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Moyen Orient et Monde - Syrie

Nouvelles craintes pour Palmyre après le dynamitage d’un temple par l’EI

Lavrov reçoit une délégation de l'opposition tolérée par Damas.

À droite, la délégation de l’opposition syrienne reçue par le ministre russe des AE Sergueï Lavrov (à gauche, au centre). Alexander Nemenov/AFP

Une puissante explosion a ébranlé l'extraordinaire temple de Baal, mais l'incertitude demeurait sur l'ampleur des dégâts commis par le groupe État islamique (EI) à ce joyau de la cité antique de Palmyre, dans le désert syrien.
Pour rappel, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait annoncé dimanche que l'EI avait détruit à l'explosif une partie du temple consacré au dieu Baal. Un militant antirégime de Palmyre, Mohammad Hassan al-Homsi, avait lui aussi fait état de la destruction partielle du temple. « Ils ont utilisé des récipients et des barils remplis d'explosifs, préparés d'avance », a-t-il dit.
Cependant, le directeur des Antiquités et des Musées du pays, Maamoun Abdelkarim, s'est montré hier plus prudent. « Selon les informations que nous avons recueillies, les jihadistes de l'EI ont procédé à une explosion dimanche dans la cour du temple, mais la "cella" (partie close du temple) et les colonnades frontales sont intactes », a-t-il déclaré à l'AFP. « La cour est immense car elle fait 43 000 m2 et le personnel des services des Antiquités n'a pas été autorisé par les jihadistes à approcher », a-t-il ajouté.

« Le plus beau temple »
Dans Palmyre, surnommée la « perle du désert », le temple de Baal est incontestablement le plus impressionnant des bâtiments. « Il allie de manière unique l'art oriental et l'art gréco-romain. Il possède encore tous les attributs du temple antique : l'autel, le bassin, les colonnes... Avec Baalbeck au Liban, c'est le plus beau temple du Moyen-Orient », note M. Abdelkarim. Il a fallu plus d'un siècle pour le construire puisque son érection commence en 32 et se termine au second siècle. Il a été conquis en mai par l'EI, qui a déjà détruit plusieurs joyaux archéologiques en Irak, mais avant la guerre, 150 000 touristes visitaient ce site.

Ailleurs en Syrie, le Front al-Nosra, la branche locale d'el-Qaëda, et ses alliés islamistes se sont rapprochés du village chiite de Foua, en prenant la localité limitrophe de Sawaghiyé, dans la province d'Idleb. Foua forme, avec l'autre village chiite de Kafraya ainsi que l'aéroport d'Abou Douhour, les trois dernières poches tenues par le régime dans cette province proche de la Turquie, aux mains des rebelles.

Sur le plan politique, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a reçu hier une délégation de l'opposition syrienne tolérée par Damas, venue à Moscou dans le cadre d'un intense ballet diplomatique sur le dossier syrien. Il s'agit de la quatrième visite d'une délégation d'opposants syriens à Moscou en un mois. Hier, c'était au tour de Hassan Abdel Azim, à la tête du Comité de coordination nationale pour les forces du changement démocratique (CCND), de rencontrer le chef de la diplomatie russe. La Russie a pour « principal objectif de réunir un large éventail d'opposants syriens au sein d'une plateforme dédiée au dialogue avec le gouvernement » de Damas, a déclaré Sergueï Lavrov, cité par l'agence de presse russe Ria Novosti. Les opposants syriens, arrivés dimanche, ont remercié Moscou « d'avoir organisé cette rencontre », a indiqué Hassan Abdel Azim, évoquant un « travail de fond » de la Russie sur le conflit syrien. Ces visites successives de l'hétérogène opposition syrienne interviennent au moment où le dossier syrien connaît un regain d'activité diplomatique et alors que Moscou a accueilli, au cours des dernières semaines, plusieurs délégations de pays du Moyen-Orient, dont la Jordanie et l'Arabie saoudite.

Enfin, en Irak, l'EI a brûlé vifs quatre combattants chiites, selon une vidéo postée hier, la dernière en date montrant une exécution macabre par les jihadistes. Les quatre hommes, identifiés comme étant des membres des forces de la Mobilisation populaire combattant les jihadistes en Irak, sont suspendus, pieds et poings liés, à un portique avant d'être brûlés, selon la vidéo. L'EI explique qu'ils ont été exécutés pour venger la mort de quatre de ses hommes tués par les forces progouvernementales.

Une puissante explosion a ébranlé l'extraordinaire temple de Baal, mais l'incertitude demeurait sur l'ampleur des dégâts commis par le groupe État islamique (EI) à ce joyau de la cité antique de Palmyre, dans le désert syrien.Pour rappel, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) avait annoncé dimanche que l'EI avait détruit à l'explosif une partie du temple...

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