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À La Une - Conflit

Du gaz moutarde a été utilisé en Syrie

Le gaz aurait été utilisé lors de combats entre l'EI et un groupe rebelle.

De la fumée s'élève aux abords de la ville de Marea, près d'Alep, en Syrie, le 1er septembre 2015 [ZAKARIYA AL-KAFI / AFP/Archives]

Du gaz moutarde a été utilisé lors d'affrontements en août dernier en Syrie, selon le résumé d'un rapport de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) que Reuters a pu consulter jeudi. Il s'agit de la première confirmation de l'utilisation de gaz moutarde dans le pays.

De sources diplomatiques, on précise que le gaz moutarde a été utilisé lors de combats opposant des jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI) à un autre groupe rebelle. Selon un rapport confidentiel daté du 29 octobre, "au moins deux personnes" ont été exposées le 21 août au gaz moutarde dans la ville de Marea, au nord d'Alep. "Il est très probable que cela a conduit au décès d'un bébé", ajoute le document. On ignore d'où provenait ce gaz -- soit des rebelles l'ont récupéré dans un ancien dépôt de l'armée syrienne, soit ils sont en mesure d'en produire, indique-t-on de source proche des enquêteurs de l'OIAC. Un rapport encore confidentiel a été envoyé aux Etats membres de l'OIAC, qui doivent se réunir au siège de l'organisation à La Haye à la fin du mois de novembre.

Des militants syriens et des ONG médicales avait affirmé fin août qu'une attaque à l'arme chimique avait touché des dizaines de personnes dans cette ville. L'organisation Médecins sans Frontières avait expliqué avoir soigné quatre civils d'une même famille. Selon les patients soignés dans un hôpital rattaché à MSF à Alep, un mortier avait touché leur maison et "après l'explosion, un gaz jaune a empli leur salon". Selon des militants présents sur place au moment des faits, plus de 50 obus de mortiers avaient été lancés ce jour-là sur la ville par le groupe Etat islamique.

 

(Lire aussi : Recours à l’arme chimique : les soupçons sur l’EI s’accroissent)

 

L'organisme international a supervisé en 2013 et 2014 la destruction de l'arsenal chimique syrien, après une attaque au gaz sarin qui avait fait des centaines de morts dans la banlieue de Damas en août 2013. Plusieurs pays occidentaux doutent cependant que le gouvernement de Bachar el-Assad ait remis aux inspecteurs internationaux la totalité de ses stocks.

Les conclusions du rapport de l'OIAC seront présentées ce mois-ci au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, et une réunion spéciale du conseil exécutif de l'OIAC a été convoquée pour le 23 novembre à La Haye.

Le gaz moutarde est un gaz asphyxiant utilisé pour la première fois par les Allemands en Belgique en 1917. Il a été banni par l'Onu en 1993. Les accusations de recours aux armes chimiques par le groupe EI se sont multipliées ces derniers mois en Irak comme en Syrie.

  

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