Les réunions se sont multipliées hier, tout au long de la journée, pour régler la crise des déchets, tenant les Libanais en haleine et les soumettant au régime de la douche écossaise, compte tenu des informations contradictoires qui ont été relayées.
Jusqu'en fin d'après-midi, selon les informations disponibles, le blocage était total et le Hezbollah et Amal refusaient toujours qu'une deuxième décharge dans la Békaa accueille les déchets de Beyrouth et de tout le Mont-Liban. C'est ce qui justifie en quelque sorte la visite que le ministre de l'Agriculture a effectuée à Saïfi, au président des Kataëb, Samy Gemayel, puis son entretien avec le ministre de l'Éducation, Élias Bou Saab. Il s'agissait de voir avec eux la possibilité qu'une décharge soit installée dans le Metn, une quête à laquelle le député Michel Murr était également associé.
« Ce dossier est national par excellence. La situation est devenue insupportable », a déclaré Akram Chehayeb, après son entretien avec M. Bou Saab au ministère de l'Éducation. Ce dernier a été chargé du dossier par le président du bloc du Changement et de la Réforme, Michel Aoun. « Nous devons entre aujourd'hui et demain travailler sur les amendements qui ont été faits » au plan Chehayeb, a affirmé de son côté M. Bou Saab, sans vouloir s'étendre sur le problème qui se pose. « Nous voulons une décision qui nous concerne tous et nous ne voulons pas de surenchère entre nous », a-t-il également dit, dans une allusion au refus des deux formations chiites d'accueillir dans la Békaa les ordures ménagères que produisent le Metn et le Kesrouan.
En début de soirée, le ministre de la Santé, Waël Bou Faour, faisait état d'un début de déblocage. On serait revenu à l'idée initiale de deux décharges pour Beyrouth et le Mont-Liban. L'affaire n'était pas pour autant réglée.
Akram Chehayeb, qui avait soumis son rapport dans la matinée au Premier ministre, Tammam Salam, espérait un règlement de la dernière minute. « Nous sommes engagés dans une course contre la montre. Il reste des éléments encore en suspens et nous œuvrons à trouver une solution sur la base du partenariat, a déclaré M. Chehayeb au terme de ses entretiens. Nous devons en finir, positivement ou négativement, dans les prochaines 48 heures. »
M. Chehayeb a estimé que pour que la crise des déchets soit résolue, « les forces politiques doivent traduire leurs paroles en actes et traiter avec le dossier de manière responsable ».
Le ministre devait répéter cet appel depuis le siège des Kataëb à Saïfi. En réponse à une question portant sur la décharge de la Békaa, M. Chehayeb a affirmé que le Hezbollah et le mouvement Amal ont « fait leur devoir ». Dans le communiqué qu'il a fait paraître au terme de la réunion hebdomadaire de son bloc parlementaire, le Hezbollah a fait part de sa détermination à coopérer en vue de régler la crise des déchets, en assurant que le parti ne cesse de présenter des propositions de solution dans ce but.
À 18 heures, le ministre de l'Agriculture s'est de nouveau entretenu avec le chef du gouvernement, en présence du ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, et de la Santé, Waël Bou Faour.
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