Peu importe si Sukleen est corrompue; puisque tous les gouverments et tous les députés qui se sont succédé au pouvoir depuis plus que 20 ans sont eux aussi corrompus.
Peu importe si la tonne d'ordures est la plus chère au monde ; puisque nos députés et minisitres, eux aussi, reçoivent un des plus hauts salaires au monde bien qu'ils manquent énormément de compétence.
Peu importe si le PDG de Sukleen est un multimilliardaire et que le secteur de gestion des déchets a été monopolisé pour plus de 20 ans du fait de la relation de ce dernier avec Rafic Hariri ; puisque la plupart des entrepreneurs au Liban qui travaillent dans le secteur public se partagent le gâteau du fait de leurs relations avec cette bande de politiciens.
Peu importe si nos déchets remplissent les rues et si notre gouvernement se voit dans l'incapacité de trouver une solution. Et peu importe qui prendra la relève de Sukleen et s'il trouvera un site de décharge ou non.
Ce qui importe, et qu'aucun résponsable n'a encore mentioné dans ses propositions, ce sont les employés de Sukleen.
Sukleen emploie, au Liban uniquement, un peu plus de 4 000 personnes dont la moitié sont des Libanais.
Avez-vous pensé à ces familles avant de proposer à l'État d'acheter les camions de Sukleen pour la collecte des déchets ? Avez-vous pensé à ces familles avant même d'ouvrir les dossiers de corruption ? Avez-vous pensé à ces familles avant de nous lancer des solutions qui amplifient les problèmes
au lieu de les résoudre ? Avez-vous pensé à leurs enfants qui, du jour au lendemain, verront leurs parents sans travail ? Que pouvez-vous leur dire ?
Non seulement vous êtes incapables de créer de nouveaux emplois, pire encore, vous mettez plus de 2 000 personnes au chômage sans même ciller.
Ces 4 000 personnes ont travaillé pendant plus que 15 ans, jour et nuit, afin de nettoyer vos déchets pour que vous dormiez tranquilles sur vos lauriers, ne leur faites pas payer le prix de vos intérêts personnels. Remerciez-les en évitant qu'ils soient le bouc émissaire de votre politique !

Georges EL-BARMAKI