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À La Une - Crise

En Méditerranée, jusqu'à 3.000 migrants à la dérive sur 18 bateaux

Des milliers d'autres affluent à la frontière gréco-macédonienne où le passage est filtré.

Des migrants à la frontière gréco-macédonienne, tentent de s'abriter de la pluie, le 22 août 2015. AFP PHOTO /ROBERT ATANASOVSKI

Les garde-côtes italiens ont annoncé samedi la mise en place d'une opération visant à secourir jusqu'à 3.000 migrants à la dérive en Méditerranée, au large des côtes libyennes, après avoir reçu des SOS provenant de 18 embarcations.

Au moins sept bâtiments - six italiens et un norvégien - participaient à cette vaste opération de secours des migrants qui se trouvaient à bord de 14 bateaux pneumatiques et quatre autres embarcations, comptant au total entre 2.000 et 3.000 personnes.

Plus de 104.000 migrants d'Afrique, du Proche-Orient et d'Asie du Sud ont atteint les ports d'Italie méridionale depuis le début de cette année après avoir été secourus en Méditerranée. Quelque 135.000 autres sont arrivés en Grèce et plus de 2.300 sont morts en mer après avoir tenté de rallier l'Europe grâce à des passeurs. La police de Palerme, en Sicile, a annoncé samedi avoir arrêté six Egyptiens soupçonnés d'avoir été les passeurs de migrants retrouvés à bord d'un bateau surchargé et à la dérive le 19 août.

 

Les migrants affluent à la frontière gréco-macédonienne où le passage est filtré

En Macédoine, des centaines de migrants, notamment des réfugiés syriens souhaitant se rendre en Europe occidentale, continuaient à affluer samedi à la frontière avec la Grèce où environ 2.000 d'entre eux ont passé la nuit sous la pluie, bloqués par des barbelés et un cordon de la police macédonienne.

Dans ce no man's land, situé entre le village grec d'Idomeni et la ville macédonienne de Gevgelija, la plupart des migrants ont passé une nuit blanche, certains dormant à la belle étoile ou dans des petites tentes.
"Beaucoup de gens ne pouvaient pas se protéger de la pluie. Une mère a perdu sa fille et a crié durant la nuit", a raconté au matin à l'AFP Samer Moin, un médecin syrien de 49 ans. "Je suis ici depuis des jours. Je veux aller en Norvège", a-t-il ajouté, expliquant être arrivé en provenance de la côte occidentiale turque sur l'île grecque de Chalki, en mer Égée, avant de poursuivre jusqu'à la frontière greco-macédonienne. Dans une odeur de fumée, des gens épuisés déambulaient samedi matin entre des tas d'ordures, regard tourné vers la frontière macédonienne et le cordon de police. Des enfants pleuraient.

 

(Lire aussi : Crise des migrants : "Nous devons mettre un terme à l'indifférence")

 

'Aidez-nous'

Durant la nuit, la police a doublé l'épaisseur des barbelés. "Aidez-nous", s'écriait la foule, parmi laquelle des enfants en pleurs. Dans la matinée, des centaines d'autres migrants ont continué à affluer à Idomeni dans des autocars en provenance du port grec de Thessalonique, avant de se diriger ensuite, à pieds, vers la zone frontalière, a constaté l'AFP.

"Il n'y a pas d'avenir en Syrie. Des enlèvements, des morts... Je veux aller en Allemagne pour avoir une vie meilleure", déclarait Mustafa Saieb, un jeune professeur d'anglais de 22 ans.
Pendant des semaines, la Macédoine a toléré l'entrée massive de migrants sur son territoire en provenance de la Grèce, mais le gouvernement de Skopje a décrété jeudi l'état d'urgence et dépêché dans la zone frontalière des forces spéciales de police et l'armée pour tenter d'endiguer le flux migratoire. Des soldats ont notamment été déployés dans une forêt montagneuse longeant sur quelque 50 kms la frontière et par laquelle les migrants tentent de passer illégalement, a déclaré à l'AFP un porte-parole de l'armée, le colonel Mirce Gjorgoski.

Quelque 42.000 migrants, dont plus de 7.000 enfants, sont arrivés depuis le 19 juin en Macédoine, avait précisé vendredi le gouvernement macédonien. Les autorités grecques ont enregistré pour leur part l'arrivée dans leur pays depuis janvier de quelque 160.000 migrants, en provenance surtout des zones de guerre en Syrie, en Afghanistan ou en Irak. Mais même si la Grèce est aussi membre de l'UE, beaucoup de réfugiés souhaitent quitter ce pays en crise pour se rendre plus à l'Ouest.

 

(Pour mémoire : Naufrage d'une embarcation de migrants partie du Liban : 9 morts)

 

Femmmes et enfants prioritaires

Après avoir entièrement bloqué pendant 24 heures le passage des migrants, les autorités macédoniennes ont commencé vendredi à laisser passer des "catégories vulnérables", à savoir des familles avec des enfants et des femmes enceintes.

Dans la matinée, des incidents avaient éclaté lorsque, tentant de forcer le passage, les migrants avaient été repoussés par les forces de l'ordre à coups de matraques et tirs de grenades assourdissantes. Au moins huit personnes ont été légèrement blessées.

Samedi, le passage de la frontière se poursuivait à niveau réduit, la police autorisant, de temps en temps, des groupes de plusieurs dizaines de personnes à entrer dans le pays et à se diriger vers la gare ferroviaire de Gevgelija, ont constaté des journalistes de l'AFP. Le passage semblait moins sélectif que la veille, mais les migrants se sont eux-mêmes organisés pour laisser passer en priorité des femmes et des enfants.

Cinq trains au total, selon un responsable de la gare, devraient partir de Gevgelija durant la journée pour transférer les migrants à Tabanovce, localité située dans le nord de la Macédoine, à la frontière avec la Serbie. La plupart des migrants souhaitent ensuite traverser la Serbie, dont la frontière nord est une porte d'entrée vers l'Union européenne. De l'autre côté, c'est la Hongrie, mais elle a entamé la construction d'une clôture de quatre mètres de haut et 175 kms de long pour empêcher le franchissement de sa frontière par les migrants.

 

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Les garde-côtes italiens ont annoncé samedi la mise en place d'une opération visant à secourir jusqu'à 3.000 migrants à la dérive en Méditerranée, au large des côtes libyennes, après avoir reçu des SOS provenant de 18 embarcations.
Au moins sept bâtiments - six italiens et un norvégien - participaient à cette vaste opération de secours des migrants qui se trouvaient à bord de 14...
commentaires (1)

Vous n'allez pas me croire mais ça fait une main d'oeuvre bon marché pour payer la dette grecque. Sous couvert de bons sentiments occicon.

FRIK-A-FRAK

18 h 01, le 22 août 2015

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Commentaires (1)

  • Vous n'allez pas me croire mais ça fait une main d'oeuvre bon marché pour payer la dette grecque. Sous couvert de bons sentiments occicon.

    FRIK-A-FRAK

    18 h 01, le 22 août 2015

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