L’auteur signant son ouvrage.
Un nouveau livre intitulé As viagens de D. Pedro II. Oriente Médio e África do Norte, 1871 e 1876 (Les voyages de D. Pedro II : Moyen-Orient et Afrique du Nord, 1871 et 1876) vient de paraître au Brésil, publié par la maison d'édition Saraiva (Benvirá), à São Paulo. L'auteur de cet ouvrage de 408 pages en langue portugaise est l'écrivain et chercheur libano-brésilien Roberto Khatlab, directeur du Centre des études et cultures de l'Amérique latine à l'Université Saint-Esprit de Kaslik (Cecal-Usek).
Dans ce livre, l'auteur reconstitue l'itinéraire de l'empereur brésilien au Moyen-Orient et en Afrique du Nord à la fin du XIXe siècle. Les sources principales du livre sont les journaux de voyages, lettres et documents de D. Pedro II: les originaux se trouvent au Musée impérial de Petrópolis, à Rio de Janeiro, et dans d'autres institutions brésiliennes et étrangères. L'auteur a également trouvé d'autres documents inédits au Moyen-Orient, décrivant la visite de l'empereur brésilien dans la région et complétant ainsi les informations de ce voyage pionnier et historique de la première haute autorité brésilienne et de l'Amérique latine au Moyen-Orient.
Durant le règne de D. Pedro II, qui a duré presque un demi-siècle, l'empereur a fait deux voyages au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. En 1871, il a visité l'Égypte (Alexandrie et Le Caire) et en 1876, il s'est rendu au vilayet de Beyrouth, au Mont-Liban, au vilayet de Damas (Syrie), en Palestine et en Égypte une fois de plus, du Caire jusqu'à la Nubie soudanaise (Soudan). Les voyages de l'empereur étaient classés comme voyages de tourisme et de connaissance scientifique, et non comme des voyages officiels, vu qu'il voyagait par ses propres moyens financiers. Son intérêt était de rencontrer directement les peuples de ces régions afin de découvrir leur culture et leur mode vie.
Durant ces voyages, D. Pedro II a tenu un journal de voyage, où il notait ses impressions historiques, culturelles, sociales, anthropologiques, archéologiques, religieuses et linguistiques. En outre, dans son journal, il a dessiné des paysages et des monuments de sa propre main. En arrivant à Beyrouth, le 11 novembre 1876, il a écrit dans une lettre : « À partir d'aujourd'hui, je traverse un nouveau monde. Le Liban élève devant moi ses montagnes enneigées, d'un aspect sévère, comme il convient à cette sentinelle de la Terre sainte. » L'empereur s'est installé à l'hôtel Bellevue, dans la baie Zeytouné à Beyrouth. Il a visité la ville, les souks, les églises, les mosquées, les collèges, entre autres le Syrian Protestant (AUB actuellement), Notre-Dame de Nazareth et le collège de La Sagesse. Dans ce dernier établissement, il a rencontré l'évêque maronite de Beyrouth de l'époque, Mgr Youssef Élias el-Debs, qui lui a signé un de ses livres. Au Mont-Liban, il a visité la région de Nahr el-Kalb où il a écrit qu'il a déjeuné dans un restaurant près du fleuve, devant un beau paysage, entre la mer Méditerranée et les montagnes. En arrivant dans la Békaa, il a déjeuné à Chtaura, à la Maison Brun (actuel Domaine des Tourelles), avant de passer par Maalaka et Zahlé. À Baalbeck il décrit: «À l'entrée des ruines de Baalbeck, à la lumière des bûches et des lanternes, on passe par de longues voûtes de grandes pierres triomphales et des colonnes aux dimensions colossales...»
Un roi « humble »
L'empereur D. Pedro II était un roi et un homme intellectuel et humble. Sa modestie a touché ceux qui l'ont rencontré. Dans les journaux de l'époque, comme Thamarat al-Funun de Beyrouth, on décrit sa personnalité et on parle du Brésil. D. Pedro II connaissait plusieurs langues, dont l'arabe, qu'il parlait et écrivait.
Roberto Khatlab note aussi que D. Pedro II se présentait aux gens non en tant qu'empereur, mais comme le citoyen brésilien Pedro d'Alcântara, ce qui a suscité la curiosité des peuples arabes, vu qu'Alcântara vient de l'arabe al-Kantara (arche). Ainsi, plusieurs pensaient avoir un concitoyen dans les tropiques. L'auteur présente l'empereur comme un «pionnier des relations entre le Brésil et le monde arabe et celui qui propagé la connaissance du Brésil dans la région, ce qui a encouragé les Arabes, particulièrement les Libanais et les Syriens, à émigrer vers ce pays, un mouvement qui a débuté à partir de 1880, lorsque le Brésil a accueilli la grande vague d'émigration libanaise devenue la plus grande diaspora libanaise dans le monde».
Khatlab présente dans ce livre un panorama du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord tels que vus par D. Pedro II, basé sur des journaux, des lettres et des documents. Plus encore, il décrit un profil innovateur d'un monarque visionnaire qui a influencé une partie de l'histoire du Brésil.
Dans sept endroits du Brésil
Le lancement du livre s'est déroulé pendant le mois d'août au Brésil, en sept endroits : à Rio de Janeiro, au Musée impérial de Petrópolis et au Musée national, deux palais qui ont été autrefois les maisons de la famille impériale ; à São Paulo, au Clube Atlético Monte Libano, à l'Université Paulista (Unip) et au Esporte Clube Sírio; à Salvador, Bahia, à la faculté D. Pedro II et au Paraná: Université de l'État de Londrina. Un grand nombre de personnalités étaient présentes, notamment les deux princesses de la famille impériale, Maria Cristina Orléans e Bragança et Lelli Orléans e Bragança, ainsi que les consuls généraux du Liban et de la Syrie, des diplomates, des secrétaires à l'Éducation, des directeurs de musée, des cheikhs, des évêques orientaux, des professeurs et étudiants en histoire et en relations internationales...
Après le Brésil, Khatlab s'est rendu à Buenos Aires pour l'ouverture d'un séminaire sur le Liban, où il a parlé de son nouveau livre, pour remettre aux étudiants les diplômes du cours en ligne de géopolitique Liban et Moyen-Orient de l'Usek. L'événement a été organisé par l'Université del Salvador et la Fondation Nínawa Daher, en présence de l'ambassadeur du Liban à Buenos Aires, Antoine Andary, et de la secrétaire à la politique extérieure de la chancellerie d'Argentine, Caroline Pèrez Colman, ainsi que d'autres personnalités, professeurs et étudiants.
Le livre a été très bien accueilli au Brésil : en deux semaines, la maison d'édition a déjà fait une nouvelle impression qui sortira également en édition e-book. En 2016, le livre sera aussi publié en langues anglaise et arabe, et un lancement aura lieu au Liban.
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