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L’archéologie s’empare des outils issus des nouvelles technologies

On les imagine généralement penchés sur leur découverte, une brosse à dents à la main à frotter délicatement, pourtant les archéologues sont toujours particulièrement prompts à s'approprier les avancées techniques, une tendance encore plus marquée avec l'avènement des nouvelles technologies.
Afin de vérifier la théorie d'un archéologue britannique suggérant que la reine Néfertiti puisse être enterrée dans une chambre secrète de la tombe de Toutankhamon, l'Égypte a annoncé cette semaine qu'elle allait mener de nouvelles analyses avec des «radars» sophistiqués et de «la thermographie infrarouge». Il s'agit là d'un des exemples de la tendance, de plus en plus marquée, des archéologues à utiliser les dernières technologies.
«Nous utilisons deux méthodes: l'une de mesure des variations thermiques des surfaces, l'autre avec un scintillateur électronique qui capte les muons (particule élémentaire aux propriétés proches de l'électron, NDLR) et permettent de révéler s'il existe des vides dans la structure », détaille Mehdi Tayoubi, président de l'Institut HIP qui a réalisé des relevés thermiques sur quatre pyramides égyptiennes, dont celle de Khéops.
La technique est en fait un détournement puisqu'à l'origine elle avait été développée au Japon afin de mesurer le rayonnement de la radioactivité, au lendemain de l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima.
Scanner, drones, laser ou positionnement GPS, numérisation 3D, les usages sont multiples en archéologie et permettent un gain de temps considérable dans l'étude de sites qui, bien souvent, sont appelés à disparaître pour laisser la place à de nouvelles constructions.
«L'usage du laser nous permet de ramener la durée d'un relevé de terrain à une demi-journée, contre quatre ou cinq jours jusqu'alors. Avec la 3D, nous avons une reconstitution très rapide de nos couches stratigraphiques et des éléments que nous trouvons, ça nous permet de continuer à étudier l'environnement même après les fouilles», explique ainsi Frédéric Blase, archéologue à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap).
L'explosion de ces usages amène les universités à les intégrer dans leur cursus, à l'image de l'Université Paris-Sorbonne, qui a mis en place avec le musée du Quai Branly un séminaire de découverte des techniques ouvert aux étudiants de ses masters
d'archéologie. «La volonté est de former les étudiants à l'usage des nouvelles technologies pour l'archéologie de "tous les jours", pas uniquement sur des sites d'exception», explique Nathalie Ginoux, maître de conférence à l'Université Paris-Sorbonne.

Des drones pour protéger les sites
«Nous permettons aux étudiants de découvrir très concrètement les nouvelles technologies, avec des explications de la part des utilisateurs, cela permet de les sensibiliser à tous ces outils», ajoute Christophe Moulherat, du Quai Branly.
L'université est même allée plus loin, en mettant en place une plateforme d'outils numériques inédite en France, c'est-à-dire des machines mises à la disposition de ses enseignants chercheurs et étudiants. «Nous avons lancé un appel à projets auprès des étudiants en master pour les inciter à utiliser les outils et former des équipes interdisciplinaires autour de leurs sujets de recherche», précise Grégory Chaumet, en charge de la plateforme.
Hors de question pour autant d'abandonner l'apprentissage des méthodes classiques d'analyse sur le terrain: «Les étudiants continuent à dessiner au crayon, à faire des relevés pierre à pierre car ce sont des méthodes qui facilitent l'analyse par l'observation en temps réel», souligne Nathalie Ginoux.
Au-delà de l'étude même des sites, les nouvelles technologies en permettent également la préservation, notamment via la surveillance contre les vols et dégradations.
Au Pérou, le ministère de la Culture s'est ainsi équipé d'une flotte de drones qui lui permet de cartographier l'ensemble des sites et d'agir avant que le développement urbain ne vienne les détruire.
«Nous disposons d'une flotte de neuf drones qui nous permettent de connaître l'état réel des sites et de les répertorier. Nous disposons de plus de 100000 sites dans le pays et n'en connaissons que 10% d'entre eux. L'usage des drones nous permet d'avoir rapidement des informations à leur sujet et de voir les éventuels dommages qu'ils ont pu subir», explique Aldo Watanave, du ministère de la Culture.
Elles deviennent même un outil de communication, notamment via la modélisation 3D. « Cela permet de chercher des sponsors et du mécénat, c'est toujours plus facile avec des belles images », reconnaît Nathalie Ginoux.

(Source : AFP)

On les imagine généralement penchés sur leur découverte, une brosse à dents à la main à frotter délicatement, pourtant les archéologues sont toujours particulièrement prompts à s'approprier les avancées techniques, une tendance encore plus marquée avec l'avènement des nouvelles technologies.Afin de vérifier la théorie d'un archéologue britannique suggérant que la...

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