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Liban - Fête de l’Indépendance

À défaut d’une parade militaire,des « défilés citoyens »

Une manifestation de femmes, dans le centre-ville de Beyrouth, pour dénoncer notamment le blocage sur la crise des déchets, lors de la fête de l’Indépendance. Anwar Amro/AFP

Privés pour la seconde année consécutive de célébrations officielles à l'occasion du 72e anniversaire de l'Indépendance, des centaines de Libanais ont investi le centre-ville de Beyrouth, improvisant des « défilés citoyens ». Drapeaux libanais, banderoles et pancartes à la main, ils sont venus dénoncer, entre autres, la vacance à la présidence qui dure depuis le 25 mai 2014, la négligence du dossier des 25 militaires libanais captifs des jihadistes à Ersal depuis août 2014 et enfin la crise des déchets qui s'éternise depuis le 17 juillet dernier.
Le jour de l'Indépendance est traditionnellement marqué par un défilé militaire dans le centre-ville de Beyrouth en présence du chef de l'État, du Premier ministre et du président du Parlement, ainsi que de la classe politique et des diplomates. La fête de l'Indépendance est également marquée par un discours télévisé, adressé la veille par le président de la République à la nation. Mais en l'absence d'un président, c'est la société civile qui a marqué – à sa manière – l'anniversaire de l'Indépendance.
Dimanche, en matinée, l'association Offre-Joie a ouvert le bal en investissant les rues de Baabda, à proximité du palais présidentiel. Activistes, magistrats, hommes de religion se sont retrouvés au son de chants patriotiques, sous des banderoles parmi lesquelles on pouvait lire : « Il ne suffit pas de brandir le drapeau de ton pays, il faut également protéger celui-ci. »
Devant le musée national de Beyrouth, des dizaines de personnes ont répondu à l'appel du collectif « Nous réclamons des comptes ». « Pas de nouvelle indépendance sans le départ des corrompus », pouvait-on lire sur une pancarte brandie par l'un des protestataires, alors qu'un porte-parole du collectif scandait : « Nous sommes venus redonner à l'indépendance son vrai sens. »
À Saïfi, un grand nombre de partisans du parti Kataëb ont entamé une marche devant le siège principal de la formation, en direction de la place des Martyrs. La manifestation, à laquelle participaient notamment Mme Joyce Gemayel et des membres du bureau politique des Kataëb, avait pour thème « La République veut une tête », exprimant la revendication relative à l'élection d'un président de la République. Des convois motorisés circulaient également dans les environs, arborant des portraits à l'effigie du chef du parti, Samy Gemayel.

« Pas d'indépendance avant la libération des militaires »
Place Riad Solh, les proches des 25 militaires libanais, otages des jihadistes du groupe État islamique (EI) et du Front al-Nosra depuis 478 jours, ont une nouvelle fois fait part de leur amertume. « Quelle indépendance célébrons-nous aujourd'hui alors que le pays est sans président, alors que 25 militaires sont otages, que le pays croule sous la misère et que nous sommes divisés ? » s'est interrogé Hussein Youssef, porte-parole des familles. « Il n'y aura pas d'indépendance tant que (...) nous n'avons pas de président et que nos fils ne seront pas rentrés », a-t-il conclu.
Aux alentours de 12h30, d'autres Libanais venus en nombre ont afflué vers la place des Martyrs, avant d'être rejoints par les différents groupes et formations déjà présents sur le terrain. Ils se sont regroupés sous l'œil des forces de l'ordre qui n'ont toutefois pas déployé de mesures de sécurité renforcées.
Avant de laisser la place aux discours, le collectif « Vous puez ! », né avec la crise des déchets, a observé une minute de silence en hommage aux victimes du double attentat-suicide qui a ensanglanté le quartier de Bourj el-Brajneh, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 12 novembre.
À noter que des marches et des manifestations ont également été organisées en dehors de la capitale, dans différentes régions du Liban. Signalons enfin que des activistes du mouvement civil se mobilisant pour l'exécution d'un plan de gestion des déchets établi par l'Université américaine de Beyrouth (AUB) ont tenu samedi une réunion au cours de laquelle ils ont retracé les étapes auxquelles ils sont parvenus, notamment « les plans de travail au niveau du tri à la source », en collaboration avec des municipalités du Liban-Sud.

Privés pour la seconde année consécutive de célébrations officielles à l'occasion du 72e anniversaire de l'Indépendance, des centaines de Libanais ont investi le centre-ville de Beyrouth, improvisant des « défilés citoyens ». Drapeaux libanais, banderoles et pancartes à la main, ils sont venus dénoncer, entre autres, la vacance à la présidence qui dure depuis le 25 mai 2014, la...

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