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À La Une - Conflit

Le régime syrien remporte deux victoires importantes, Washington irrite Moscou

Kerry ne croit pas à une percée diplomatique samedi à Vienne

Un combattant pro-régime syrien marche sur une route déserte, à proximité de l'aéroport militaire de Kweires, dans la province d'Alep, le 12 novembre. AFP PHOTO / GEORGE OURFALIAN

Le régime syrien a remporté deux importantes victoires en deux jours, les premières depuis le début de l'intervention militaire de la Russie qui a manifesté sa mauvaise humeur vis-à-vis des Etats-Unis avant une nouvelle réunion à Vienne sur le conflit en Syrie.

Après avoir piétiné plus d'un mois, l'armée de Bachar el-Assad, épaulée par le Hezbollah et des combattants iraniens, s'est emparée jeudi d'Al-Hader, un fief de la rébellion au sud de la ville d'Alep (nord), à 10 km de la route internationale, selon une source militaire.
Mardi, dans la même province d'Alep, elle a brisé le siège de l'aéroport militaire de Kweires imposé depuis deux ans par le groupe Etat islamique (EI), sa première victoire significative face à cette organisation jihadiste depuis le début le 30 septembre de la campagne aérienne de Moscou en appui au régime Assad, son allié.

La cité d'Al-Hader, située à 25 km de la ville d'Alep, "est le plus grand QG des forces rebelles, notamment le Front al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, et les islamistes, au sud d'Alep. Sa capture permet aux forces du régime de se rapprocher de la route internationale", contrôlée depuis novembre 2012 par les rebelles, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Quant à l'aéroport de Kweires, dans l'est de la province d'Alep, où étaient retranchés plus d'un millier de soldats pendant deux ans, il va servir de base avancée contre l'EI dans la région d'Alep, a affirmé une source militaire.
Sa prise a été particulièrement sanglante, car d'après l'OSDH, au moins 60 jihadistes, 20 soldats, 13 combattants iraniens et huit membres du Hezbollah ont péri dans les combats.

 

(Lire aussi : Vienne doit établir une liste d'opposants pour négocier avec le régime)

 

Opérations en préparation
Selon l'agence officielle Sana, des unités de l'armée ont continué jeudi leur avancée en s'emparant de quatre fermes et hameaux dans le sud-ouest de la province d'Alep.
"Les combats se poursuivent à l'ouest et au sud-est de l'aéroport", a précisé l'OSDH qui avait fait état lundi de l'appui de l'aviation russe pour la reprise de Kweires.

Contrôler cet aéroport marque un réel tournant dans les opérations militaires autour de la ville d'Alep, notamment parce que l'armée se trouve désormais à quelque km de la station électrique alimentant cette deuxième ville du pays, selon une source militaire.

"Kweires n'est pas simplement un aéroport mais surtout une base militaire intégrée. Prendre son contrôle total donne aux forces syriennes et russes un poste avancé pour mener d'autres opérations", a-t-elle ajouté.
Selon elle, l'armée se trouve désormais à quelques km de Deir Hafer, un bastion de l'EI plus à l'est, et d'Al-Bab, un autre fief de l'organisation jihadiste au nord de l'aéroport.
"L'armée se prépare à lancer des opérations militaires dans cette région où il n'y a pas eu de combats depuis trois ans. L'objectif consiste à pénétrer dans des régions sous contrôle (de l'EI) plutôt que d'affronter les rebelles", a dit la source militaire.

Ancienne capitale économique, la ville d'Alep est divisée depuis 2012 entre quartiers tenus par les rebelles et ceux aux mains du régime.

 

(Lire aussi : « Assad a dû expulser la moitié des Syriens pour prolonger la dynastie de son père » )

 

Négociations à Vienne
Sur le plan diplomatique, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a douché jeudi les espoirs d'un règlement diplomatique sur le conflit qui pourrait être trouvé samedi à Vienne entre une vingtaine de pays et organisations internationales.
"Je ne peux pas vous dire cet après-midi que nous sommes au seuil d'un accord complet. Non. Il reste beaucoup de travail à faire", a reconnu M. Kerry dans un long discours sur la stratégie des Etats-Unis pour la Syrie, devant un centre de recherches et d'études à Washington.
"Les murs de la méfiance en Syrie, dans la région et au sein de la communauté internationale sont épais et élevés", a déploré le chef de la diplomatie américaine, avant de partir pour Tunis, puis Vienne où il doit participer samedi au deuxième cycle d'une réunion multilatérale sur le conflit syrien.

"Même si nous sommes divisés sur cette question cruciale, les Etats-Unis, la Russie et d'autres pays impliqués ont décidé que ce désaccord ne devait pas nous empêcher d'essayer de construire sur les fondations que nous avons établies", a plaidé M. Kerry.

Avant la réunion internationale de Vienne samedi, deux groupes de travail -celui chargé de définir les "organisations terroristes" et celui qui doit plancher la liste d'opposants devant négocier avec le régime-, se sont réunis, selon un source diplomatique. Le troisième, sur l'humanitaire, commence ses travaux vendredi.

La Russie et l'Iran ne sont pas d'accord avec les Etats-Unis et leurs alliés européens et arabes sur les groupes devant être qualifiés de "terroristes" et ceux pouvant être considérés comme faisant partie de l'opposition syrienne.

Moscou a affiché sa mauvaises humeur à l'égard de Washington. La diplomatie russe a accusé les Etats-Unis d'avoir "organisé à la hâte les réunions des groupes de travail les 12 et 13 novembre à Vienne, sans avoir consulté la Russie". C'est une "tentative de diviser les participants au processus du règlement de la crise".
Selon un diplomate européen à Beyrouth, "Moscou a voulu exprimé son mécontentement car selon elle Washington a ajouté de manière unilatérale et à la dernière minute des pays, comme le Japon, l'Australie, l'Autriche ou la Hollande sans consulter la Russie".

 

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