Rechercher
Rechercher

Culture - Concert

Aujourd’hui Oum Kalsoum et demain Feyrouz ?

Pour sa soirée d'ouverture, la 42e édition du festival Nancy Jazz Pulsations a accueilli Ibrahim Maalouf avec son hommage personnel à l'Astre de l'Orient, disparue il y a quarante ans.

Photo Dorian Cessa / L’Épiphanographe

C'est à guichets fermés que le public d'Ibrahim Maalouf a pu apprécier quelques-unes de ses nombreuses facettes, lors du coup d'envoi du festival Nancy Jazz Pulsations.
Ibrahim Maalouf vient de sortir deux albums : le premier, Kalthoum, reprend les plus beaux titres de la chanteuse, tandis que le second, nommé Red Black Light, réunit des morceaux originaux davantage orientés vers l'univers pop et composé en hommage aux femmes, et la dernière fois qu'il a foulé la scène de Nancy, « c'était avec un projet vraiment très rock. Là, c'est quand même super différent ». Il précise : « Je ne dis pas que ce concert aujourd'hui n'est pas rock n' roll, mais ça l'est moins. C'est un projet que j'avais en tête depuis très longtemps, j'avais envie de rendre hommage à Oum Kalsoum, une très grande chanteuse du monde arabe, (...) un monument, ses chansons sont comme des symphonies. (...) En concert, elle avait l'habitude de répéter des phrases, des mouvements entiers. Une chanson pouvait durer 2 ou 3 heures. »

Et c'est l'environnement élégant de la salle Poirel qui a accueilli son hommage et non pas le chapiteau.
Ibrahim Maalouf a travaillé à quatre mains avec le pianiste Frank Woeste, présent sur scène à ses côtés, pour traduire en jazz une des chansons les plus connues d'Oum Kalsoum : Alf Leila wa Leila.
Pour Claude-Jean « Tito » Antoine, président et cofondateur du festival, « NJP a vocation à démontrer que le jazz et les musiques actuelles ne sont pas figés, mais avides de diversité, de métissage et de création ». Ibrahim Maalouf et son nouveau projet y ont donc toute leur place, car le musicien compositeur métisse la modernité du jazz avec l'intemporalité de la diva égyptienne.

Ce projet est donc non seulement artistique, mais il prend des allures de message politique en démontrant que le monde arabe peut s'ouvrir à la modernité, contrairement à ce qui est souvent véhiculé par certains médias et analystes.
L'une des nombreuses facettes d'Ibrahim Maalouf se manifeste ainsi dans l'engagement. Le public en prend conscience lorsque le trompettiste fait monter sur scène Samir, un joueur de oud syrien, à qui il demande d'interpréter le petit refrain de 3 minutes par lequel Oum Kalsoum terminait les mouvements de sa chanson. Cela permet à la salle de se rendre compte du travail effectué entre l'original et sa traduction jazzy.

Soulever le toit
Après l'hommage à Oum Kalsoum, Samir remontera sur scène une seconde fois pour rendre hommage à Feyrouz. Ibrahim Maalouf explique au public qu'au Liban, sa famille et ses amis ont été déçus qu'il ne rende pas hommage à Feyrouz. Il poursuit : « Un jour, je le ferai peut-être. »

Nombre de Nancéens ont également été déçus, non par l'artiste, mais parce qu'ils n'ont pu obtenir de places pour ce concert, puisque le nombre de billets était limité à 800. Claude-Jean « Tito » Antoine avait une sorte de scoop : « Il est d'ores et déjà probable qu'Ibrahim Maalouf revienne à Nancy le 6 octobre 2016. » Encore une nuit enchanteresse en perspective, encore d'autres facettes à découvrir...
À la toute fin du concert, Ibrahim Maalouf en a dévoilé justement une : celle d'un prof de musique faisant siffloter au public Will soon be a woman, morceau écrit en 2011 à l'occasion de sa paternité.

Avant le concert, l'une de ses fans, qui avait assisté à ses deux précédents spectacles aux NJP, avait relevé que « sa musique est tellement dynamique qu'Ibrahim va soulever le toit de la salle ».
Il s'est, pour ainsi dire, contenté de soulever le public.

 

Lire aussi
Quand le saxo-roi d’Ibrahim Maalouf emporte la foule

Ibrahim Maalouf aux réalisateurs libanais : J'ai très envie de travailler avec vous

Ibrahim Maalouf au pays des merveilles

Ibrahim Maalouf, la trompette comme vecteur de création

C'est à guichets fermés que le public d'Ibrahim Maalouf a pu apprécier quelques-unes de ses nombreuses facettes, lors du coup d'envoi du festival Nancy Jazz Pulsations.Ibrahim Maalouf vient de sortir deux albums : le premier, Kalthoum, reprend les plus beaux titres de la chanteuse, tandis que le second, nommé Red Black Light, réunit des morceaux originaux davantage orientés vers l'univers...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut