Pour le Koweït, l’Iran est le « vrai ennemi »

Le chef de la commission des Affaires étrangères du Parlement koweïtien a qualifié hier l'Iran de « vrai ennemi » des États arabes du Golfe et a appelé à un renforcement de la coordination en matière de sécurité. « Il est devenu évident pour tout le monde que l'Iran est un ennemi qui complote pour avaler nos États et ressources, et que c'est le vrai ennemi de la région », a affirmé ce responsable parlementaire, Hamad al-Harachani, dans une déclaration.
La déclaration de M. Harachani est la plus virulente critique koweïtienne contre l'Iran depuis des années. Elle est intervenue moins de 48 heures après une explosion qualifiée de « terroriste » dans le royaume voisin de Bahreïn où un policier a été tué et sept personnes blessées vendredi soir. Des responsables de Manama ont de nouveau pointé un doigt accusateur en direction de l'Iran. M. Harachani a affirmé que « l'attentat terroriste » à Bahreïn était « une nouvelle preuve de l'agression de l'Iran ». « L'Iran cherche à semer le chaos et à saper les fondations des régimes au pouvoir », a ajouté ce responsable. Il a appelé les États du Golfe à renforcer la coordination en matière de sécurité « pour déjouer tout complot ».
Les relations entre le Koweït et l'Iran étaient plutôt bonnes ces dernières années, mais elles se sont quelque peu tendues après l'annonce par l'émirat du démantèlement plus tôt ce mois-ci d'une « cellule terroriste », et de la saisie de larges quantités d'armes et de munitions. Des journaux locaux ont affirmé que cette cellule était liée au Hezbollah, mais les autorités n'ont pas confirmé.
Les monarchies pétrolières sunnites du Golfe ont accueilli avec prudence l'accord conclu en juillet entre les grandes puissances et l'Iran sur le dossier nucléaire. Elles dénoncent régulièrement le rôle « déstabilisateur » de l'Iran dans la région.

Financement du terrorisme
D'autre part, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a de nouveau mis en garde samedi à Florence contre l'accord sur le nucléaire iranien qui va permettre à Téhéran, selon lui, de financer le terrorisme partout dans le monde avec les milliards de dollars obtenus à la suite de la levée des sanctions. « L'Iran va obtenir des centaines de milliards de dollars grâce à la levée des sanctions et aux investissements pour financer sa politique d'agression et le terrorisme au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et au-delà », a déclaré M. Netanyahu, peu avant une rencontre avec son homologue italien Matteo Renzi.
M. Netanyahu a mis sur le même plan la « menace » représentée par l'organisation État islamique (EI) et le programme nucléaire iranien, considérant toutefois cette dernière comme beaucoup plus « grave ». « La barbarie de l'EI a capté l'attention du monde, à juste raison, mais je crois qu'il y a une menace beaucoup plus grave créée par un autre État islamique, l'État islamique de l'Iran, et plus particulièrement la poursuite de son programme nucléaire », a souligné le Premier ministre israélien, qui a fait de l'accord conclu le 14 juillet à Vienne entre l'Iran et les puissances occidentales sa bête noire.
Israël ne s'oppose pas à un programme civil en Iran, a-t-il affirmé, mais l'accord de Vienne permettra à l'Iran de « garder et d'étendre une formidable infrastructure complètement inutile pour des objectifs nucléaires civils mais entièrement nécessaire pour produire des armes nucléaires », a-t-il affirmé.

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