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Moyen Orient et Monde - Crise des migrants

L’EU, ébranlée par la photo de l’enfant syrien mort, tente de surmonter ses divisions

La chef de la diplomatie européenne a appelé hier à renforcer la lutte contre les réseaux de passeurs.

Un train avec à son bord 200 à 300 migrants est parti hier de Budapest. Attila Kisbenedek/AFP

L'Union européenne (UE), choquée par la photo du corps d'un petit Syrien sur une plage turque, s'est efforcée hier de surmonter ses divisions, entre appels à la solidarité et la fermeté, face à l'accélération de la crise humanitaire « sans précédent » des migrants.
Dans un contexte de crispations croissantes entre pays européens, l'Allemagne et la France ont décidé de passer à l'action en lançant une initiative commune pour « organiser l'accueil des réfugiés et une répartition équitable en Europe ». Il s'agit aussi d' « assurer le retour des migrants irréguliers dans leur pays d'origine » et d'aider « les pays d'origine et de transit », a précisé la présidence française.
À Bruxelles, face aux dirigeants européens, la Hongrie – en première ligne – a renvoyé l'Allemagne à ses responsabilités face à l'afflux massif de demandeurs d'asile.
Sur la défensive, le Premier ministre hongrois Viktor Orba, pour qui l'afflux massif de migrants menace les « racines chrétiennes » de l'Europe, a estimé qu'il ne s'agissait « pas d'un problème européen mais allemand ». « Personne ne veut rester en Hongrie, en Slovaquie, en Estonie, en Pologne. Tous veulent aller en Allemagne. Notre job est juste de les enregistrer, et nous les enregistrerons », a-t-il dit, rejetant les critiques sur la clôture que la Hongrie a érigée à sa frontière avec la Serbie.
Face au choc des images du petit Aylan, les dirigeants européens ont souligné « l'urgence d'agir » et réclamé des mesures fortes au sein de l'UE.
Jusqu'au Premier ministre britannique David Cameron, critiqué pour son manque d'implication dans la crise, qui s'est lui aussi dit « profondément ému » et s'est engagé à prendre « ses responsabilités morales ».
Tandis que la photo d'Aylan Kurdi, 3 ans, gisant inanimé sur une plage de Bodrum, en Turquie, continuait hier de soulever émotion et colère, le président turc Recep Tayyip Erdogan a accusé les pays européens d'avoir transformé la Méditerranée en « un cimetière de migrants ».

120 000 réfugiés supplémentaires
Une répartition équitable des réfugiés entre pays européens fait partie des priorités de la Commission européenne, qui devrait dévoiler le 9 septembre devant le Parlement à Strasbourg de nouvelles propositions. La Commission veut un mécanisme permanent de répartition, mais, face à l'urgence que connaissent des pays comme la Hongrie, l'Italie ou la Grèce, son président Jean-Claude Juncker va « demander aux États membres de répartir en urgence 120 000 réfugiés supplémentaires au sein de l'UE », a indiqué hier à l'AFP une source européenne.
Le président du Conseil européen Donald Tusk a lui aussi appelé les pays européens à « redoubler leurs efforts de solidarité » en se répartissant l'accueil d' « au moins 100 000 réfugiés ».
Le Portugal s'est déjà dit prêt hier à accueillir « un nombre plus important » de réfugiés que les 1 500 proposés jusqu'ici.
Mais la tâche ne sera pas aisée compte tenu des vives réticences affichées par de nombreux États après une précédente requête de la Commission qui souhaite que les pays de l'Union se partagent l'accueil de 40 000 demandeurs d'asile se trouvant en Grèce et en Italie.
Donald Tusk n'a pas caché son inquiétude face à une « division entre l'est et l'ouest de l'Union européenne ».
« Certains États membres ne pensent qu'à endiguer la vague de migrants, ce qui est symbolisé par la clôture controversée en Hongrie, tandis que d'autres veulent plus de solidarité », a-t-il regretté.
Comme la Hongrie, l'Autriche avait également adressé la veille des critiques à Berlin, qui a décidé de cesser de renvoyer les demandeurs d'asile syriens vers le pays d'entrée dans l'UE.
La question d'une modification des accords de Dublin, qui règlent en principe la prise en charge des réfugiés dans l'UE, doit être au menu d'une réunion européenne des ministres de l'Intérieur le 14 septembre à Bruxelles.
En outre, la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini a appelé hier à renforcer la lutte contre les réseaux de passeurs, demandant que l'opération navale de l'UE déployée en Méditerranée s'attaque plus directement aux trafiquants de migrants « dans les semaines à venir ».
Dans la matinée, en Hongrie, des centaines de migrants ont pris d'assaut la principale gare de Budapest, qui venait d'être rouverte par la police, dans le chaos, avant que ne soit faite l'annonce par haut-parleur qu'aucun train international ne partirait. Un train transportant plus de 200 migrants a ensuite pris le départ vers l'Autriche, ont constaté des journalistes de l'AFP. Mais le train a ensuite été arrêté une quarantaine de kilomètres plus loin, les autorités souhaitant transférer ses passagers dans un camp de réfugiés voisin.
(Source : AFP)

L'Union européenne (UE), choquée par la photo du corps d'un petit Syrien sur une plage turque, s'est efforcée hier de surmonter ses divisions, entre appels à la solidarité et la fermeté, face à l'accélération de la crise humanitaire « sans précédent » des migrants.Dans un contexte de crispations croissantes entre pays européens, l'Allemagne et la France ont décidé de passer à...
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