Rechercher
Rechercher

Liban - #La RépubliquePoubelle

Déchets : Beyrouth bientôt replongée dans le cauchemar?

Le site de la Quarantaine, qui accueille les ordures du Beyrouth administratif depuis quelques semaines, est presque saturé.

Le site de la Quarantaine (notre photo), lieu de stockage « temporaire » des déchets de la capitale, arrive à saturation. Photo Nasser Trabulsi

« Nous sommes le dos au mur. » C'est en ces termes que le président du conseil municipal de Beyrouth, Bilal Hamad, décrit à L'Orient-Le Jour la situation à la municipalité aujourd'hui face à la crise des déchets. Le site de la Quarantaine, un lieu de « stockage temporaire » tel qu'il avait été décrit le jour où il a été désigné pour accueillir les ordures qui s'amoncelaient dans les rues de la capitale, est presque saturé. « Il pourra durer encore quelques jours », souligne M. Hamad. Quelques jours ? C'est-à-dire trois, quatre, cinq jours ? « Juste quelques jours, nous espérons avoir trouvé une solution d'ici là », répond-il.

 

La solution, c'est un nouveau terrain pour y entreposer les déchets, en attendant la réponse globale du gouvernement à la crise qui sévit depuis le 17 juillet, date de la fermeture programmée de la décharge de Naamé. Une réponse qui se fait attendre. L'alternative à la Quarantaine, un terrain pressenti dans l'enceinte du port de Beyrouth, le terrain AB, a suscité la colère du syndicat des employés et des ouvriers du port, qui a effectué des sit-in et menacé de mesures d'escalade. Il a obtenu gain de cause, le gouvernement ayant reculé. Le problème des déchets de Beyrouth reste donc entier.
« Il est bien connu que nous n'avons pas de terrains disponibles dans le cadre du Beyrouth administratif, souligne M. Hamad. Nous attendions les résultats des appels d'offres, ayant cru comprendre que les entrepreneurs ont trouvé des terrains, mais l'annonce a été reportée. Le Conseil des ministres, pour sa part, n'a pas encore pris de décision. »


Le résultat des appels d'offres pour la gestion des six régions définies par le plan national de gestion des déchets était attendu mercredi. Contre toute attente, le ministre de l'Environnement, Mohammad Machnouk, a annoncé le report de l'ouverture des plis financiers à mardi prochain, pour plus « d'évaluation technique ».
Toutefois, même si un entrepreneur est désigné incessamment pour Beyrouth, il lui faudra non moins de six mois pour préparer sa décharge et son infrastructure. « Effectivement, il faut que le gouvernement trouve un terrain de décharge entre-temps, répond M. Hamad. Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk devrait se charger de cela et il fait des efforts dans ce sens. » Et d'ajouter : « Durant vingt ans, on a seriné aux municipalités de Beyrouth et de ses banlieues qu'elles n'avaient aucun rôle à jouer dans le traitement des déchets. Aujourd'hui, on les met subitement face à des responsabilités qu'elles ne peuvent assumer seules. »

 

(Lire aussi : « Plus la crise sévit, plus le risque de prolifération des maladies augmente », l'article de Nada Merhi)

 

« Une seule zone ne peut subir tous les désagréments »
Interrogé par L'Orient-Le Jour sur les perspectives, le député Nadim Gemayel assure que « toutes les options sont possibles ». « Nous aurions la possibilité de disposer d'un terrain proche de la Quarantaine, poursuit-il. Mais nous demandons qu'il y ait un partage de cette responsabilité dans tout Beyrouth. Il n'est, après tout, pas juste qu'une seule zone subisse toutes les odeurs et tous les désagréments. Parce qu'il faut savoir que ces ordures sont placées en plein air, sans traitement ni tri préalables. »
Le député de Beyrouth pense qu'il y aurait beaucoup de terrains assez vastes dans la capitale pour le stockage des déchets, loin des zones très urbanisées, qui plus est. « Pour cela, une décision politique est indispensable », souligne-t-il. Il confirme qu'il y a déjà eu des refus de la part de riverains concernant des terrains pressentis pour accueillir les déchets.
« Je suis en contact avec le mohafez de Beyrouth, Ziad Chbib, qui est très concerné par les questions environnementales, affirme M. Gemayel. Il n'est après tout pas acceptable de garder les ordures dans les rues de la capitale. » En réponse à une question sur le délai, il répond qu'« il faudrait trouver une solution d'ici à lundi ».

 

(Infos pratiques : Qui contacter pour recycler les déchets triés?)

 

Quelque 16 % des déchets de Beyrouth au Akkar ?
Sur un autre plan, les camions de déchets, qui jettent illégalement des ordures en provenance de Beyrouth et du Mont-Liban dans les régions du Nord, continuent de faire polémique. Hier, une réunion s'est tenue au bureau du mohafez du Akkar, Imad Labaki, regroupant des responsables de sécurité, en présence du député Mouïn Merhebi. Il a été question des infractions quotidiennes commises à l'encontre du Akkar, sous la forme de l'envoi illégal des ordures de différentes régions, déchargées de manière sauvage sur des terrains du caza.


Par la même occasion, le député a affirmé qu'« aucun accord n'a été conclu pour l'envoi de déchets au Akkar ». « Tout ce qui se dit autour de cela est faux, nous refusons l'équation du développement contre la décharge », a-t-il poursuivi, critiquant le gouvernement qui refuse toujours à ce caza sa part de développement et de projets.
« Au sujet des déchets, nous sommes prêts à assumer notre part dans l'accueil des ordures du Beyrouth administratif, ce qui équivaut à 16 % seulement du volume total de ces déchets, poursuit-il, confirmant ce qu'il avait déclaré la veille à L'Orient-Le Jour. Mais celui qui veut en parler avec nous doit nous fournir toutes les études scientifiques. Nous sommes d'ailleurs inquiets du sort des déchets dans notre caza même, jetés depuis des années dans un terrain qui n'a subi aucune sorte de préparation et qui a pollué tout son environnement. Le ministre de l'Environnement devrait envoyer le procureur général chargé des questions environnementales et des experts pour mettre la main sur ce dépotoir et prendre des mesures urgentes en vue de minimiser les dégâts. »

 

 Lire aussi

L'incompréhensible passivité, l'édito de Michel TOUMA

Dégoûtés, les habitants du Metn se plaignent

« L'Orient-Le Jour » et « Le Commerce du Levant » trient aussi

Des habitants de Bchamoun craignent la consécration d'une décharge chez eux

À Roumieh, le tri des déchets n’est plus une option, mais une obligation

 

« Nous sommes le dos au mur. » C'est en ces termes que le président du conseil municipal de Beyrouth, Bilal Hamad, décrit à L'Orient-Le Jour la situation à la municipalité aujourd'hui face à la crise des déchets. Le site de la Quarantaine, un lieu de « stockage temporaire » tel qu'il avait été décrit le jour où il a été désigné pour accueillir les ordures qui s'amoncelaient...

commentaires (7)

ABRUTIS... DÉGAGEZ !!!

LA LIBRE EXPRESSION

11 h 49, le 21 août 2015

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • ABRUTIS... DÉGAGEZ !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 49, le 21 août 2015

  • Comment se fait-il qu'au 21ème siècle une capitale comme Beyrouth n'ait pas d'usine de tri et recyclage des déchets à l'instar de la plupart des grandes villes du monde développé ? Cela dépasse mon entendement.

    DUTAILLY Catherine

    11 h 36, le 21 août 2015

  • Qu'est-ce que ça va changer ? Déchets par dessus d'autres "déchets" anciens et locaux !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 25, le 21 août 2015

  • Le Liban (béni) des Dieux,a la chance d'avoir un très long littoral. Une digue artificielle,pour former une ou plusieurs iles pour contenir les déchets, jusqu'à la réalisation d'une ou plusieurs usines de tri et d'élimination de ces objets encombrants et malodorants...

    Samir ZIADE

    10 h 46, le 21 août 2015

  • PAUVRE PEUPLE LIBANAIS ! DE CAUCHEMAR EN CAUCHEMAR ET LA SÉRIE NOIRE N'EN FINIT JAMAIS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 01, le 21 août 2015

  • Bientôt ou déjà?

    NAUFAL SORAYA

    08 h 04, le 21 août 2015

  • En l'urgence, Il Faut trainer TOUS les responsables de cette catastrophe sanitaire nationale ...devant un tribunal...!

    M.V.

    06 h 32, le 21 août 2015

Retour en haut