Le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem s’est rendu hier à Oman où il a rencontré son homologue Youssef Ben Allaoui. HO/Oman News Agency/AFP
Le secrétaire d'État américain John Kerry a estimé hier avoir trouvé un accord avec son homologue russe Sergueï Lavrov, qui pourrait aboutir à l'Onu à la constitution d'un groupe d'experts en vue d'identifier ceux qui sont à l'origine d'attaques au chlore en Syrie. « Nous avons aussi parlé d'une résolution de l'Onu et je pense en effet avoir trouvé un accord qui devrait voir cette résolution votée d'ici peu, et créer un processus qui permettrait de demander des comptes », a déclaré M. Kerry au lendemain d'une rencontre avec M. Lavrov en Malaisie.
Selon le projet de résolution proposé par Washington, cette mission, appelée « mécanisme conjoint d'enquête », serait composée d'experts de l'Onu et de l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC) et serait chargée « d'identifier dans toute la mesure du possible les individus, entités, groupes et gouvernements » qui ont organisé, parrainé ou commis ces attaques. Le gouvernement syrien, de même que les autres États membres de l'Onu, serait tenu de « coopérer pleinement » avec les experts en leur fournissant « toute information pertinente » et en leur donnant accès sur place aux endroits où des attaques chimiques ont été commises. Le Conseil de sécurité de l'Onu devrait adopter ce matin cette résolution, selon des diplomates.
« Visite à Oman »
Parrallèlement, le ministre syrien des Affaires étrangères Walid Moallem s'est rendu hier à Oman, sa première visite dans un pays du Golfe depuis le début de la crise en Syrie, a affirmé hier la presse de Damas. Le quotidien syrien al-Watan, proche du pouvoir, a précisé que le sultanat d'Oman était la seule monarchie du Golfe à ne pas avoir rompu ses relations diplomatiques et politiques avec Damas.
Lors de leur entretien à Mascate, M. Moallem et son homologue d'Oman, Youssef Ben Allaoui, ont affirmé qu'il était « temps que les deux pays unissent leurs efforts pour mettre fin au conflit », selon l'agence syrienne Sana. « Ils ont décidé de continuer à coopérer et à coordonner leur action pour aboutir à l'objectif que les deux pays se sont fixé », ajoute Sana. L'agence officielle omanaise Ona s'est, quant à elle, bornée à indiquer que les deux hommes ont discuté « plusieurs questions régionales et internationales d'intérêt commun ».
Avant Mascate, M. Moallem avait visité Téhéran où il a rencontré de hauts responsables du régime, allié de Bachar el-Assad, dont le président Hassan Rohani. Il s'est également entretenu à Téhéran avec le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, représentant spécial pour le Proche-Orient du président russe, lui aussi allié du régime Assad. La visite de M. Moallem en Iran a coïncidé avec l'annonce iranienne d'un nouveau plan de paix pour mettre fin à la guerre en Syrie qui a fait plus de 240 000 morts.
Victoire stratégique pour l'EI
Sur le terrain, le groupe jihadiste État islamique (EI) s'est emparé dans la nuit de mercredi à hier d'une ville-clé de la province de Homs, dans le centre de la Syrie, après des combats avec les forces gouvernementales, a rapporté une ONG.
« L'EI a pris le contrôle de la ville d'al-Qaryatayn, au sud-est de Homs, après des combats intenses avec les forces du régime et des combattants loyalistes », a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Les affrontements ont fait 37 morts parmi les soldats et les combattants loyalistes, et 23 morts dans les rangs des rebelles, selon le directeur de l'ONG.
Il a également expliqué qu'al-Qaryatayn revêtait une importance stratégique en raison de son emplacement le long d'une route reliant la cité antique de Palmyre, contrôlée par l'EI depuis le 21 mai, à la région de Qalamoun, dans la province de Damas.
(Source : AFP)