Un ingénieur chinois qui avait piraté un réseau de télévision câblée et diffusé des messages hostiles au Parti communiste – dont des images liées aux manifestations de Tiananmen en 1989 – a été condamné à 12 ans d'emprisonnement, ont rapporté des médias d'État le 5 août.
En août 2014, des téléspectateurs de Wenzhou (est de la Chine) avaient vu s'afficher sur leurs écrans le message suivant : «Bandits communistes! Vous avez commis trop de mauvaises actions et maintenant la culpabilité vous tourmente!» Le bandeau « Amis, ne coopérez pas avec les démons communistes » est, quant à lui, venu perturber la retransmission d'un match de base-ball, avaient à l'époque rapporté des internautes locaux, interloqués.
Peu après, la police avait interpellé Wang Yibo, employé pékinois d'une firme technologique travaillant pour le réseau de télévision câblée affecté.
M. Wang avait accédé au câble desservant quelque 465 000 boîtiers décodeurs pour téléviseurs dans la région de Wenzhou, piratant le système pour diffuser ces déclarations à l'encontre des autorités communistes, selon la télévision centrale d'État CCTV. Il avait également retransmis la photographie de «Tank Man», l'homme qui s'était dressé contre une colonne de chars lors de la répression des manifestations étudiantes de la place Tiananmen en 1989, une image emblématique censurée en Chine.
Arrêté alors qu'il revenait de congés en famille aux États-Unis, M. Wang avait «livré ses aveux » après deux jours d'interrogatoires, a précisé CCTV.
Il a été condamné le mois dernier par un tribunal de Wenzhou, devant lequel il avait justifié ses actes par sa « déception de n'avoir pas reçu davantage d'opportunités» professionnelles, a souligné CCTV.
En Chine, les chaînes de télévision internationales diffusées par satellite sont régulièrement bloquées pendant les émissions d'information et autres programmes jugés « sensibles » par les autorités. Les télévisions chinoises sont, quant à elles, étroitement
censurées.
La lourde peine d'incarcération dont écope Wang Yibo intervient par ailleurs alors que Pékin a vivement durci sa répression des voix critiques du régime, arrêtant et emprisonnant journalistes, avocats et simples blogueurs.
(Source : AFP)