Rechercher
Rechercher

Moyen Orient et Monde - Attentats de Paris

L’enquête avance dans un climat de « guerre » contre le terrorisme

Hollande a promis devant le Congrès, réuni à Versailles, une intensification des frappes en Syrie et un renforcement draconien des mesures sécuritaires.

Allocution du président français, François Hollande, devant les députés et sénateurs solennellement réunis en Congrès à Versailles. Éric Feferberg / AFP

La France, « en guerre » selon son gouvernement, a mené une vaste opération de police dans les milieux islamistes. Ainsi, pour se prémunir contre le risque de nouvelles attaques dans les prochains jours, plus de 150 perquisitions ont eu lieu dans l'ensemble du pays dans la nuit de dimanche à hier. Ce vaste coup de filet a débouché sur 23 interpellations et la saisie de 31 armes. Une centaine de personnes ont également été assignées à résidence.
Par ailleurs, l'enquête sur les attaques contre un stade, une salle de concert et des terrasses de café parisiens a évolué et les enquêteurs ont désormais identifié cinq des sept kamikazes responsables de ces attentats revendiqués par le groupe État islamique(voir par ailleurs). Quatre sont des Français, dont au moins deux ont séjourné en Syrie. Le dernier avait été contrôlé en octobre en Grèce avec un passeport syrien. Les liens avec la Belgique sont désormais établis, les forces de l'ordre, qui s'intéressent aux connexions belges des assaillants, sont aussi à la recherche d'un « individu dangereux », Salah Abdelslam, un Français, soupçonné d'avoir participé aux attaques vendredi à Paris avec ses frères. Les attentats « ont été préparés à l'étranger et ont mobilisé une équipe d'acteurs situés sur le territoire belge et qui ont pu bénéficier (...) de complicités en France », a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Sept personnes ont été placées en garde à vue en Belgique avant que cinq d'entre elles ne soient relâchées dont Mohammad Abdeslam, un frère de l'un des kamikazes, a-t-on appris hier de sources judiciaires à Bruxelles.
De son côté, la police serbe a arrêté un migrant en possession d'un passeport syrien portant le même nom que celui découvert à Paris sur un des lieux où ont été perpétrés les attentats, a rapporté lundi le quotidien Blic. « Le document, qui contenait le même nom et les mêmes données mais une photographie différente, a été découvert samedi dans le centre d'accueil à Presevo et la personne qui le détenait a été retenue pour être interrogée », a indiqué le journal qui ne cite pas de source.
Pour sa part, la Turquie a également affirmé avoir mis en garde à deux reprises en un an la France au sujet d'un des militants jihadistes qui s'est fait exploser vendredi soir. La police turque » a informé la police française en décembre 2014 et juin 2015 « au sujet d'Omar Ismaïl Mostefaï (...) Nous n'avons toutefois jamais eu de retour de la France sur cette question », a déploré un responsable turc sous le couvert de l'anonymat. Les Turcs ne veulent pas qu'on leur reproche un « quelconque raté », a commenté, hier, une source diplomatique occidentale, « le plus important maintenant, c'est que nous partagions efficacement nos renseignements, ce qui n'est encore pas toujours le cas ».

« Ni répit ni trêve »
Sur le plan politique, après avoir participé à la mi-journée à une minute de silence nationale à la mémoire des victimes, marquée par d'émouvantes scènes de recueillement dans le pays, le président français, François Hollande, a fait une allocution martiale, ovationnée debout par les députés et sénateurs solennellement réunis en Congrès à Versailles. Les commanditaires des attentats « doivent savoir que leurs crimes, loin de faire vaciller la résolution de la France, renforcent encore notre détermination à les détruire », a déclaré M. Hollande, insistant : « il ne s'agit pas de contenir, mais de détruire cette organisation » de l'EI. Paris, va « intensifier ses opérations en Syrie », a annoncé le chef de l'État. « Il n'y aura ni répit ni trêve », a-t-il ajouté, rappelant que le porte-avions Charles de Gaulle allait appareiller jeudi pour se rendre en Méditerranée orientale, « ce qui triplera nos capacités d'action ». « La Syrie est devenue la plus grande fabrique de terroristes que le monde ait connue et la communauté internationale est encore trop divisée et trop incohérente. Aujourd'hui, il faut plus de frappes », a réclamé M. Hollande, le chef de l'État a annoncé qu'il allait demander au Conseil de sécurité de l'Onu de se réunir pour adopter une résolution marquant « la volonté commune de lutter contre le terrorisme ». Il devrait rencontrer dans les prochains jours ses homologues américain et russe Barack Obama et Vladimir Poutine pour parvenir à « une grande et unique coalition » contre le groupe jihadiste État islamique (EI), qui a revendiqué les attentats sanglants de Paris.
Sur le front intérieur, le président français a annoncé des mesures de sécurité draconiennes, semblant donner raison à l'opposition de droite menée par Nicolas Sarkozy, qui a réclamé des « inflexions majeures » de la politique sécuritaire. M. Hollande a annoncé que le Parlement serait saisi mercredi d'un projet de loi prolongeant l'état d'urgence pour trois mois et que la Constitution serait révisée pour permettre aux pouvoirs publics « d'agir contre le terrorisme de guerre ». Il a également souhaité que la déchéance de nationalité puisse être étendue aux binationaux « nés français » en cas de terrorisme, une autre revendication de la droite. « Nous devons pouvoir expulser plus rapidement les étrangers qui représentent une menace d'une particulière gravité », a-t-il aussi déclaré. Dimanche, le ministre français de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait annoncé qu'une disposition pour la dissolution des mosquées radicales sera étudiée prochainement en Conseil des ministres, « il y aura une délibération en Conseil des ministres, la dissolution des mosquées dans lesquelles des acteurs appellent ou profèrent la haine. Tout cela doit être mis en œuvre dans la plus grande fermeté », a-t-il poursuivi. Bernard Cazeneuve avait également rappelé « l'augmentation très significative des moyens » des services de renseignements avant même les attentats de vendredi, avec notamment « 1 500 emplois créés », « près de 233 millions d'euros investis » et « des nouvelles dispositions législatives ».
(Source : AFP)

La France, « en guerre » selon son gouvernement, a mené une vaste opération de police dans les milieux islamistes. Ainsi, pour se prémunir contre le risque de nouvelles attaques dans les prochains jours, plus de 150 perquisitions ont eu lieu dans l'ensemble du pays dans la nuit de dimanche à hier. Ce vaste coup de filet a débouché sur 23 interpellations et la saisie de 31 armes. Une...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut