Le Drian évalue les premiers résultats du renseignement aérien en Syrie

Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s'est fait présenter lundi lors d'une visite aux Emirats arabes unis les premiers résultats des missions de renseignement effectuées depuis le 8 septembre en Syrie par des avions français, selon son entourage.

"Il a vu le type de renseignements et d'images recueillis par les premiers vols de reconnaissance en Syrie" lors d'un briefing avec des officiers stationnés sur la base navale de Mina Zayed, au nord d'Abou Dhabi, a-t-on précisé de même source.

La France a étendu le 8 septembre à la Syrie les opérations aériennes (opération Chammal) qu'elle menait depuis un an en Irak contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), à partir notamment de la base aérienne d'Al Dhafra aux Emirats.

En Syrie, il s'agit pour l'instant de vols de reconnaissance visant à identifier des centres de l'EI susceptibles de servir de base arrière pour des actes terroristes en Europe. De tels objectifs pourraient ensuite être définis comme cibles pour les avions français.
"Beaucoup d'éléments" montrent l'existence en Syrie de "centres de formation de combattants étrangers" non plus seulement pour conquérir du territoire sur place mais "pour intervenir en Europe, en France en particulier", avait noté M. Le Drian dans un entretien publié samedi par le quotidien français Le Monde.

Lors de sa visite aux Emirats, M. Le Drian a aussi rencontré des militaires français qui participent à la formation de forces irakiennes et kurdes en Irak, selon son entourage. Ses entretiens avec ses interlocuteurs émiratis, notamment cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, prince héritier d'Abou Dhabi et commandant en chef adjoint des forces armées, ont montré une grande "proximité de vues" sur "les modalités de reprise d'un processus politique même si aujourd'hui il semble un peu lointain" en Syrie, et sur la situation en Libye, a-t-on précisé de même source.

Si les factions rivales libyennes réussissent à se mettre d'accord sur la formation d'un gouvernement d'union nationale libyen, "il faudra ensuite réfléchir très vite à la manière de le solidifier, notamment sur le plan sécuritaire", a-t-on noté dans l'entourage du ministre français. Il s'agissait de la quinzième rencontre entre Mohammed ben Zayed et Jean-Yves Le Drian.