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Liban - AIB

Retour aux couloirs aériens ordinaires à l’aéroport de Beyrouth

Les manœuvres russes en Méditerranée orientale précèdent les opérations du porte-avions français Charles-de-Gaulle, dans le secteur.

Le trafic aérien à l'aéroport de Beyrouth a repris normalement dimanche en début d'après-midi après la fin, qui a eu lieu plus tôt que prévu, de manœuvres russes en Méditerranée qui avaient contraint le Liban à dérouter des avions dès samedi minuit.
Le ministre des Transports, Ghazi Zeaïter, a annoncé dans une conférence de presse dimanche tenue à son domicile de Baalbeck que « la marine russe a informé les autorités libanaises concernées de la fin des manœuvres qui avaient débuté dans la nuit de vendredi à samedi », notant que « le trafic aérien à l'aéroport de Beyrouth a repris normalement ».
La Russie avait demandé que les avions au départ et à l'arrivée de Beyrouth évitent, durant trois jours, de survoler une zone délimitée dans les eaux territoriales en Méditerranée orientale où devaient avoir lieu des manœuvres militaires.
En week-end, la majorité du trafic aérien à Beyrouth n'a pas été perturbé malgré l'annulation d'au moins quatre vols par les compagnies nationales koweïtienne et turque, « pour des raisons de sécurité ». Des avions ont été toutefois contraints de suivre des routes aériennes plus longues, notamment les vols en provenance ou en partance vers les pays du Moyen-Orient et du Golfe, pour éviter la zone des manœuvres russes, selon des sources aéroportuaires. Certains vols ont duré une heure de plus que prévu. Il fallait aussi, dans certains cas, trouver le bon créneau horaire pour le décollage et pour prendre le bon couloir aérien.
Les avions quittant le Liban ou arrivant au Liban ont survolé un couloir au sud du pays, allant jusqu'à Sarafand, dans le caza de Tyr. C'est un couloir aérien d'urgence que le Liban utilise rarement.
Des sources proches du dossier ont indiqué à L'Orient-Le Jour que « le Liban a dû informer la Finul de l'utilisation de ce couloir qui survole une partie de la zone au sud du Litani ».
« C'est l'arrivée du porte-avions français Charles-de-Gaulle en Méditerranée orientale qui a précipité les manœuvres russes », a-t-on souligné expliquant que dans ce cas, « le militaire en charge des bâtiments déployés en mer devait prévenir les autorités aéroportuaires des manœuvres en question afin de les mettre en garde contre un quelconque danger ». Toujours selon cette source, « les Russes auraient pu également informer le Liban de ces manœuvres par voix diplomatique ordinaire via leur ambassadeur à Beyrouth ou encore en prévenant directement le ministre des AE Gebran Bassil qui se trouvait la semaine dernière à Moscou ».

Le général Katicha
Interrogé sur les manœuvres russes en Méditerranée orientale, le général à la retraite Wehbé Katicha, expert en géopolitique, a lui aussi indiqué à L'Orient-Le Jour que « l'arrivée du porte-avions français Charles-de-Gaulle, en Méditerranée orientale a précipité les manœuvres russes. Ce genre de disposition militaire devrait être pris avant l'arrivée d'un nouveau venu dans une zone, surtout que ces deux forces qui sont en présence en Méditerranée orientale n'ont jamais coopéré ensemble militairement. La coopération entre les deux forces viendra ensuite », a-t-il expliqué. « Si c'était par exemple deux pays de l'Otan qui se retrouvaient dans les mêmes eaux en temps de guerre, des manœuvres ne sont pas nécessaires car ces pays sont habitués à coopérer », a-t-il dit.
Hier, une source militaire française a indiqué à Europe 1 que « le bâtiment militaire français permet également d'établir une meilleure liaison avec nos alliés sur place. Avec les Russes, pour l'instant, cela se limite à quelques contacts de navigation, pour éviter les problèmes en mer. « Ça se passe très bien mais il n'y a pas pour le moment de coordination opérationnelle. En revanche, avec les Américains, la communication est quotidienne. Ils travaillent ensemble heure par heure. Les échanges de renseignements se font extrêmement bien. La planification des opérations se fait en commun et cela se passe vraiment très bien. »
Le général Katicha a rappelé que « les manœuvres russes ont eu lieu face à Lattaquié en direction d'Alep, de Raqqa et de Hassaké ». Il a noté que « les attentats de Paris ont transformé la situation au Moyen-Orient faisant d'une guerre régionale une guerre globale et ouverte menée par une coalition internationale ».
« L'intervention russe en Syrie n'a pas été entamée sans un accord tacite des États-Unis et de l'Europe qui savent que Moscou ne peut pas résoudre seul le problème. La Russie, qui n'engagera pas des forces sur le terrain, se contentant de frappes aériennes, a besoin de trouver une solution », dit-il, ajoutant que « les alliés de la Russie déployés sur le terrain, à savoir l'Iran, le Hezbollah et l'armée syrienne sont de plus en plus faibles ». « Comme la Russie ne veut pas s'engager sur le plan terrestre et comme ses frappes aériennes lui coûtent cher, elle cherche des solutions diplomatiques rapides », a-t-il indiqué.
« La coalition internationale, notamment Washington, est consciente que personne actuellement ne peut remplacer le système instauré par les Assad et veut éviter le vide en Syrie. Elle ne veut pas faire du pays une autre Libye ou une autre Somalie. Les frappes aériennes ont sauvé les institutions syriennes et indirectement, peut-être, le régime du Baas », a-t-il souligné en conclusion.

Le trafic aérien à l'aéroport de Beyrouth a repris normalement dimanche en début d'après-midi après la fin, qui a eu lieu plus tôt que prévu, de manœuvres russes en Méditerranée qui avaient contraint le Liban à dérouter des avions dès samedi minuit.Le ministre des Transports, Ghazi Zeaïter, a annoncé dans une conférence de presse dimanche tenue à son domicile de Baalbeck que...

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