Répartition des réfugiés: la France n'ira pas au delà des 30.000 places proposées

La France, qui a proposé d'accueillir environ 30.000 réfugiés dans le cadre d'un plan européen de répartition des demandeurs d'asile, n'ira pas au delà, a déclaré jeudi le Premier ministre Manuel Valls sur la chaîne de télévision publique France 2.

"La Commission européenne a proposé des centres d'accueil de 160.000 demandeurs d'asile, ceux qui fuient la guerre et la torture. La France (...) a proposé d'en accueillir 30.000. Ça ne sera pas plus", a affirmé M. Valls.
Le gouvernement français s'était engagé en juillet à accueillir un premier contingent d'exilés que la Commission voulait répartir. Début septembre le président François Hollande s'était engagé sur l'accueil de 24.000 exilés supplémentaires.

Le chef du gouvernement socialiste a rappelé que le droit d'asile était "inscrit au coeur même des valeurs" de la France, et a critiqué l'attitude, selon lui "indigne" de la Hongrie, qui a construit un mur pour bloquer l'entrée des migrants sur son sol.
"Il faut faire preuve de solidarité, de générosité, d'humanité (...) mais en même temps il faut maîtriser, car il y a des peurs, des fantasmes", a-t-il estimé.

Selon l'extrême droite française, qui a le vent en poupe, les flux migratoires constituent une "submersion". Elle accuse le gouvernement de faire preuve d'une "préférence étrangère", c'est-à-dire de privilégier les étrangers par rapport aux Français.
"On ne prend pas aux Français, ou à ceux qui vivent en France, on n'oppose pas. Il n'y a pas cette concurrence des pauvretés", a répondu Manuel Valls, soulignant que les bâtiments où ont été logés les derniers réfugiés arrivés étaient souvent "désaffectés".

La France n'est pas une destination privilégiée des réfugiés syriens, irakiens ou de la Corne de l'Afrique. Alors que l'Allemagne s'apprête à enregistrer jusqu'à un million de demandeurs d'asile en 2015, seuls 60.000 dossiers devraient être déposés en France.