Rechercher
Rechercher

À La Une - Liban

A Beyrouth, violentes échauffourées et un sit-in ouvert place Riad Solh

Un groupe de civils armés attaque des manifestants, blessant plusieurs d'entre eux.

Après des heures de violents affrontements mercredi entre manifestants et forces de l'ordre au centre-ville de Beyrouth, les différents collectifs citoyens présents sur le terrain ont annoncé un sit-in ouvert place Riad Solh. JOSEPH EID/AFP

Après des heures de violents affrontements mercredi entre manifestants et forces de l'ordre au centre-ville de Beyrouth, à proximité de l'immeuble d'an-Nahar, les différents collectifs citoyens présents sur le terrain ont annoncé un sit-in ouvert place Riad Solh, en face du siège du gouvernement, mais également devant le ministère de l'Environnement, immeuble Lazarié.

"Tous les collectifs qui manifestent vont organiser un sit-in ouvert à partir de 18h, place Riad Solh", a indiqué à L'Orient-Le Jour Assad Zebiane, l'un des militants du collectif "Vous puez!". "Nous allons dresser des tentes sur place. Nous contestons par là le Parlement et le gouvernement", ajoute-t-il, sans plus de précision.

Des échauffourées ont éclaté en matinée entre la police et des manifestants contre la classe politique, celle-ci se réunissant pour la deuxième fois en une semaine pour discuter de la paralysie de l'Etat, dans le cadre du dialogue national, initié par le président de la Chambre, Nabih Berry.

"Dialogue entre les +déchets politiques+", ironise une pancarte brandie par un manifestant, en référence à la réunion.
"Ils prennent les Libanais pour des idiots. Nous n'avons aucune confiance en eux", s'exclame Wadih el-Asmar, un militant de "Vous puez!".

Heurts entre activistes et forces de l'ordre
Les affrontements ont débuté au moment où une poignée de manifestants a tenté de franchir la barrière de sécurité, érigée à proximité du siège du Parlement. Ils en ont été empêchés par les forces de l'ordre. "A bas le régime des voyous", ont scandé des dizaines de manifestants rassemblés devant les barbelés.

Des heurts avaient déjà eu lieu lors de la première séance de la table du dialogue, la semaine dernière. Mais mercredi, la violence est montée d'un cran. Le collectif "Vous puez!" a, de son côté, annoncé qu'au moins 38 activistes ont été arrêtés par les forces de l'ordre, dont Marwan Maalouf, un organisateur du mouvement. Le gréviste de la faim Waref Sleiman figurait aussi parmi les détenus, mais il a été relâché un peu plus tard.

La journaliste de l'AFP a vu des policiers interpellant des manifestants, dont un au moins a été blessé à la tête. La Croix-Rouge a fait état de 20 blessés, dont sept ont été hospitalisés. Parmi les blessés, un photographe de l'AFP, Anwar Amro.

Parallèlement, les Forces de sécurité intérieure ont assuré via leur compte Twitter que la direction générale des FSI "respecte le droit des citoyens de s'exprimer librement et de manifester de manière pacifique", mais arrête les manifestants ayant recours à la violence. Les forces de l'ordre ont également publié la photo d'un des agents le visage rouge. "Des tomates, des œufs et des ballons remplis de peinture rouge ont été lancés sur des agents des FSI", est-il écrit. La photo d'un agent au visage ensanglanté a également été publiée.

 

 

 

Le collectif "Vous puez!" a démenti tout recours à la violence de la part de ses activistes.

 

Bras de fer
En début d'après-midi, un bras de fer a opposé les forces de l'ordre aux manifestants qui tentaient de bloquer plusieurs axes de la capitale. Armés de bâtons, les policiers ont réussi à disperser les activistes et rouvrir la route.

Un peu plus tard, un groupe de civils armés de bâtons et de pierres a fait irruption sur place. Ils s'en sont pris aux manifestants, faisant plusieurs blessés dans leurs rangs. Selon plusieurs témoignages, il s'agirait de partisans de Nabih Berry, qui ont voulu se venger des activistes qui ont scandé des slogans contre le chef du Parlement. Les agresseurs ont été pourchassés par les forces de l'ordre qui ont réussi à ramener le calme. Dans un communiqué publié par le mouvement Amal, formation dirigée par M. Berry, le parti dément toute implication dans ces incidents, et appelle au calme.

Des échauffourées ont également éclaté entre la police et des jeunes rassemblés devant le ministère de l'Environnement où les activistes se mobilisent régulièrement pour réclamer une solution durable au problème des déchets.

La crise actuelle est née après la fermeture le 17 juillet de la décharge de Naamé, au sud de Beyrouth, provoquant l'accumulation des déchets dans les rues de la capitale et de ses environs. Le gouvernement a approuvé un plan de sortie de crise basé à moyen terme sur des sites d'enfouissement dans des régions libanaises, mais celui-ci a été immédiatement rejeté par les habitants des zones concernées et la société civile.

 

Photo Michel Sayegh

 

Les familles des militaires
En matinée, les manifestants ont été rejoints par les familles des militaires libanais otages qui tiennent un sit-in depuis des mois place Riad Solh. Le porte-parole des familles des militaires, Hussein Youssef, a accusé les mouvements civils d'avoir retardé le dossier de leurs fils. "Nous voulons que le dossier de nos fils soit en tête de l'ordre du jour de la table du dialogue, nous avons le sentiment que tous ces mouvements qui ont eu lieu dernièrement ont retardé le dossier de nos fils", a déclaré Hussein Youssef à L'Orient-Le Jour. 

"Cela fait un an et deux moins que nous attendons la libération de nos fils, nous sommes avec le mouvement civil mais la cause des militaires est plus importante que toutes les autres causes, a ensuite déclaré Hussein Youssef à la presse depuis l'immeuble an-Nahar. Malheureusement, ce sont les déchets qui ont fait bouger les politiciens et pas les âmes de nos militaires". Nizam Mghayt, frère de l'otage Ibrahim Mghyat, a de son côté estimé que la table du dialogue "est une table de commerçants qui se divisent un gros gâteau". Il a demandé à tous les "responsables de rentrer à la maison". Vingt-cinq militaires sont encore aux mains des jihadistes de l'EI et du Front al-Nosra depuis les combats d'août 2014 à Ersal (Békaa). Quatre ont déjà été assassinés en captivité.

Les familles ont ensuite allumé des bougies pour le repos de l’âme des quatre militaires déjà assassinés en captivité. Ils ont eu une pensée particulière à Abbas Medlej, décapité il y a un an par le groupe État islamique.

Photo Michel Sayegh

 

Les détenus du 29 août
Ce matin également, les familles des personnes qui avaient été arrêtées lors de la manifestation contre l'incurie du gouvernement le 29 août dernier, dans le centre-ville, ont brièvement bloqué la route à proximité du bâtiment du Tribunal militaire, au niveau du musée. L'activiste Tarek Mallah avait indiqué lundi que 19 personnes, dont des mineurs, sont toujours en état d'arrestation.

Les familles ont été informées par leur avocat que le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a promis d'étudier leur demandes.

En début de soirée, le juge Sakr a annoncé que tous les activistes détenus, et dont il a été informé de l'arrestation, ont été relâchés.

 

 

Voir aussi
Dans le centre-ville de Beyrouth, nouvelles manifestations et nouveaux heurts : les images

Lire aussi
La conférence de dialogue reprend aujourd'hui alors que la crise politique risque de s'envenimer, l’éclairage de Philippe Abi-Akl

Chehayeb : Que la politique ne se serve pas de l'environnement comme d'une barricade

Les grévistes de la faim persistent et signent : Machnouk doit démissionner

Après des heures de violents affrontements mercredi entre manifestants et forces de l'ordre au centre-ville de Beyrouth, à proximité de l'immeuble d'an-Nahar, les différents collectifs citoyens présents sur le terrain ont annoncé un sit-in ouvert place Riad Solh, en face du siège du gouvernement, mais également devant le ministère de l'Environnement, immeuble Lazarié.
"Tous...

commentaires (1)

C'EST QUE IL Y A TOUJOURS LES SLOGANS POLITIQUES ET PARTISANS ET LES INFILTRÉS MANIPULÉS...

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 27, le 16 septembre 2015

Tous les commentaires

Commentaires (1)

  • C'EST QUE IL Y A TOUJOURS LES SLOGANS POLITIQUES ET PARTISANS ET LES INFILTRÉS MANIPULÉS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 27, le 16 septembre 2015

Retour en haut