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À La Une - Cuba

Dans le berceau du christianisme cubain, le pape François salue le rôle social de l’Église

François quittera mardi Santiago après une messe finale, à destination des États-Unis.

Le pape François a poursuivi lundi son périple à Cuba en se rendant à Holguin, un des foyers les plus anciens du christianisme dans cette île. AFP /BALTAZAR MESA

Le pape François a poursuivi lundi son périple à Cuba en se rendant à Holguin, un des foyers les plus anciens du christianisme dans cette île, où il a exalté les "efforts" et les "sacrifices" de l’Église dans une société cubaine en pleine transition.

"Je sais au prix de quels efforts et au prix de quels sacrifices l'Église à Cuba travaille pour porter à tous, jusqu'aux endroits les plus reculés, la parole et la présence du Christ", a déclaré le pape pendant une messe en plein air devant plusieurs dizaines de milliers de personnes. François a tenu à mentionner en particulier les "maisons de mission", qui, "face au manque de lieux de culte et de prêtres, permettent à de nombreuses personnes d'avoir un espace de prière, de catéchèse et de vie de communauté" catholique. A Cuba, où le nombre des catholiques est évalué à 10% de la population, l'Église joue un rôle non négligeable avec ses structures sociales, éducatives, médicales, qui souvent pallient les manques des services publics du régime communiste.

Devant des fidèles rassemblés sous une forte chaleur dans une ambiance de recueillement, François a défini le comportement du catholique dans la société comme celui d'une personne qui "ne vit plus aux dépens des autres". Parmi les présents figurait notamment Raul Castro, qui se protégeait du soleil en portant un large chapeau de paille. Le président cubain s'est engagé à assister à tous les offices célébrés par le pape.

Sur la place de la Révolution Calixto Garcia, s'étaient rassemblés de nombreux fidèles de la région, mais aussi d'autres provinces. Certains avaient même été transportés en car de La Havane. "On est venu le voir parce qu'on l'aime pour tout ce qu'il a fait pour la paix et pour Cuba", déclarait à l'AFP Norales Mendoza, un vigile de 45 ans qui a passé neuf heures sur la route pour venir de Guantanamo, dans l'extrême ouest. "François est un missionnaire et maintenant il va aller aux États-Unis, il veut unifier les deux peuples", assurait Carlos Berejano, arrivé de la province voisine de Granma, au sujet du rapprochement cubano-américain en cours et de cette tournée papale à Cuba et aux États-Unis.

 

( Lire aussi : La crise des réfugiés n'est que "la pointe de l'iceberg", estime François )

 

La "cité héroïque" au menu
Holguin, agglomération du sud-est de l'île, est célèbre pour sa croix emblématique de cinq mètres de hauteur érigée en 1790 en haut d'une colline. François doit se recueillir sur ce site symbolique appelé "la Loma de la Cruz" et bénir la quatrième ville cubaine, où aucun pape ne s'était jamais rendu.
La province d'Holguin est aussi la première région où avait débarqué Christophe Colomb en 1492. Et c'est dans sa baie que serait apparue, en 1612, l'"image flottante" en bois de la Vierge de la Charité del Cobre (du Cuivre, ndlr), désormais sainte patronne de Cuba.

Le pape doit rejoindre dans l'après-midi Santiago de Cuba, grand port de l'est, surnommé dans l'épopée révolutionnaire cubaine la "cité héroïque", car Fidel Castro y avait annoncé le 1er janvier 1959 le succès de sa révolution. Dans la soirée, le souverain pontife va y rencontrer les évêques et se recueillir au sanctuaire de la Vierge de la Charité del Cobre, très vénérée au-delà des milieux catholiques.

Au cours d'une journée marathon dimanche, François avait multiplié à La Havane les rencontres avec les fidèles, les religieux, les jeunes, le président Raul Castro... et son frère aîné Fidel. Dans la soirée, manifestement épuisé, François s'était exprimé, plus brièvement que de coutume, devant les jeunes Cubains dont beaucoup de non catholiques qui s'étaient rassemblés devant la cathédrale, leur parlant de la culture du dialogue et les enjoignant de "rêver" d'un avenir meilleur auquel ils puissent contribuer. Il avait insisté sur la nécessité de travailler ensemble malgré des visions du monde différentes.

Depuis son arrivée à Cuba, François s'est bien gardé de froisser les autorités locales, sa visite demeurant axée sur le dialogue avec pour toile de fond le dégel entre La Havane et Washington. La présence de Raul Castro aux messes illustre cette tonalité de concorde. Certains milieux de l'opposition déplorent que François, comme Benoît XVI, n'ait pas rencontré une délégation de dissidents.
Le porte-parole du Saint-Siège, le père Federico Lombardi, a confié à des journalistes que le Vatican avait établi des contacts avec certains dissidents et leur avait fait part de l'intérêt que le pape leur portait, mais qu'aucune rencontre n'avait pu avoir lieu.

François quittera mardi Santiago après une messe finale, à destination des États-Unis. L'y attendront d'importants rendez-vous au Congrès, à la Maison Blanche et devant les Nations unies, puis il achèvera cette tournée par une rencontre mondiale des familles à Philadelphie.

 

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