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Liban

Bou Faour : Un compromis national pour mettre fin au gouffre institutionnel

M. Bou Faour, s'exprimant hier, à l'hôpital gouvernemental de Rachaya (photo Ani).

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a appelé hier, une nouvelle fois, à « un compromis national rassembleur, qui mettrait fin au gouffre dans lequel le vide présidentiel entraîne le pays ».
M. Bou Faour a tenu ces propos lors d'un congrès axé sur « Les défis de la réforme », organisé par la Jeunesse progressiste, en collaboration avec la Fondation Friedrich Ebert, et parrainé par le chef du Rassemblement démocratique, Walid Joumblatt.
Devant un parterre de personnalités, notamment le représentant du ministre de la Justice, Achraf Rifi, le juge Jad Hachem, la représentante du bâtonnier des avocats, Antonio Hachem, Nada Talhouk, le secrétaire général du Parti socialiste progressiste (PSP), Zafer Nasser, le ministre de la Santé a mis l'accent sur « la beauté du compromis en tout genre », déplorant que certaines parties « ne savent pas encore distinguer cette beauté ». Évoquant la commission parlementaire chargée d'étudier aujourd'hui la loi électorale, il a estimé qu'elle constituera « une plateforme commune pour un débat national ».
Au sujet des réformes, thème principal du congrès, M. Bou Faour a mis l'accent sur leur nécessité, considérant qu'« elles ne sont pas un luxe dont on peut se dispenser », car, a-t-il dit, « l'État est rongé par la corruption ». Il a en outre assuré que « les réformes ne pourront être réalisées que si l'État cesse de couvrir les corrompus dans les administrations ». Il a cité dans ce cadre l'exemple du Casino du Liban, où « la corruption a repris de plus belle après une vague de licenciements » (effectués au début de cette année), et la société Ogero « dont le directeur refuse depuis trois ans de dévoiler les registres financiers de l'entreprise et de se soumettre aux interrogatoires des inspecteurs des finances ».
À l'issue de la séance de clôture du congrès, une série de recommandations adoptées par les participants a été publiée, concernant les secteurs de l'électricité, de la justice, de l'administration publique et de l'Université libanaise.
Ainsi ont été préconisées la mise à l'écart du secteur de l'électricité des conflits politiques et la reddition de comptes pour tous ceux qui ont provoqué la crise dans ce secteur.
Les participants au congrès ont de même appelé à l'élaboration de lois consolidant l'indépendance de la justice pour faire face à tous les dossiers de corruption. Ils ont également réclamé la dynamisation de l'inspection judiciaire, la suppression des tribunaux d'exception, la désignation des magistrats selon les seuls critères professionnels, loin des interférences politiques, et la prise en charge par le ministère de la Justice de la direction des prisons (celle-ci étant toujours sous la tutelle du ministère de l'Intérieur).

Pas de solution proche à la crise syrienne
Sur un tout autre plan, M. Bou Faour a estimé que « la crise syrienne n'est pas près de connaître de solution », qui se baserait sur « un processus complexe » défini par la conférence internationale de Genève sur la Syrie « qui est soumise à des tiraillements politiques ».
C'est au cours d'une cérémonie organisée à l'hôpital gouvernemental de Rachaya, en présence notamment de l'ambassadrice de la Délégation de l'Union européenne (UE), Christina Larsen, et de la représentante du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), Mireille Girard, que le ministre de la Santé a exprimé son pessimisme concernant un possible règlement pacifique de la guerre en Syrie. Il a souligné que « la tension perceptible actuellement aux frontières syro-turques dans le cadre du conflit entre la Turquie et la Russie » complique encore plus le dénouement du dossier syrien. Partant, il a appelé les organisations internationales à renforcer leur aide sanitaire et éducative au Liban, « l'infrastructure du pays n'étant plus capable d'absorber les pressions générées par la présence des déplacés syriens ».

Ogero réfute les accusations de Bou Faour
Suite aux propos du ministre de la Santé, Waël Bou Faour, qui l'a accusée de se dérober à l'inspection des finances, la société Ogero a publié un communiqué dans lequel elle affirme que « ces allégations sont dénuées de tout fondement ». Indiquant qu'elle est « en communication continue avec l'inspection centrale » et n'a de ce fait jamais interdit l'entrée des équipes de l'IC dans ses locaux, Ogero a assuré qu' « elle a toujours apporté les réponses et clarifications requises, et a transmis de façon périodique ses rapports financiers, tant au président de la commission de l'Inspection centrale qu'au président de la Cour des comptes, aux ministres des Finances et des Télécommunications, et au président de la commission des Finances et du Budget ». Se disant disposée à faire parvenir à M. Bou Faour des copies de ces rapports, Ogero a affirmé que l'Inspection centrale a toujours salué son action, la considérant comme « l'une des meilleures entreprises et administrations publiques ».

Le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, a appelé hier, une nouvelle fois, à « un compromis national rassembleur, qui mettrait fin au gouffre dans lequel le vide présidentiel entraîne le pays ».M. Bou Faour a tenu ces propos lors d'un congrès axé sur « Les défis de la réforme », organisé par la Jeunesse progressiste, en collaboration avec la Fondation Friedrich...

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