technologies, visant à aider les pays en développement à assumer leur part de réduction des gaz à effet de serre.
À la COP21, rappelons-le, est discuté un nouvel accord pour la lutte contre le changement climatique par la réduction des émissions globales des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement. À ce propos, le ministre de l'Environnement a plaidé pour « un accord ambitieux, global, équitable, équilibré et légalement contraignant, qui assure le respect de nos engagements à l'encontre des droits de l'homme et de ceux des catégories les plus vulnérables, notamment les femmes, et qui soit une garantie pour la sécurité alimentaire et la santé pour tous ».
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M. Machnouk a rappelé les grandes lignes de l'engagement du Liban dans le cadre des efforts mondiaux pour la réduction des gaz à effet de serre dans l'atmosphère : 15 % de réduction des émissions et 15 % de production d'énergie par le biais de sources renouvelables, d'ici à 2030, de manière volontaire. En cas d'aide internationale adéquate, ces objectifs sont rehaussés à 30 % de réduction des émissions et 20 % d'énergies renouvelables, a-t-il ajouté. Il a cependant précisé que le respect de ces engagements suppose que le Liban retrouve une situation normale, puisqu'il est aujourd'hui affecté par les crises régionales, à moins qu'une nouvelle crise ne vienne le fragiliser davantage.
Le ministre Machnouk s'est exprimé face à un parterre de hauts responsables du monde entier, prenant la parole juste après le ministre émirati qui s'est dit favorable à un deal ambitieux, mais « avec une méthodologie assez flexible pour s'adapter aux circonstances des pays », appelant les pays développés « à tenir leurs engagements, notamment financiers, et en termes de transfert des technologies ». La position arabe traditionnelle, en somme.
M. Machnouk a précisé dans son mot que le Liban « appuie la plupart des positions exprimées dans cette conférence, notamment celle de la Ligue arabe ». Il a insisté sur un concept cher aux pays en développement : celui de la responsabilité partagée mais différenciée (selon les capacités des pays). Il a évoqué des aspects techniques de la question climatique, tels que la nécessité de « parvenir à un objectif de 42 gigatonnes de CO2 (plafond des émissions pour garder le réchauffement sous les deux degrés), sachant que nous avons dépassé actuellement le seuil des 52 gigatonnes », estimant que « la route est longue et le temps n'est pas en notre faveur ».
Il a rappelé aussi que « le Liban considère le changement climatique comme étant une priorité, puisqu'il est lui-même un pays en développement qui souffre de la rareté des ressources hydrauliques, d'une croissance démographique importante et d'une augmentation du taux de pauvreté ». « Le lancement de ce processus (de lutte contre le changement climatique) suppose un financement important de la part des pays riches, a-t-il dit. Sa durabilité nécessite aussi un transfert des technologies et un appui aux programmes de renforcement des capacités locales. »
Enfin, le ministre de l'Environnement a fait référence à un autre danger menaçant l'humanité, celui du terrorisme, appelant à une lutte globale contre ce fléau autant que contre le réchauffement planétaire.
Rappelons que, dans les négociations climatiques, le Liban est engagé dans le cadre de plusieurs groupes plus vastes, notamment celui de la Ligue arabe, comme le ministre l'a souligné dans son discours. Les pays arabes, à leur tête l'Arabie saoudite, sont sous les feux des critiques depuis le début de cette conférence, pour des assomptions de blocage des négociations sur plusieurs points, notamment celui de l'ambition concernant la hausse maximale de la température de la terre (plusieurs pays plaident pour un plafond de 1,5 degré de hausse de température), ainsi que la décarbonisation de l'économie (en d'autres termes, arrêter de dépendre des énergies fossiles).
Tribune
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"Le Liban souffre1) d'une croissance démographique importante et 2)d'une augmentation du taux de pauvreté..." 1) la croissance démographique importante, ce sont VOUS, nos MARIONNETTES-INCAPABLES qui, par votre incroyable négligence, l'avez provoquée en laissant entrer dans notre pays des milliers de réfugiés syriens ! 2) quant aux taux de pauvreté en augmentation, c'est votre incapacité totale à gérer convenablement notre pays qui l'a provoqué ! C'est bien beau de faire de grands discours devant les participants de la COP21...mais vous avez oublié de leur raconter que depuis des mois vous avez été TOUS incapables de résoudre un simple problème de déchets ménagers...! MILLE FOIS BRAVO, LES MARIONNETTES-INCAPABLES ! Irène Saïd
17 h 09, le 08 décembre 2015