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Nos Lecteurs ont la Parole - Abdel Hamid EL-AHDAB

L’anéantissement de Daech sans le départ d’Assad fera naître une nébuleuse de petits Daech

Daech et ses sœurs al-Nosra et autres sont nés après, ou peut-être même avant, la boucherie de Hama (qui a fait cent mille morts) puis le massacre des Kurdes à l'arme chimique, commis par l'Irak de Saddam, l'écrasement par Abdel Karim Kassem de la rébellion de Mossoul menée par al-Chawaf, la tuerie de La Mecque perpétrée par les mutins désireux d'ajouter encore plus de wahhabisme au wahhabisme existant, le carnage de Téhéran lors du renversement par l'Amérique du gouvernement nationaliste de Mohammad Mossadegh par un coup d'État rétablissant le pouvoir du chah, le comportement criminel des autorités algériennes où l'armée a accaparé le pouvoir après l'indépendance jusqu'au jour où le président Chazli a décidé la tenue d'élections qui ont vu la victoire des islamistes et mené à la dissolution de la nouvelle Assemblée par les militaires, ce qui a généré des atrocités innommables pendant dix ans, les massacres de Skhirat au Maroc en 1971 et tous les bains de sang dans chaque contrée du monde arabe où les tyrans oppriment leurs peuples dans les régimes dictatoriaux arabes avec la bénédiction, le soutien et le cajolage de l'Occident tout entier. Daech et ses sœurs ne sont que les ramifications d'une même plante qui est l'oppression. Elles sont le résultat, les conséquences de l'asservissement et du règne des dictatures, celles qui ont fleuri après l'indépendance des pays arabes et qui ont enfanté les Daech de toutes formes et de toutes sortes, chaque règne et chaque période ayant eu son petit lot de cette fleur monstrueuse.
Ces dictatures ont vu le jour dans tous les pays arabes, sans exception (le Liban était la seule exception jusqu'en 1975). Les régimes oppresseurs ont vidé l'homme de son humanité, de sa pensée. Des ouvrages tels ceux de Taha Hussein, Toufic el-Hakim, Mohammad Hussein (et non Hassanein), Nizar Kabbani ne faisaient plus leur apparition. On tenta d'assassiner Nagib Mahfouz qui avait brillé. Le ministre de la Culture a fait paraître un communiqué de vingt lignes comportant trente fautes d'orthographe... La pauvreté, la misère et la peur ont augmenté. Les portes des universités ont été ouvertes, mais les universités ont cessé de transmettre des connaissances et n'ont dispensé que de la politique, de l'obéissance, des certificats d'indigence et de soumission au régime. Le chômage a augmenté, la misère s'est amplifiée, le bonheur a disparu et on a offert aux retraités, dépouillés de leur humanité, de leur culture, de leur pensée et de leur âme, l'entrée dans la religion... Et quelle religion !
La religion d'un géant destructeur qui répand des flammes ardentes, fait souffrir, tue et ne pardonne pas, une religion fabriquée par les dictatures arabes et laissée sans jurisprudence depuis onze siècles, les dieux de cette religion hérétique étant ces mêmes dictatures qui ont truandé la religion musulmane dont le Dieu est clément, miséricordieux et que chaque musulman salue en implorant sa bonté au cours de ses prières.
C'est à partir des années cinquante que l'homme arabe a commencé à perdre son humanité. La vie avait perdu son sens, le bonheur avait fui, la connaissance, la pensée, la liberté avaient disparu. Il n'y avait plus que pauvreté, peur, oppression. L'homme arabe avait été vidé de sa dignité et rien ne justifiait désormais son existence. À partir de cette époque et en termes de pourcentage, les deux cents millions d'Arabes furent constitués de 20 % de moukhabarats, gens du pouvoir, instruments de tyrannie et d'usurpation des biens des citoyens ...
Le reste, soit 80 %, n'ont que le désir de partir, la première moitié vers le paradis des suicidaires et l'autre moitié vers des terres autres que celles de cet Orient qui sont pleinement souillées en partie par la religion fabriquée par les tyrans et dans laquelle le chemin du paradis est la mort par le suicide rapide conduisant à des jardins où coulent les fleuves, s'ébruitent les vierges... et se trouve tout ce dont les Arabes ont été privés en ce monde d'oppression, d'humiliation, de servilité, de cerveaux vidés, d'humanisme disparu...
Ceux-là ont choisi la mort. La preuve en est la multiplication des suicidaires qui se comptent aujourd'hui par centaines et qui se compteront demain par milliers. Le suicide est pour eux le chemin du bonheur dont ils ont été privés sur cette terre. Ce phénomène s'amplifie. Ils désirent mourir et tuer les autres, beaucoup d'autres, comme à Bourj el-Brajneh, à Paris et ailleurs...
L'autre moitié de la population arabe n'a pas adhéré à cette hérésie mais est restée fidèle à l'islam dont le Dieu est clément et dont le fondement est la paix. Cette moitié a choisi l'exode. Ses composantes s'exposent, pour moitié, à la noyade et à la mort en mer avec leurs enfants et leurs compagnes. Ils fuient ainsi l'humiliation continue subie en ce monde arabe dévoré par cet avatar de l'islam pour gagner les rives de la civilisation occidentale et chrétienne, tolérante et aimante.
Cette migration sacrée a commencé. Ils sont un million, deux millions, peut-être trois. L'Allemagne leur a ouvert ses portes. L'Europe s'est employée à les accueillir de son mieux. Mais les suicidaires de Daech et de ses sœurs se sont aussi précipités et ont attaqué les centres de la culture, du théâtre et des livres à Paris.
Chers Occidentaux naïfs, Daech et ses sœurs sont les produits et aboutissements des Assad, Nouri al-Maliki et Saddam Hussein, ainsi que des Hanbalites, du despotisme algérien, de Zein el-Abidine, de Nasser, de Sadate, de Moubarak, des Frères musulmans, de Omar el-Bachir, de Kadhafi... De là sont nés Daech et ses sœurs. La solution réside en la destruction du nid et repaire, soit la dictature d'Assad et toutes les dictatures qui enfantent les Daech. La solution réside en la suppression de la cause et du résultat !
Ils ont détruit al-Qaeda mais de nouvelles Qaeda ont aussitôt germé, nommées Daech, al-Nosra et tous les autres...
En cette troisième guerre mondiale, l'Occident s'expose à une ruée de gens qui ont désespéré de l'Orient et de sa tyrannie, et qui sollicitent un abri. Il s'expose aussi à des attaques sanglantes de Daech et de ses sœurs.
Si vous détruisez, en cette guerre, la cause, c'est-à-dire le nid, Assad et ses frères, et le résultat, Daech, le résultat disparaîtra. La destruction du seul résultat « daechiste », en laissant la vie sauve au despotisme assadiste et autres dictatures, en les cajolant et en coopérant avec eux, équivaudra à une vaste supercherie ou sera la preuve d'une grande naïveté. Dans ce cas, un nouveau Daech et une nouvelle Qaeda plus jeunes poindront un an ou deux ans après. Pourquoi vous vous égarez en chemin ? L'objectif principal qu'il vous faut cibler avec Daech, en actes et non en paroles ou en théorie, en même temps que Daech, est là. Attaquez les dictatures, cause de cette misère et de ces crimes.
Qu'est-il donc advenu de la mentalité occidentale qui était pourtant rationnelle et non erratique ? La route est claire. Il est impératif de l'emprunter. Les seules paroles sont ici futiles et ne nous apporteront que des malheurs à nous tous.

Abdel Hamid EL-AHDAB
Avocat

Daech et ses sœurs al-Nosra et autres sont nés après, ou peut-être même avant, la boucherie de Hama (qui a fait cent mille morts) puis le massacre des Kurdes à l'arme chimique, commis par l'Irak de Saddam, l'écrasement par Abdel Karim Kassem de la rébellion de Mossoul menée par al-Chawaf, la tuerie de La Mecque perpétrée par les mutins désireux d'ajouter encore plus de wahhabisme au...

commentaires (4)

Alors qu’on s’emploie en tâtonnant, à la française pour pas brusquer les choses, à traiter le problème du fondamentalisme en Islam ; tranquillement ; voici qu'1 vapeur délétère vient brouiller le paysage. Que des bäässyriaNiques d'inspiration nouSSaïtîe, ultras sectaires, se mettent à pourrir le problème en le plongeant dans 1 confusion telle que toute approche sincère en devient impossible ! Et utilisent des arguments tels que ce n'est + les dictatures qui se doivent de monter au créneau, mais tout simplement ; yîîîh ; les "démocrates" ! "C'est mon allâh qui me l'a ordonné !", disent des "gens", farouchement, pour justifier qu'ils veulent trucider "les mécréants" ; des jeunes engoncés dans des treillis trop épais pour eux. Ces effarantes exigences de sang de la part de nihilistes faisant profession d’intégrisme, faut-il s'en accommoder ? Non ! Assurément. Mais l'argument selon lequel la fermeté à l’égard des dictatures a pour effet de renforcer cet extrémisme n'est pas recevable. Opposer "l'angélisme" face aux dictatures, aux excès fondamentalistes, n'a jamais convaincu ces dictatures de changer de tonalité ! Il est vrai que cet islam traverse 1 "phase délicate". Mais le problème clef que les "démocrates" ont à résoudre à cause des dictatures ; et not only vis à vis de leurs imbérialo-sahyounistes tyraNNiques lubies ; est précisément la sale relation dictatoriale avec ces sociétés arabes. Et surtout, l’autocra(é)ti(ni)sme des despotes retors aSSaSSins aSSadiques !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

15 h 29, le 25 novembre 2015

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Commentaires (4)

  • Alors qu’on s’emploie en tâtonnant, à la française pour pas brusquer les choses, à traiter le problème du fondamentalisme en Islam ; tranquillement ; voici qu'1 vapeur délétère vient brouiller le paysage. Que des bäässyriaNiques d'inspiration nouSSaïtîe, ultras sectaires, se mettent à pourrir le problème en le plongeant dans 1 confusion telle que toute approche sincère en devient impossible ! Et utilisent des arguments tels que ce n'est + les dictatures qui se doivent de monter au créneau, mais tout simplement ; yîîîh ; les "démocrates" ! "C'est mon allâh qui me l'a ordonné !", disent des "gens", farouchement, pour justifier qu'ils veulent trucider "les mécréants" ; des jeunes engoncés dans des treillis trop épais pour eux. Ces effarantes exigences de sang de la part de nihilistes faisant profession d’intégrisme, faut-il s'en accommoder ? Non ! Assurément. Mais l'argument selon lequel la fermeté à l’égard des dictatures a pour effet de renforcer cet extrémisme n'est pas recevable. Opposer "l'angélisme" face aux dictatures, aux excès fondamentalistes, n'a jamais convaincu ces dictatures de changer de tonalité ! Il est vrai que cet islam traverse 1 "phase délicate". Mais le problème clef que les "démocrates" ont à résoudre à cause des dictatures ; et not only vis à vis de leurs imbérialo-sahyounistes tyraNNiques lubies ; est précisément la sale relation dictatoriale avec ces sociétés arabes. Et surtout, l’autocra(é)ti(ni)sme des despotes retors aSSaSSins aSSadiques !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    15 h 29, le 25 novembre 2015

  • TRÈS BIEN DIT MONSIEUR AHDAB !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 41, le 25 novembre 2015

  • Maître Ahdab , vous vous méprenez grave , les occicons ont bel et bien attaqué les dictateurs , c'est vrai que parfois cela leur prenait 35, 40 ans , voir parfois les laissait mourir de leur belle morts avec honneur ! A cause d'une connivence ( J'AIME CE MOT ) entre ces dictateurs et leurs intérêts propres , et quand le moment de les dégommer se présentait , les occicons nous faisaient avaler des couloeuvres boatiques . Maître Ahdab, pour des élections démocratiques aussi , si ces élections ne donnaient pas le résultat escompté , on basculait les résultats de fraude ou alors on laissait faire les répressions locales , où ça ? la Palestine avec le Hamas , l'Algérie avec le FIS et surtout n'oubliez pas l'Amérique du sud , avec des pays black listés comme le Vénézuella , le Pérou l'Equateur etc... Maître Ahdab, c'est pas parce que Bashar qui est un dictateur nous dit on , a instrumentalisé l'arme BACTERIOLOGIQUE DES TERRORISTES SALAFOWAHABITES par laquelle les occicons ont voulu violer la Syrie que cela fait de lui le pire des pires dictateurs ! Moi je dis chapeau , il a bien joué contre les crabes de la politique mondiale et il a réussi à ne pas se faire mordre par leurs pinces , comme les occicons le souhaitaient et continuent de le faire . C'EST JUSQU'A PREUVE DU CONTRAIRE UN HEROS EN SON GENRE DE DICTATEUR ! ME PUBLIERA T-ON ???

    FRIK-A-FRAK

    12 h 36, le 25 novembre 2015

  • Nous convenons avec vous Monsieur Ahdab. Il faut remonter à la source et à la cause. Il faudra en finir avec Assad tout autant q'avec Daech et ses satellites. Ceci me rappelle un auteur qui a dit: Dieu se rit des hommes qui pleurent les effets alors qu'ils en chérissent les causes. On en est presque là si on garde au pouvoir le boucher de son propre peuple.

    Dounia Mansour Abdelnour

    11 h 31, le 25 novembre 2015

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