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Moyen Orient et Monde - Diplomatie

L’Iran participera pour la première fois demain à des pourparlers sur la Syrie

Des Syriens appartenant aux forces progouvernementales se tiennent aux côtés des cadavres de jihadistes à Safireh, près d’Alep. Photo AFP/George Ourfalian

L'Iran, principal allié du régime syrien au Proche-Orient, va participer pour la première fois demain à Vienne à des pourparlers internationaux sur le conflit syrien. « Nous avons examiné l'invitation et il a été décidé que le ministre des Affaires étrangères participerait aux pourparlers », a déclaré la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, citée par la télévision d'État. Il s'agira donc d'une première pour Téhéran. En 2012, l'Iran n'avait pas participé à la conférence de Genève I sur la Syrie, et son invitation à participer à Genève II en 2014 avait été retirée par le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon en raison de l'opposition des États-Unis et de l'Arabie saoudite, a rappelé la porte-parole de la diplomatie iranienne. La Russie insiste depuis le début du conflit en Syrie sur la participation de l'Iran à un règlement politique. Mais les États-Unis s'y opposaient fermement, avant d'amorcer mardi à la surprise générale une inflexion de leur position.
L'Iran va donc rejoindre à Vienne les chefs de la diplomatie russe, américaine, saoudienne, turque, mais aussi libanaise et égyptienne. L'Irak n'a pas encore fait savoir si son chef de la diplomatie serait présent. Le ministre des Affaires étrangères français, Laurent Fabius, ses homologues britannique Philip Hammond et allemand Frank-Walter Steinmeier, ainsi que la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini y seront également.

Tester le sérieux
Ces « pourparlers élargis » seront précédés ce soir par une réunion quadripartite entre le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et ses homologues américain, saoudien et turc, John Kerry, Adel al-Jubeir et Feridun Sinirlioglu, selon une source diplomatique russe.
Pour l'Arabie saoudite, ces pourparlers seront l'occasion de tester « le sérieux » de l'Iran et de la Russie pour un règlement négocié du conflit.
Les pourparlers de Vienne sont la meilleure chance de « sortir de l'enfer », pour M. Kerry. Ce dernier, qui doit s'entretenir une nouvelle fois avec M. Lavrov, a réaffirmé que les États-Unis s'opposaient aux frappes de Moscou en Syrie, accusées de ne pas viser le groupe jihadiste État islamique (EI), mais les organisations armées rebelles syriennes qui se battent contre le régime du président Bachar el-Assad. « Mais il est également clair que la Russie et les États-Unis ont un nombre étonnant de points en commun » pour chercher un « règlement politique » à la guerre en Syrie, qui a fait au moins 250 000 morts depuis mars 2011, a plaidé le ministre américain.

Sortir de scène
Le sort du président syrien continue de diviser Washington et Moscou, soutien-clé de Damas. Le directeur de la CIA John Brennan s'est néanmoins dit convaincu que les Russes chercheraient à terme à obtenir le départ de Bachar el-Assad.
« Malgré ce qu'ils disent, je crois que les Russes ne voient pas Assad dans l'avenir de la Syrie », a estimé mardi le chef de la CIA. « La question est à quel moment et comment ils vont être capables de l'amener à sortir de scène », a-t-il ajouté.
« Je ne crois pas que nous devons attendre d'avancées majeures des discussions à Vienne (...) », a déclaré de son côté le secrétaire d'État adjoint américain, Tony Blinken, de passage à Paris. « C'est une étape pour voir si nous pouvons arriver à un accord sur la forme d'une transition politique », a-t-il expliqué. Berlin a également jugé très improbable une « percée » lors de ces pourparlers, « les différences dans les positions (étant) trop grandes ». « Si nous ne parvenons pas à trouver le moyen de combler le fossé sur un gouvernement de transition, nous devrons trouver un autre moyen d'avancer », a affirmé le ministre britannique.
« Favorable » à la présence de l'Iran à Vienne, la France a de son côté indiqué avoir consulté mardi soir à Paris ses alliés occidentaux et arabes sur les « modalités d'une transition politique garantissant le départ de Bachar el-Assad dans un calendrier précis ».
Mais la Russie a exprimé son opposition à ce projet, assurant qu'il pourrait « faire courir des risques aux efforts (diplomatiques) entrepris actuellement ».
Sur le terrain, l'armée russe a annoncé avoir bombardé 118 cibles « terroristes » ces dernières 24 heures, soit une intensité de bombardements jamais atteinte depuis le début de son intervention militaire en Syrie le 30 septembre.
(Source : AFP)

L'Iran, principal allié du régime syrien au Proche-Orient, va participer pour la première fois demain à Vienne à des pourparlers internationaux sur le conflit syrien. « Nous avons examiné l'invitation et il a été décidé que le ministre des Affaires étrangères participerait aux pourparlers », a déclaré la porte-parole de la diplomatie iranienne, Marzieh Afkham, citée...

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