L'Arabie saoudite censure un magazine avec le pape en couverture

L'Arabie saoudite a interdit la distribution du numéro du mois d'août du magazine National Geographic mettant le pape François en couverture, invoquant "des raisons culturelles", a indiqué mardi le bimestriel américain Foreign Policy (FP).

« Chers lecteurs en Arabie saoudite, nous vous présentons nos excuses. La distribution du magazine a été interdite pour des raisons culturelles », a déclaré Alsaad Omar al-Menhaly, la rédactrice en chef de l'édition en arabe du magazine sur le compte Twitter du journal, mercredi 2 septembre. "Selon l'organisme de distribution, le magazine s'est vu refuser sa distribution pour des raisons culturelles", poursuit la rédactrice en chef.

Dans son article, Foreign Policy tente d'analyser les raisons qui ont poussé l'Arabie Saoudite à s'opposer à la diffusion du numéro d’août du magazine. "Le fait même de mettre le pape sur une couverture de magazine aurait pu être assez controversé pour les dirigeants d'un pays où islam et État sont étroitement liés", explique FP. "Mais les censeurs saoudiens ont également peut-être vu comme un danger le titre de la Une du National Geographic : comment le pape François conduit une révolution tranquille pour réformer l’Église catholique", poursuit FP.

Dans les pages intérieures, l'action du pape François est louée comme étant propre à « faire bouger quelques principes bien enracinés chez les fidèles. On peut également lire que toutes les institutions religieuses doivent s'adapter au monde moderne en mouvement, une idée contraire au wahhabisme, le courant conservateur de l'islam sunnite dominant en Arabie saoudite, souligne FP.

A la fin de son article, Foreign Policy lance une ultime pique en direction de l'Arabie Saoudite. "Pendant que les lecteurs du National Geographic en Arabie Saoudite attendront en vain leur magazine, le pape François essaie de créer des passerelles vers le monde musulman", soutient le magazine américain.
"Face à la tragédie de dizaines de milliers de réfugiés qui fuient la mort, la guerre et la faim, (...) le pape nous a appelé à soutenir les plus abandonnés", donne comme exemple Foreign Policy. "L'Arabie Saoudite, elle, n'a accueilli aucun réfugié en provenance de Syrie", conclut sèchement FP.

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