Le commandant en chef de l'armée libanaise, le général Jean Kahwagi, a assuré mercredi que l'institution ne négocie pas sur le cas des terroristes impliqués dans l'assassinat de militaires.
"Nous œuvrons par tous les moyens à la libération des militaires qui sont toujours en captivité", a assuré le général Kahwagi, lors d'une tournée sur les bases militaires aériennes de Beyrouth et de Keliat (Akkar). "L'armée n'a jamais négocié et ne négociera pas sur des terroristes impliqués dans l'assassinat de militaires", a assuré le chef de l'armée.
Vingt-cinq détenus, dont de nombreux islamistes, ont été libérés mardi par les autorités libanaises, en échange des 16 militaires qui étaient retenus par le Front al-Nosra. L'échange a eu lieu dans le jurd de Ersal.
"Ce qui s'est passé hier n'affectera nullement la volonté de l'armée de faire face aux organisations terroristes à la frontière orientale, jusqu'à sa libération totale (...)", a conclu le général Jean Kahwagi.
L'armée libanaise a d'ailleurs pilonné mercredi à l'artillerie lourde des positions de combattants jihadistes dans le jurd de Ersal. La troupe a, selon une information rapportée par la LBCI, fait plusieurs blessés dans les rangs du Front al-Nosra. Des chars appartenant à la branche syrienne d'el-Qaëda ont également été endommagés.
(Lire aussi : Au lendemain de sa libération, Georges Khoury, ex-otage, revient sur ses conditions de détention)
"Pas un seul dollar"
Par ailleurs, l'ambassadeur du Qatar à Beyrouth, Ali ben Hamad al-Marri, a démenti une information relayée par certains médias, selon laquelle son pays aurait payé une rançon pour la libération des militaires qui étaient retenus en otage par al-Nosra. "Le Qatar n'a pas payé un seul dollar, mais a joué un rôle de médiateur", a déclaré l'ambassadeur au quotidien al-Joumhouria paru mercredi. Il a par ailleurs précisé que l'émirat n'a aucun contact avec le groupe État islamique qui retient toujours en otage neuf militaires libanais, mais qu'il était prêt à mener "toute action humaine en faveur du Liban".
L'accord conclu entre l'Etat libanais et les jihadistes du Front al-Nosra pour la libération des militaires otages depuis août 2014 a été rendu public mardi, au moment où l'échange se déroulait.
Une certaine confusion demeure toutefois sur le nombre de prisonniers libérés en échange des otages et leur destination une fois relaxés. Selon les chiffres qui ont circulé dans les médias locaux, 25 prisonniers en tout ont été libérés des geôles libanaises et syriennes, treize ayant été relâchés des prisons libanaises (parmi eux cinq femmes, sans compter leurs enfants) et 12 de Syrie. Une version confirmée à L'Orient-Le Jour par Nabil Halabi.
Le ministère des Affaires étrangères qatari parle toutefois de 17 femmes et enfants, et de 8 hommes. L'AFP évoque, de son côté, le chiffre de 6 détenus en Syrie et de 19 au Liban, dont dix auraient choisi de rester sur place, neuf autres ayant décidé de rejoindre les rangs d'al-Nosra en Syrie.
Les médias libanais assurent toutefois, dans leur majorité que la plupart des détenus relâchés sont restés au Liban, à l'exception d'une seule, Khadijé Zayniyé, qui serait partie en Turquie, selon la chaîne de télévision MTV, et dont le nom ne figure d'ailleurs pas parmi la liste divulguée par M. Halabi. Ce dernier assure que l'ensemble des détenus relâchés sont restés au Liban. (Lire ici les noms des 13 prisonniers échangés contre les otages)
Pour le président de la Chambre, Nabih Berry, la libération des militaires est un "scandale pour la souveraineté". "Entre les larmes et les bougies il y a eu un scandale pour la souveraineté, félicitations aux familles", a déclaré M. Berry, dont les propos sont rapportés par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).
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Qui sont les militaires libanais otages ou ex-otages des jihadistes?
"Nous œuvrons par tous les moyens à la libération des militaires qui sont toujours en captivité", a assuré le général Kahwagi, lors d'une tournée sur les bases militaires aériennes...
commentaires (5)
P..... quelle photo!
Christine KHALIL
20 h 29, le 02 décembre 2015