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Lifestyle - Portrait

Pourquoi 1982 est une année « capitale » dans le monde du vin

James Suckling était jeudi et vendredi à Beyrouth pour des dégustations au restaurant La Central et au Vintage Wine Cellar. L'un des plus grands noms de l'œnologie mondiale a répondu aux questions de « L'Orient-Le Jour ».

Photo Michel Sayegh

Probablement un des critiques de vins les plus connus, James Suckling se distingue par la multitude de ses projets. Celui que le magazine Forbes considérait en 2010 comme un des critiques œnologiques les plus influents dans le monde, ainsi qu'un des plus expérimentés dans le domaine du cigare, accueille avec le sourire. La décontraction est de rigueur avec cet homme qui se distingue par sa simplicité et son côté avenant.

« Mon père collectionnait toutes sortes de bouteilles, ou presque. Le vin a toujours fait partie de mes traditions familiales », dit-il. C'est dans un milieu où le vin a son importance que grandit donc James Suckling, à Los Angeles. Assimilant très rapidement ce goût du bon vin, il est embauché en 1981 par le magazine Wine Spectator, après des études de journalisme à l'Utah State University, puis l'University of Wisconsin, et de courtes expériences dans des journaux locaux. « Je ne pouvais pas aller dans de gros journaux tels que le Los Angeles Time, alors quand j'ai vu cette annonce, j'ai immédiatement postulé. Et mon père m'y a poussé, il aurait adoré faire ce métier », poursuit-il.

Lorsque James Suckling est embauché, le magazine n'est pas publié à gros tirages. Dès l'année suivante, le nombre de lecteurs explose : le journal déménage alors à San Francisco. C'était en 1982, une année que James Suckling décrit comme « capitale » dans le monde du vin. Pour lui, « 1982 est l'année de rupture entre un style de vin ancien et l'apparition d'un nouveau style, totalement différent ».
La renommée est grandissante pour le Californien qui découvre l'Europe en 1983. Deux ans plus tard, il est chargé de diriger le bureau du journal à Paris. James Suckling passera 29 ans au Wine Spectator à analyser et noter des vins du monde entier. « Chaque fois que je goûte un très bon vin, c'est comme si je tombais amoureux », note-t-il. James Suckling parle de vin comme d'amour. Celui qui avoue avoir eu le coup de foudre pour un Château Le Pin 1998 vit sa passion autant que celle-ci le fait vivre.

« Plus que par les écrits »
James Suckling explique également avoir développé une véritable admiration pour les cigares de qualité à l'université. « Je fumais la pipe, mais ça m'énervait de toujours avoir à la rallumer, je trouvais cela trop peu pratique. Un jour, quelqu'un me dit : Tu devrais tester les cigares. Et j'ai trouvé ça vraiment cool », martèle-t-il. Il participera dès 1981 à un voyage à La Havane, où très peu d'Américains pouvaient alors se rendre. Suite à ce voyage, il vivra les cigares à l'image du vin, fruit d'un certain terroir, et aura l'idée de faire partager aussi des critiques de cigares. Il intégra alors une revue spécialisée assez prestigieuse, Cigar Aficionado.

En 2010, animé par de nombreux projets, celui qui a testé près de 200 000 vins choisit de quitter Wine Spetactor et Cigar Aficionado pour quelque chose d'autre, quelque chose de nouveau. Proche du réalisateur James Orr, l'idée lui vient de faire des vidéos de critiques œnologiques. « Je voulais apporter une nouvelle approche, plus holistique et plus communicative, des critiques », dit-il. C'est exactement dans cet esprit, dans cette volonté d'« apprendre aux gens plus que par les écrits », qu'il a créé JamesSuckling.com, son propre site web sur lequel il poste régulièrement des critiques de différents vins.
« Tout le monde me dit que ces vidéos sont biens, mais tous avouent que seule la note finale que je donne les intéresse », ironise-t-il. Dans cette même optique, il participe à la production de trois documentaires, centrés aussi bien sur la fabrication des vins que sur l'importance des cigares à Cuba. James Suckling a par ailleurs deux enfants, Jack et Isabel, à qui il essaye de transmettre ses passions. Cette dernière est devenue en 2010 la plus jeune musicienne classique à signer dans un label de musique (à l'âge de douze ans avec le label Decca) et se produit régulièrement lors d'événements organisés par son père.


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