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Liban - Contestation

Selon Bassil, c’est le gouvernement qui s’autobloque

Le chef de la diplomatie promet un mouvement de protestation ascendant.

« Nous n’accepterons pas que les prérogatives présidentielles, que nous représentons en partie et, à travers nous, le peuple, soient hypothéquées », a affirmé Gebran Bassil. Photo Ani

Au terme du Conseil des ministres, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, a tenu une conférence de presse hier pour « expliquer le point de vue du Courant patriotique libre » qu'il a développé au cours de la réunion. Ce qu'il a exposé en fait est une série de griefs retenus par le courant auquel il appartient contre le Conseil des ministres, à qui il a non seulement reproché de « prendre des décisions illégales » et de « s'autobloquer », mais aussi de « marginaliser » et de « prendre à la légère le poids politique et populaire du CPL ».
« Nous sommes venus assister au Conseil des ministres aujourd'hui (hier), pour deux raisons : la première est pour dire que le gouvernement dans son ensemble a commis une infraction en observant un mutisme absolu après la transgression légale et constitutionnelle du ministre de la Défense (qui a retardé le départ à la retraite du commandant en chef de l'armée, du chef d'état-major et du président du Conseil supérieur de la défense) qui a adopté une décision illégale et anticonstitutionnelle », a déclaré M. Bassil, en précisant que son courant insiste toujours pour que les nominations sécuritaires aient lieu.
« Le plus grave est que le gouvernement s'autobloque, non seulement parce qu'il ne prend pas des résolutions productives, mais parce que celles qu'il prend ne sont pas conformes aux textes en vigueur », s'est-il indigné, avant de s'étendre longuement sur la question de la représentativité chrétienne et des droits des chrétiens.
La deuxième raison se rapporte, a poursuivi M. Bassil, au mécanisme de prise de décision en Conseil des ministres. Après avoir déploré qu'« en temps normal, certains trouvent naturel que la représentativité chrétienne se limite à deux ou trois ministres chrétiens », il a insisté sur le fait qu'en l'absence d'un président de la République, c'est tout le Conseil des ministres qui assume ses prérogatives, « ce qui implique que celui-ci est condamné à l'entente pour les décisions à prendre ». Il ne donne cependant pas à l'entente le sens que lui confère le chef du gouvernement, Tammam Salam, ou mêmes ses collègues parmi les ministres chrétiens. « Nous n'accepterons pas que les prérogatives présidentielles que nous représentons en partie, et, à travers nous, le peuple, soient hypothéquées. Aucune décision en Conseil des ministres ne peut être adoptée en dehors du cadre de l'entente, c'est-à-dire sans nous. C'est sur cette base qu'il faut traiter avec nous », a martelé le ministre.

Une frustration
Selon lui, la réunion d'hier était utile « à plus d'un niveau, parce qu'elle a permis de mettre les points sur les "i" au sujet d'une série de questions, dont notamment celles du partenariat, du rôle des chrétiens et de leurs revendications nationales ». En gros, M. Bassil a repris l'argumentation qui est devenue le cheval de bataille du CPL, avant de reprocher à ses collègues « le peu de cas qu'ils font des revendications aounistes ». « Notre frustration est motivée par le fait que nous sommes représentés par deux ministres, alors que nous représentons la majorité des chrétiens, au moment où d'autres personnes n'ont aucune représentativité. À titre d'exemple, trois ministres chrétiens (proches de l'ancien président Michel Sleiman) n'ont aucun député dans leur groupe alors que nous sommes quatre ministres qui représentons 27 députés. C'est là que l'insulte a commencé », a-t-il observé, outré, en s'interrogeant sur le point de savoir ce qui lie les ministres entre eux à part le décret de composition du gouvernement.
Le chef de la diplomatie a ensuite déploré les critiques contre les mouvements populaires organisés par son parti et contre les propos qu'il avait tenus la veille durant sa conférence de presse conjointe avec son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif, « au sujet de la victoire du langage du dialogue sur celui de l'isolement ». « Cette expression a apparemment énervé plusieurs personnes sachant que je parlais de la victoire du modèle pluraliste libanais contre l'arrogance et le racisme israélien et contre le "takfir" terroriste », a-t-il expliqué, en insistant sur le fait qu'il « exprime son point de vue et qu'(il) n'attend l'autorisation de personne pour parler ».
« Je m'exprime au nom des Libanais et je pense que tous les Libanais doivent réaliser que le dialogue et le pluralisme peuvent vaincre l'isolement et le terrorisme », a encore dit Gebran Bassil, qui a vivement reproché ensuite au Conseil des ministres de ne pas appliquer les décisions qu'il prend. Il s'est attardé dans ce cadre sur le déploiement de l'armée autour du village de Ersal, ainsi que sur le flux continu des réfugiés syriens.
Réagissant aux critiques adressées au député aouniste Ziad Assouad, à cause du discours peu élogieux que ce dernier avait tenu la veille à l'encontre de l'ancien chef de gouvernement, Rafic Hariri, M. Bassil a indiqué en substance que personne ne peut monopoliser le martyre ou refuser de reconnaître la représentativité d'un groupe déterminé. « Nous sommes ceux qui ont apporté la liberté, la souveraineté et l'indépendance au Liban, après avoir lutté quinze ans durant pour cela », a-t-il dit, avant d'annoncer en conclusion que le mouvement de protestation sera ascendant.

Au terme du Conseil des ministres, le chef de la diplomatie, Gebran Bassil, a tenu une conférence de presse hier pour « expliquer le point de vue du Courant patriotique libre » qu'il a développé au cours de la réunion. Ce qu'il a exposé en fait est une série de griefs retenus par le courant auquel il appartient contre le Conseil des ministres, à qui il a non seulement reproché de...

commentaires (3)

NÉBGHA YIA AKHI ! NÉBGHA ! OU QUAND LA PIEUVRE ACCUSE L'HUITRE DE SES MÉFAITS... .

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 55, le 14 août 2015

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Commentaires (3)

  • NÉBGHA YIA AKHI ! NÉBGHA ! OU QUAND LA PIEUVRE ACCUSE L'HUITRE DE SES MÉFAITS... .

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 55, le 14 août 2015

  • il commence a inventer de nouveaux concepts notre petit genie de batroun. Je croyais qu'ils etaient connu juste pour leurs figues et limonades. apres Kant et Schopenhauer, on peut annoncer au monde gibran, pas khalil gibran mais bassil.

    George Khoury

    08 h 53, le 14 août 2015

  • "Je m'exprime au nom des Libanais." ! Alors qu'il n'est même pas député, et qu'il a été battu à Batroun à plate couture à deux législatives successives !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    03 h 02, le 14 août 2015

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