Rechercher
Rechercher

À La Une - Diplomatie

En Iran, les États-Unis restent l'ennemi numéro un malgré l'accord nucléaire

Khamenei met en garde contre "l'arrogance" américaine et les tentatives "d'infiltration" sous toutes ses formes de la société iranienne.

La célébration du 36e anniversaire de la prise de l'ambassade américaine à Téhéran a démontré mercredi que les Etats-Unis restaient l'ennemi officiel numéro un en Iran. REUTERS/Raheb Homavandi/TIMA

Discours et slogans anti-américains, drapeaux brûlés: la célébration du 36e anniversaire de la prise de l'ambassade américaine à Téhéran a démontré mercredi que les Etats-Unis restaient l'ennemi officiel numéro un en Iran malgré l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances.

La commémoration a été précédée par les mises en garde du guide suprême, l'ayatollah Ali Khamenei, contre "l'arrogance" américaine et les tentatives "d'infiltration" sous toutes ses formes de la société iranienne par les Etats-Unis. Elle fait suite aussi à l'arrestation de journalistes accusés de vouloir embellir l'image du "grand satan" et à la fermeture d'un restaurant à enseigne américaine.

A Téhéran, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées, comme tous les ans, pour l'anniversaire de la prise de l'ambassade, le premier depuis la conclusion, le 14 juillet, de l'accord nucléaire entre l'Iran et les grandes puissances, dont les Etats-Unis.

"Mort à l'Amérique", "A bas Israël" et "A bas l'Arabie saoudite", "Infiltration interdite", ont scandé les manifestants. Le procureur général Ebrahim Raisie a jugé dans un discours que "la liste des atrocités américaines" était longue tant chez eux qu'à l'étranger et que "les États-Unis devront répondre de leurs atrocités devant la justice".

Le 4 novembre 1979, quelques mois après la révolution islamique, des étudiants avaient envahi l'ambassade américaine à Téhéran. Des diplomates américains avaient été pris en otage pendant 444 jours, entraînant la rupture des relations diplomatiques entre l'Iran et les Etats-Unis, qui n'ont jamais été rétablies.

Depuis l'accord nucléaire du 14 juillet, le guide multiplie les mises en garde contre toute tentative de rapprochement avec Washington et d'"infiltration politique et culturelle", plus dangereuse encore que "l'infiltration économique et sécuritaire".
Selon lui, l'accord sur le nucléaire, qui va permettre la levée des sanctions internationales contre l'Iran en échange de son engagement à limiter son programme nucléaire civil et à renoncer à l'arme atomique, ne doit surtout pas avoir pour effet la "soumission" de l'Iran aux intérêts étrangers, tout particulièrement américains.

Mardi, devant des milliers d'étudiants, le numéro un iranien qui a le dernier mot dans les grandes affaires du pays, a encore appelé à la "vigilance" face aux Etats-Unis qui chercheront "à planter un couteau dans le dos" de l'Iran à la première occasion.
Reprenant à son compte les propos du numéro un iranien, le général Mohammad Ali Jafari, chef des Gardiens de la révolution, l'armée d'élite du régime, a critiqué "certains responsables qui regardent avec confiance vers l'Occident et le libéralisme".

 

(Lire aussi : Le slogan "Mort à l'Amérique" reste valable, selon les élus iraniens)

 

Des conservateurs à l'affût
Le président modéré Hassan Rohani a été élu en 2013, en partie sur la promesse de normaliser les relations avec le monde extérieur, sans toutefois aller jusqu'à évoquer une reprise des relations avec les Etats-Unis.
Juste après son élection, il avait brisé un tabou en acceptant de parler au téléphone avec le président américain Barack Obama alors qu'il participait à l'Assemblée générale de l'ONU à New York. Très critiqué par les conservateurs, il n'a plus renouvelé ce geste.

Mais Mohammad Javad Zarif, son ministre des Affaires étrangères, a cette année serré la main de M. Obama "accidentellement" dans les couloirs de l'Onu à New York, ce qui a provoqué de nouvelles critiques de la part des conservateurs.
Dans un geste qui n'a pu que les satisfaire, les services de renseignements des Gardiens de la révolution ont annoncé mardi l'arrestation de plusieurs journalistes réformateurs, accusés de faire partie d'un "réseau" financé par les services de renseignements américains et aidé par plusieurs pays européens, dont la Grande-Bretagne, les Pays-Bas et la Suède.
Les membres de ce réseau "voulaient maquiller l'image des Etats-Unis et préparer la présence officielle des Américains" en Iran, selon un expert des renseignements des Gardiens à la télévision d'Etat.

Outre les journalistes, un homme d'affaires irano-américain, Siamak Namazi, et un second, Nezar Zaka, présenté par Téhéran comme un ressortissant libano-américain, ont été arrêtés depuis fin octobre.
Au total quatre Américains d'origine iranienne, dont Jason Rezaian, correspondant du Washington Post à Téhéran, sont détenus en Iran malgré les appels de Washington à les libérer.
La fermeture mardi d'un restaurant qui avait imité la marque américaine KFC semble aussi faire partie de cette volonté de lutter contre toute "infiltration" de la culture américaine pour "changer le mode de vie" des Iraniens.

En s'adressant mercredi à ses ministres dans ce qui apparaît comme une mise en garde à ses opposants, le président Rohani a critiqué certaines arrestations récentes au nom de la lutte contre "l'infiltration".
Selon lui, il ne faut "pas jouer avec le mot infiltration". "Le guide suprême appartient à toutes les tendances, à tout le peuple, il n'appartient pas à un groupe ou une tendance particulière", a-t-il ajouté.

 

Pour mémoire
L'Iran maintient sa politique contre "l'arrogance" américaine, souligne le Guide suprême

Discours et slogans anti-américains, drapeaux brûlés: la célébration du 36e anniversaire de la prise de l'ambassade américaine à Téhéran a démontré mercredi que les Etats-Unis restaient l'ennemi officiel numéro un en Iran malgré l'accord nucléaire conclu avec les grandes puissances.
La commémoration a été précédée par les mises en garde du guide suprême, l'ayatollah Ali...

commentaires (4)

IL EST TRES DIFFICILE DE DEMANDER A UN PEUPLE QUI S'EST REVEILLE DE SE RENDORMIR , QUE CELA SOIT SOUS DES TANKS OU AVEC QUELQUES DOLLARS DE PLUS . lA DIGNITE COUTE CHER , MAIS ELLE EST PAYANTE . DEMANDEZ AUX ASIATIQUES , LES VIET , LES CHINOIS , MEME SI AUJOURD'HUI ILS ONT DES RELATIONS AVEC LEURS ENNEMIS D'HIER , CA NE RESSEMBLE PAS A UNE CAPITULATION. LES US LE SAVENT , LE SENTENT ET LE RESPECTENT. TOUT AUTRE CHOSE QUE LES RELATIONS DE MAITRE A ESCLAVE QU'ILS ONT AVEC DES LARBINS AUX ORDRES .

FRIK-A-FRAK

09 h 54, le 05 novembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • IL EST TRES DIFFICILE DE DEMANDER A UN PEUPLE QUI S'EST REVEILLE DE SE RENDORMIR , QUE CELA SOIT SOUS DES TANKS OU AVEC QUELQUES DOLLARS DE PLUS . lA DIGNITE COUTE CHER , MAIS ELLE EST PAYANTE . DEMANDEZ AUX ASIATIQUES , LES VIET , LES CHINOIS , MEME SI AUJOURD'HUI ILS ONT DES RELATIONS AVEC LEURS ENNEMIS D'HIER , CA NE RESSEMBLE PAS A UNE CAPITULATION. LES US LE SAVENT , LE SENTENT ET LE RESPECTENT. TOUT AUTRE CHOSE QUE LES RELATIONS DE MAITRE A ESCLAVE QU'ILS ONT AVEC DES LARBINS AUX ORDRES .

    FRIK-A-FRAK

    09 h 54, le 05 novembre 2015

  • ils detestent les USA mais adorent les....DOLLARS $$$$$$$$$$$$$$$$$$$$

    HABIBI FRANCAIS

    22 h 07, le 04 novembre 2015

  • Vous remarquerez, que cette phrase qui parfaitement invesible, Quid, c'est logique et plutot sain... tant qu'on en arrive pas aux hostilités armées.

    Ali Farhat

    20 h 59, le 04 novembre 2015

  • MÊMES PAROLES QUE LES BOLCHEVIQUES QUI SE SONT DÉSINTÉGRÉS À LA FIN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    19 h 59, le 04 novembre 2015

Retour en haut