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À La Une - Liban - Viniculture

L’Institut national de la vigne et du vin : c’est parti !

Les producteurs de vin peuvent enfin trinquer. Attendu depuis 2000, l’INVV œuvrera à consolider et réglementer un secteur en pleine expansion.

Le lancement officiel de l’Institut national de la vigne et du vin (INVV) a eu lieu hier au siège du ministère de l’Agriculture à Beyrouth.

Plus de 12 ans après le vote au Parlement d’une loi régissant le secteur du vin au Liban, l’Institut national de la vigne et du vin (INVV) a enfin vu le jour.


Officiellement annoncée hier au siège du ministère de l’Agriculture à Beyrouth, la naissance de l’INVV a été célébrée en présence du directeur général du ministère de l’Agriculture, Louis Lahoud, et des principales figures du secteur vinicole libanais, dont le président de l’Union vinicole du Liban (UVL), Serge Hochar.


Étaient également présents à cet événement le ministre sortant de l’Énergie et de l’Eau, Gebran Bassil, représentant le ministre de l’Agriculture, Hussein Hajj Hassan, son homologue à l’Économie et au Commerce, Nicolas Nahas, l’ancien ministre Salim Wardy ainsi que plusieurs personnalités du secteur privé.


« Les autorités concernées ont montré qu’elles étaient à la hauteur de leur engagement », s’est félicité l’un des deux frères fondateurs de la cave de Massaya, Sami Ghosn, lors d’un entretien avec L’Orient-Le Jour. « L’État soutient réellement le secteur vinicole – je cite à titre d’exemple l’organisation de la Journée des vins libanais en France (organisée par le ministère de l’Agriculture et qui a pris place le 14 mai à Paris), a-t-il poursuivi. La création de cet institut, qui permettra enfin un meilleur encadrement et contrôle de la qualité de production, représente pour moi un nouveau départ pour l’industrie libanaise du vin. »

Une gestion copilotée par les secteurs public et privé
Dans les détails, l’INVV, une autorité de supervision indépendante – dont la création est stipulée par l’article 18 de la loi de 2000 et dont le décret d’application a été signé en 2007 –, aura pour objectif d’organiser et de régir le secteur, faciliter la liaison avec les organismes à l’étranger comme l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV), financer des recherches, etc.
L’institut, de droit privé reconnu d’utilité publique, sera piloté par un conseil d’administration formé de trois membres représentant l’État (ministères de l’Agriculture, de l’Industrie, et de l’Économie et du Commerce) et de cinq membres représentant les producteurs. L’INVV sera domicilié au siège du ministère de l’Agriculture. Sur le plan de l’organisation interne, les premières élections sont prévues pour mercredi prochain. Quant au budget de fonctionnement, il n’a pas encore été révélé.

Des années de lobbying
Tout a commencé lorsqu’en 2000, les parlementaires ont voté une nouvelle loi, après 17 ans de vide sur le plan juridique (la loi de 1938 ayant été abolie en 1983), réglementant tous les aspects de la production et de la commercialisation de vin au Liban. L’initiative de créer un institut dédié à la vigne et au vin avait emboîté le pas à la création quelques années plus tôt, par un groupe de producteurs locaux, de l’UVL, grâce à laquelle le Liban est devenu en 2005 membre de l’OIV. Mais les années ont passé, les administrations se sont succédé, et le processus a maintes fois été freiné par des obstacles essentiellement administratifs, politiques, religieux... et surtout financiers, l’État devant contribuer financièrement au fonctionnement de l’INVV.
En fin de compte, et après de longues années de lobbying intensif de la part des producteurs de vins, une porte de sortie a été trouvée l’an dernier par le ministre sortant de l’Industrie, Vrej Sabounjian. En décembre 2012, ce dernier a communiqué au Conseil des ministres la proposition de loi relative à la création de l’institut. Une proposition qui, « malgré ses nombreuses inexactitudes », selon le ministre Bassil, a été acceptée.

De nouveaux horizons... en Amérique latine ?
Paradoxalement, au milieu de la tourmente politico-sécuritaire, l’industrie vinicole libanaise n’a jamais été aussi dynamique : le nombre de producteurs est en croissance constante, les Salons de grande envergure connaissent une affluence record, et les initiatives au Liban et à l’étranger se multiplient. Il existe actuellement une quarantaine de producteurs, en plus d’une dizaine de nouveaux acteurs qui se préparent à faire leur apparition sur le marché au cours des prochaines années.


Les producteurs libanais ne se limitent d’ailleurs plus à leur pays d’origine : le groupe libano-turc Hateks s’est récemment lancé dans l’industrie du vin en Turquie, dans la région d’Antakya (Antioche), et espère commercialiser les premiers crus entre 2014 et 2015. En parallèle, Sandro Johnny Saadé et son frère Karim, codirecteurs généraux du groupe Johnny R. Saade Holdings, ont développé quelques années auparavant le domaine de Bargylus en Syrie – en plus de Château Marsyas au Liban.


En parallèle, M. Lahoud a révélé lors du lancement de l’INVV « que le Liban s’apprête à réitérer l’expérience réussie de la Journée des vins libanais en France ». La nouvelle destination sera l’an prochain São Paulo au Brésil, foyer de la plus importante diaspora libanaise au monde (environ 10 millions d’émigrés / descendants d’émigrés).
« Le plan est ingénieux, a concédé M. Ghosn, car le potentiel est énorme. » « Mais, étant donné que les taxes douanières brésiliennes sont prohibitives, ce projet ne servira à rien si le Liban ne négocie pas un accord bilatéral allégeant la taxation », a-t-il souligné. Cela étant, « la carte à jouer est très, très intéressante, et vaut la peine qu’on la joue, si elle permet de tripler, quadrupler nos exportations en Amérique »,a-t-il conclu.

 

 

Pour mémoire

Le vin libanais récolte des médailles

 

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