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Lifestyle - This is America

Danny Thomas, star du show-biz au grand cœur

Un hommage est rendu au comédien américain, dont la famille était originaire de Bécharré. Il avait fondé, parallèlement à sa carrière, le Saint-Jude Children Hospital.

« Guidez-moi sur le chemin de la vie et je vous bâtirai un sanctuaire » déclarait ainsi à Saint-Jude le patron des causes perdues, Danny Thomas (1912- 1991), comédien désespéré qui n'arrivait pas alors à percer, en cette année 1940. Sa prière exaucée, les portes du show-biz s'ouvrent faisant de lui l'une des plus grandes stars américaines de la radio, du petit et du grand écran, dans les décennies qui suivent. N'ayant pas oublié son vœu, Danny Thomas débute en 1955 une campagne de collecte de fonds pour mettre sur pied un hôpital destiné à traiter les enfants atteints de cancer qui, à l'époque, n'avaient que 20 % de chance de survie et seulement 4 % s'ils souffraient de leucémie aiguë lymphoblastique. L'hôpital, érigé à Memphis dans le Tennessee, est inauguré en 1962, avec à son entrée une statue de Saint-Jude de 4 mètres et demi. Danny Thomas voulait également que les jeunes malades soient pris en charge gratuitement, afin que leurs parents puissent uniquement se concentrer sur leur guérison, sans avoir à subir de surcroît le poids du fardeau financier.

 

Fils de Yaacoub Keyrouz et Margaret Tok
Aujourd'hui, l'Arab American National Museum (AANM) salue ce grand homme avec une exposition intitulée « An enduring legacy, Danny Thomas & ALSAC /St-Jude » occupant le grand espace de sa galerie, située dans le Michigan. Un espace qui sied au créateur de cet hôpital, unique en son genre et le second plus grand centre médical caritatif des États-Unis, dévoilant une très belle évocation en photos, installations, documents et objets. Le directeur du musée, Devon Akmon, précise : « Sauver de jeunes vies, c'est la belle et riche histoire que nous racontons ici, et qui représente le meilleur de ce que les Américains d'origine arabe ont apporté à la société américaine. »


Mais une précision s'impose, tout de même, ici, on parle d'un Américain d'origine libanaise. De son vrai nom Mouzyad Yaacoub Keyrouz, Danny Thomas est né à Deerfield, un petit village du Michigan, de parents émigrés venus de Bécharré, Yaacoub Keyrouz et Margaret Tok. Plus tard, il américanise son nom et devient Amos Jacobs avant de, finalement, prendre le nom de scène de Danny Thomas, une association des prénoms de ses deux frères, l'aîné et le cadet. Cette famille nombreuse (ils sont dix enfants) est très liée. Jeune pourtant, il est envoyé à Toledo, dans l'Ohio, chez sa tante Julia et son oncle Tony, pour y suivre des cours à l'école Saint-François puis à l'Université de la ville. Le monde du spectacle l'attire plus que tout. Il s'y engage timidement dans les années 30 en animant des émissions à la radio puis des shows dans des night-clubs. Il connaît la gloire dix ans plus tard avec son célèbre programme The Danny Thomas Show. Le cinéma fait appel à lui pour le film The Jazz Singer où il partage la vedette avec la chanteuse Peggy Lee. Idem pour le petit écran, où il triomphe avec les épisodes comiques de son Danny Thomas Show.

 

Strass et philanthropie
Le show-biz l'acclame. Il obtient son étoile au « Hollywood Walk of Fame » en 1960 et entre au « Television Hall of Fame », trente ans plus tard. Le pape Paul VI le nomme en 1965 chevalier de l'Ordre du Saint-Sépulcre pour services rendus à l'Église et à sa communauté. Enfin, il reçoit à titre posthume le « Bob Hope Humanitarian Award ». Il partagera tous ces moments précieux avec sa femme, Rose-Marie Cassaniti, une chanteuse américaine d'origine sicilienne qui le seconde dans la réalisation de l'hôpital. Le couple aura trois enfants, Marlo, Theresa et Charles-Anthony, qui vont tous faire carrière dans le show-biz.


Danny Thomas fut surnommé l' « ambassadeur du divertissement et de l'espoir ». Le message qu'il n'a jamais cessé de transmettre, « aucun enfant ne devrait mourir à l'aube de la vie », continue de porter ses fruits partout dans le monde, où se multiplient les branches du Saint-Jude Hospital. Un demi-siècle plus tard, sa volonté est toujours fidèlement respectée par l'association qu'il avait créée pour assurer sans discontinuer les collectes de fonds nécessaires au fonctionnement de l'hôpital et de son centre de recherches. Il avait d'abord fait appel à un nombre de compatriotes « du pays » qui ont constitué l'Alsac (American Lebanese Syrian Associated Charities). Sa façon de remercier l'Amérique pour ce qu'elle avait offert à ses nouveaux citoyens. Aujourd'hui, l'avocat Richard Shadyak Jr. se trouve à la tête de l'Alsac. Il n'est autre que le fils d'un éminent avocat, Richard Shadyak Sr., décédé en 2009, et compagnon de route de Danny Thomas. Comme ce dernier, ses origines viennent du Liban-Nord et, plus précisément, du village de Blouza.

 

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