« Tout va très mal. Nous vivons un temps d'épreuves que le Liban n'a jamais connu, même aux pires moments de la tutelle syrienne. » Ce sont certaines des confidences murmurées par le chef d'un bloc parlementaire influent à l'oreille de l'ambassadeur nouvellement nommé d'une puissance européenne. Tout va si mal que ce responsable politique a feint ne pas comprendre le rapport que certains établissent entre les promotions au sein de l'armée et les réunions du Conseil des ministres. C'est au point qu'il s'est interrogé sur la raison pour laquelle le Premier ministre, dit-on, a l'intention de réunir le gouvernement jeudi prochain pour approuver les décrets nécessaires au plan gouvernemental de règlement de la crise des déchets! « Comme s'il n'y avait que ce problème à résoudre ! » interjette-t-il.
Moins ironiquement, l'homme se demande si les responsables politiques libanais n'ont pas retenu la leçon infligée à New York, en marge des réunions de l'Assemblée générale de l'Onu, au Premier ministre Tammam Salam et au ministre des Affaires étrangères Gebran Bassil. À savoir que le Liban, avec sa crise présidentielle et ses conséquences paralysantes, est désormais au bas de l'échelle des priorités du monde occidental comme de ses « frères arabes ».
Certes, MM. Salam et Bassil le savaient bien. Mais de voir cette amère réalité confirmée par François Hollande ou Abdel Fattah al-Sissi les a choqués quand même. « Ne parlons pas de l'intérêt que nous porte la Ligue arabe, il est inexistant », ajoute la source citée, qui souligne l'énorme contraste existant entre l'intérêt que le Liban soulevait du temps du secrétaire général de la Ligue Amr Moussa, et celui qu'il soulève aujourd'hui.
Quant aux rapports semestriels du secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon, le moins qu'on puisse dire est qu'ils sont affligeants de raideur et d'irréalisme, ajoute la source citée. Le secrétaire général cumule les injonctions, comme s'il ignorait la grande cassure entre chiites et sunnites qui polarise le monde arabe.
Mais comme on ne peut vivre sans espoir, les Libanais se tournent aujourd'hui vers le sommet irano-français prévu à la mi-novembre à Paris, dans l'espoir de voir quelque signal positif en émaner en ce qui concerne le règlement de la crise présidentielle. Ce point figure en effet à l'ordre du jour de la rencontre, comme l'a indiqué François Hollande à M. Salam, lors de leur réunion à New York.
Liban - Dans les coulisses de la diplomatie
Tout va mal, merci !
OLJ / Par Khalil FLEYHANE, le 10 octobre 2015 à 01h54
commentaires (5)
UN CHEF D'UNE BANDE DE MERCENAIRES A MURMURÉ ...WOW QUELLE FINESSE...UNE BONNE SOURCE.. ON VIENT D'APPRENDRE QUE TOUT VA MAL AU LIBAN. MAIS ATTENTION , IL FAUT PAS S'INQUIÉTER HOLLAND VA RÉGLER TOUS NOS PROBLÈMES. UN SOMMET IRANO/FRANÇAIS S'ANNONCE, LE LIBAN EST SUR L'ORDRE DU JOUR. YOUPPI C'EST RÉGLÉ. DORMEZ SUR VOS OREILLES LES LIBANAIS. TOUT VA BIEN DONC.
Gebran Eid
12 h 04, le 11 octobre 2015