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Des célébrités et une standing ovation pour le dernier « Daily Show » de Jon Stewart

Jon Stewart recevant le président Obama, le 21 juillet, dans son « Daily Show ». Archives AFP

Avec Bruce Springsteen et une standing ovation, l'humoriste américain Jon Stewart a tourné la page jeudi soir du « Daily Show », où il s'était imposé durant 16 ans comme le roi de la satire politique et médiatique.
Ironie de l'histoire, celui qui a changé le regard de millions d'Américains sur les médias et les hommes politiques a fait sa dernière émission le jour du premier débat républicain pour la présidentielle 2016, dont il se serait régalé.
Bruce Springsteen avait fait le détour pour l'occasion et l'a remercié à la fin de deux chansons, Land of Hope and Dreams et Born to Run.
Pour cette émission exceptionnelle d'une heure, plusieurs célébrités avaient enregistré des vidéos d'adieu très brèves, plus ou moins drôles, dont Hillary Clinton, le secrétaire d'État John Kerry, le sénateur John McCain ou l'animateur de Fox News Bill O'Reilly.
Des comédiens lancés par le « Daily Show » y ont aussi fait une apparition, dont John Oliver et Stephen Colbert, qui a salué « un grand artiste et un homme bon », auquel, a-t-il dit, « nous devons beaucoup ».
La Maison-Blanche a également tweeté ce que le président Obama avait dit à Jon Stewart sur son plateau le 21 juillet : « Je publie un nouveau décret. Jon Stewart ne peut pas quitter l'émission. » Mais l'humoriste l'a fait, refusant de prononcer un quelconque « adieu » ou « au revoir », préférant parler d'une pause dans la conversation. Il a remercié longuement ses équipes, sa femme, leurs deux enfants et son audience.
Impitoyable, drôle, résolument à gauche, il avait commencé à présenter le « Daily Show » sur Comedy Central en 1999 et s'était fait rapidement une place unique dans le paysage audiovisuel américain, force d'influence au carrefour de la politique, du journalisme et du divertissement. Détesté par certains conservateurs, adulé par ses fans, dont certains étaient arrivés jeudi à 4h30 du matin pour assister à sa dernière émission, il faisait rire mais aussi réfléchir.
Son « Daily Show » était une parodie de journal télévisé, décryptant au laser, quatre soirs par semaine durant 30 minutes, l'information du jour, mettant en pièces les déclarations des hommes politiques, soulignant avec humour les incohérences et l'hypocrisie. Il se moquait aussi avec jubilation des couvertures improbables des télévisions tout info, Fox News et CNN notamment. Et il questionnait un invité quotidien, célébrité ou homme politique : trois présidents américains – Jimmy Carter, Bill Clinton et Barack Obama- sont notamment passés sur son plateau, ainsi que Hillary Clinton, Angelina Jolie, Michelle Obama ou la jeune Pakistanaise Prix Nobel de la paix, Malala Yousafzai.
« Nous avons travaillé incroyablement dur et toutes les émissions n'ont pas été bien, mais nous avons tout donné, tout le temps », avait-il déclaré mercredi dans son avant-dernière émission, avant de s'interroger sur son impact. « Le monde est clairement pire que quand j'ai commencé. Est-ce que j'ai causé ça ? » avait-il plaisanté.

Un repère dans les moments de crise
Jon Stewart, 52 ans, était regardé en moyenne par 1,3 million d'Américains par jour, des centaines de milliers d'autres le regardant sur Internet, notamment des jeunes qui s'informaient grâce à son émission.
Certains voyaient en lui un repère dans les moments de crise. Après le 11-Septembre, incapable de contenir ses larmes, il avait demandé aux téléspectateurs « Est-ce que ça va ? »
Lors de la première élection de George W. Bush en 2000, il se régale du recomptage des voix, baptisé « Indécision 2000 ». Ses critiques répétées lors de la guerre en Irak alimentent les doutes de certains Américains.
En juin dernier, exceptionnellement grave, il dénonce l' « attaque terroriste » dans une église noire de Charleston et fustige le drapeau confédéré.
Ses invités politiques en prenaient régulièrement pour leur grade, y compris le président. « Dans quelle équipe sommes-nous au Moyen-Orient? Qui bombardons-nous?» demande-t-il le 21 juillet à Barack Obama. «Comment les États-Unis pouvaient-ils ne pas y être?» interroge-t-il aussi quand le président américain ne se rend pas à Paris pour la grande manifestation après le massacre de Charlie Hebdo.
Le « Daily Show », qui lui a valu 22 Emmy Awards et deux Peabody Awards, sera repris en septembre par le comédien sud-africain Trevor Noah. Il a fait une brève apparition jeudi soir, prenant les mesures de son futur espace de travail.
Jon Stewart, qui avait annoncé son départ en février, est resté flou sur ce qu'il compte faire ensuite.

Avec Bruce Springsteen et une standing ovation, l'humoriste américain Jon Stewart a tourné la page jeudi soir du « Daily Show », où il s'était imposé durant 16 ans comme le roi de la satire politique et médiatique.Ironie de l'histoire, celui qui a changé le regard de millions d'Américains sur les médias et les hommes politiques a fait sa dernière émission le jour du premier débat...
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