Huit mois après son éviction de la présidence du Sri Lanka, l'ancien homme fort de l'île, Mahinda Rajapakse, rêvait de revenir au pouvoir en Premier ministre. Pari perdu : il a reconnu hier sa défaite aux élections législatives de lundi. « Mon rêve de devenir Premier ministre s'est éteint », a confié M. Rajapakse. « Je le reconnais. Nous avons perdu une belle bataille », a-t-il ajouté, enregistrant ainsi un nouveau revers après son échec à la présidentielle face à un outsider de son propre parti, Maithripala Sirisena.
Après cette victoire, le nouveau président avait choisi Ranil Wickremesinghe, du Parti national uni (PNU, au pouvoir), comme chef de gouvernement. Toutefois, si le PNU a remporté le scrutin législatif, ce qui contribuera à faire passer ses projets de réforme, il n'a pas obtenu la majorité absolue, selon les résultats officiels annoncés hier. Le Parti national uni a obtenu 106 sièges sur 225 au Parlement. Le PNU a ainsi plus que doublé le nombre de ses sièges, mais il lui fallait 113 sièges pour avoir la majorité absolue. L'Alliance du peuple unifié pour la liberté (APUL) de M. Rajapakse a, elle, obtenu 95 sièges.
Le Premier ministre Wickremesinghe devra à présent former un nouveau gouvernement, mais son parti devra compter sur ses alliés pour pouvoir passer des projets de lois, dont les réformes démocratiques promises lors de l'élection présidentielle en janvier. Le président Maithripala Sirisena avait convoqué ces élections législatives, un an avant la date prévue, pour mettre un terme au blocage du Parlement par les partisans de son prédécesseur. Issu de l'APUL comme M. Rajapakse, dont il a été le ministre de la Santé, M. Sirisena avait fait défection et tenté sa chance à la présidentielle de janvier. Ranil Wickremesinghe, s'était prononcé en faveur d'élections anticipées afin de renforcer sa majorité au Parlement et de faciliter la mise en œuvre des réformes.
Le scrutin de lundi a été un des plus pacifiques qu'a jamais connus le Sri Lanka, meurtri par plus de trois décennies de guerre civile, où un peu plus de 15 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes.
(Source : AFP)
Moyen Orient et Monde - Sri Lanka
L’ex-homme fort rate son retour au pouvoir
OLJ / le 19 août 2015 à 00h41