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Avec les attentats de Paris, l'EI franchit un nouveau palier

En revendiquant des attaques d'une ampleur inégalée à Paris, le groupe Etat islamique (EI) a montré qu'il disposait d'un réseau jihadiste sophistiqué établi loin des zones sous son contrôle et capable de frapper de plus en plus fort, selon des analystes.

Au moins 129 personnes ont été tuées vendredi soir dans six attaques qualifiées d'"acte de guerre" par le président François Hollande qui a accusé l'EI d'avoir "préparé, organisé, planifié (ces attaques) de l'extérieur, avec des complicités intérieures".

L'EI a revendiqué samedi les attentats en les présentant comme "une réponse aux bombardements des musulmans en terre du califat", en allusion aux frappes de la France, membre de la coalition internationale antijihadistes, contre les positions de l'EI dans les vastes régions qu'il contrôle en Irak et en Syrie.

L'organisation jihadiste, qui a revendiqué l'attentat sanglant en janvier contre le journal satirique Charlie Hebdo à Paris, avait menacé la France de nouvelles attaques. "L'EI va vous (les Français) massacrer dans les rues de Paris", avait mis en garde un jihadiste qui s'exprimait en français dans une vidéo en juillet.

Mais personne ne s'attendait à des attaques d'une telle ampleur et pour les experts, cela représente une nouvelle phase dans le mode opérationnel de l'EI.

En menant des attaques coordonnées et quasi-simultanées à l'aide notamment de kamikazes contre le Stade de France, une salle de concert, un restaurant une pizzeria et un café, l'EI a franchi un nouveau palier dans la terreur et son mode opératoire en France.

- 'Taux de réussite' -

Viser "la France semble la prochaine étape pour l'EI", a indiqué Clint Watts, de Foreign Policy. "Nous allons voir (le groupe jihadiste) de plus en plus s'éloigner des opérations en Irak et en Syrie et opter pour des attaques terroristes ailleurs via son réseau étendu".

L'analyste Aymen Al-Tamimi met plutôt en avant "un plus grand taux de réussite". "Il s'agit certainement d'une attaque sans précédent pour eux (l'EI) en terme de résultats en Europe. Cela montre qu'ils ont des réseaux sophistiqués en Europe et non pas de simples sympathisants ou de loups solitaires".

Selon cet expert dans les réseaux jihadistes, Paris était une "cible logique", compte tenu du "nombre élevé de combattants français au sein de l'EI" qui compte de nombreux étrangers parmi les dizaines de milliers de ses combattants.

L'expert Charlie Winter, lui aussi expert en mouvements jihadistes, a parlé "d'une évolution logique de la stratégie de l'EI". Ce groupe "laisse de côté ses projets expansionnistes en Irak, en Syrie et en Libye pour mener des attaques dans d'autres pays comme le Liban, le Golfe et la France".

- 'Agir chez eux' -

Pour M. Watts, la France a mis du retard pour "reconnaître le problème de l'extrémisme" sur son territoire, donnant ainsi selon lui l'occasion à l'EI d'y mettre en place un réseau jihadiste.

"La France a un sérieux problème. C'est le pays qui a l'un des plus importants nombres de combattants étrangers (...) en Syrie", a-t-il ajouté.

Et comme les mesures de sécurité françaises renforcées "rendent le voyage en Irak ou en Syrie plus difficile pour les individus radicalisés, ils peuvent agir chez eux", a poursuivi l'expert.

Outre les frappes de la coalition internationale contre ses positions en Syrie et en Irak depuis plus d'un an, l'EI a connu des revers ces derniers jours avec la perte de la ville clé de Sinjar en Irak et des secteurs en Syrie.

Pour les experts, si le groupe jihadiste essuie d'autres revers sur le terrain dans ces deux pays, il peut multiplier ses opérations à l'étranger.

"Si l'EI ne réussit pas dans sa zone d'opérations, il va étendre ses attaques à la région et en Occident", selon M. Watts. Et "Paris semble être un endroit où il peut le faire".
En revendiquant des attaques d'une ampleur inégalée à Paris, le groupe Etat islamique (EI) a montré qu'il disposait d'un réseau jihadiste sophistiqué établi loin des zones sous son contrôle et capable de frapper de plus en plus fort, selon des analystes.Au moins 129 personnes ont été tuées vendredi soir dans six attaques qualifiées d'"acte de guerre" par le président François...