Le Liban doit résoudre ses problèmes internes – de la paralysie institutionnelle à l'inefficience des services publics – pour pouvoir davantage tirer profit de son partenariat avec l'Union européenne. Tel est l'un des points saillants du tour d'horizon complet des relations bilatérales auquel s'est livrée la chef de la Délégation de l'UE, Christina Lassen, à l'occasion d'un déjeuner-débat organisé par le Rassemblement des dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL), en présence de nombreux membres du gouvernement, représentants des milieux d'affaires, diplomates et journalistes.
Mme Lassen a débuté son intervention en évoquant les défis communs posés par la lutte contre le terrorisme et la crise des réfugiés syriens, rappelant notamment à cette occasion que : « L'UE et ses États membres ont donné depuis 2012 plus de 500 millions d'euros au Liban, lesquels sont allés seulement aux réfugiés mais aussi aux communautés d'accueil. » Une aide qui s'ajoute aux 2,2 milliards de dollars de prêts et dons octroyés au pays du Cèdre, notamment dans le cadre de la politique de voisinage de l'UE. Une politique qui, selon Mme Lassen, a été revue de sorte à « être plus flexible, rapide et surtout mieux tenir compte des spécificités » de chaque pays. Mais pour que cette coopération soit pleinement efficace, il est nécessaire que le pouvoir politique sorte de sa paralysie institutionnelle, en commençant par élire un président de la République, a rappelé l'ambassadrice.
En retour, le premier partenaire économique du Liban – les 28 membres de l'UE cumulant 38 % de la valeur de ses échanges en 2014 – peut bénéficier d'une balance commerciale bilatérale largement excédentaire, à 6,56 milliards de dollars en 2014. Pour rééquilibrer ces échanges, le pays doit non seulement s'appuyer sur la « résilience et la vitalité de ses entrepreneurs », mais également procéder à des réformes structurelles, par exemple en mettant en conformité les produits libanais aux standards européens.
De son côté, le président du RDCL, Fouad Zmokhol, a insisté dans son intervention inaugurale sur la nécessité pour les chefs d'entreprise libanais de bâtir des partenariats privilégiés avec leurs homologues européens. « Nous devons échanger nos connaissances, nos expertises, nos produits, nos services, pour que chacun de nous puisse diversifier ses activités », a-t-il déclaré. « Nous avons besoin de nos confrères européens pour nous développer vers de nouveaux marchés et eux ont besoin de nous pour se développer vers les marchés arabes », a ensuite résumé M. Zmokhol.
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Lassen : Pour renforcer ses échanges avec l’UE, le Liban doit surmonter ses blocages internes
OLJ / Par C.N., le 27 novembre 2015 à 00h00