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Économie - Tribune

La compétitivité suisse, un modèle pour les entreprises libanaises ?

La compétitivité d'une entreprise est sa capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché, c'est son aptitude à faire face à la concurrence. Mais la compétitivité s'entend aussi au niveau d'une branche ou d'un pays. La compétitivité d'un pays peut être définie comme sa capacité à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau d'emploi et de cohésion sociale. Elle peut s'apprécier par l'aptitude des territoires à maintenir et à attirer les activités, et par celle des entreprises à faire face à leurs concurrentes.
La compétitivité-prix est la capacité à produire des biens et des services à des prix inférieurs à ceux des concurrents pour une qualité équivalente. La compétitivité structurelle est la capacité à imposer ses produits ou services indépendamment de leur prix (qualité, innovation, services après-vente, image de marque, délais de livraison, capacité d'adaptation à la demande, etc.). Ce type de compétitivité demande du temps pour se construire car il repose sur la perception de l'offre par les clients, perception qui elle-même se bâtit sur le long terme en fonction de la satisfaction procurée par le passé. Elle exige aussi beaucoup d'investissements pour développer et maintenir la spécificité de l'offre.
La Suisse figure pour la deuxième année consécutive au premier rang mondial de l'innovation, selon le classement annuel de 141 pays publié par l'Institut européen d'administration des affaires (Insead) et l'Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (Ompi). Le système éducatif dual (formation à l'école et en entreprise), l'étroite collaboration entre les secteurs public et privé ainsi qu'un environnement de travail très attractif sont les principaux facteurs pour expliquer cette performance. Depuis 2009, la Suisse occupe également la première place du classement mondial de la compétitivité réalisé par le Forum économique mondial (Wef). Les capacités technologiques, l'efficacité du marché du travail, des instituts de recherche scientifique parmi les meilleurs du monde figurent parmi les critères retenus par le Wef pour justifier son choix. La qualité des infrastructures, l'accès des entreprises aux moyens de financement, le droit de la concurrence et la protection de la propriété intellectuelle jouent également un rôle important dans les conditions générales de l'innovation et de la compétitivité suisses.
Pour rester compétitives au niveau international, les entreprises helvétiques, fortement axées vers les marchés extérieurs, où elles réalisent la moitié de leur chiffre d'affaires, n'ont pas d'autre choix que d'innover en permanence. « L'innovation est le seul moyen qu'a la Suisse de rester durablement prospère », écrit ainsi Economiesuisse, l'organisation faîtière des entreprises suisses. Sur le modèle de la Silicon Valley, de nombreuses régions de ce pays tentent depuis une bonne dizaine d'années d'attirer à tour de bras des starts-up ou de nouvelles entreprises ultraspécialisées dans des domaines porteurs, les sciences de la vie et les technologies vertes notamment. L'innovation est devenue depuis quelques années le paradigme absolu de la compétitivité, elle reflète en cela une vision du développement qui voue une croyance idéale au progrès technologique et scientifique. Si la Suisse figure régulièrement en tête des classements internationaux en matière d'innovation, elle le doit en effet pour beaucoup aux nombreux brevets déposés par l'industrie pharmaceutique. C'est le secteur privé, et non l'État, qui est à l'origine de 73 % des dépenses de recherche et développement en Suisse.
L'innovation ne doit pas être perçue sous le seul angle du progrès technologique, alors qu'elle englobe des dimensions bien plus larges. Par exemple le succès de l'horlogerie, du fromage ou du chocolat suisse ne peuvent s'expliquer uniquement par cette définition étroite de l'innovation. C'est tout un registre symbolique, notamment véhiculé par de puissants départements marketing mais aussi par des historiens, des journalistes ou des revues qui permet de vendre une image d'authenticité et de tradition de ces produits plébiscités mondialement. La tradition évolue et il faut trouver les moyens de la rendre toujours attractive.
Nous avons tellement à apprendre de ce modèle de compétitivité suisse, surtout que nous partageons au Liban beaucoup de similarités avec ce marché dynamique et innovateur. D'autre part, le Liban est doté de presque tous les ingrédients et les facteurs-clés de réussite requis pour suivre cet exemple de réussite. Il nous manque sans doute une vision claire et déterminée, une réelle volonté de changement, une implémentation de stratégie rigoureuse et un suivi permanent pour espérer aller de l'avant et persévérer. Il nous manque surtout une classe politique au service de son peuple, de ses entreprises et de son économie avec comme priorité majeure de créer de la croissance, créer des emplois et bâtir un vrai pays indépendant avec des bases solides...

*Président du Rassemblement de dirigeants et chefs d'entreprise libanais (RDCL).

La compétitivité d'une entreprise est sa capacité à maintenir ou à accroître ses parts de marché, c'est son aptitude à faire face à la concurrence. Mais la compétitivité s'entend aussi au niveau d'une branche ou d'un pays. La compétitivité d'un pays peut être définie comme sa capacité à améliorer durablement le niveau de vie de ses habitants et à leur procurer un haut niveau...

commentaires (5)

Il nous manque beaucoup plus: le sens du civisme et de l'interet collectif. Il nous manque le sens de la democratie directe qui tire le tapis sous les pieds des chefs feodaux et du clientelisme que nous nourrissons telles les grenouilles qui deviennent aussi grosses que des boeufs... Il nous manque la rigueur, la discipline, le sens de l'economie et de l'utilisation optimale de nos ressources. Il nous manque l'Independance d'Esprit qui animait l'esprit des fondateurs de notre republique. ils nous manque l'honnetete et la proprete a tout point de vue! Il nous manque d'avoir la perfection pour ambition!

Bibette

15 h 27, le 18 août 2015

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Commentaires (5)

  • Il nous manque beaucoup plus: le sens du civisme et de l'interet collectif. Il nous manque le sens de la democratie directe qui tire le tapis sous les pieds des chefs feodaux et du clientelisme que nous nourrissons telles les grenouilles qui deviennent aussi grosses que des boeufs... Il nous manque la rigueur, la discipline, le sens de l'economie et de l'utilisation optimale de nos ressources. Il nous manque l'Independance d'Esprit qui animait l'esprit des fondateurs de notre republique. ils nous manque l'honnetete et la proprete a tout point de vue! Il nous manque d'avoir la perfection pour ambition!

    Bibette

    15 h 27, le 18 août 2015

  • Sans oublier Le Késhék !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 23, le 06 août 2015

  • PAIX... SÉCURITÉ... CONTINUITÉ... LES TROIS CLEFS INDISPENSABLES AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DE TOUT PAYS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 11, le 06 août 2015

  • Oui, sauf qu'en Suisse ils n'ont pas comme CHEZ NOUS, yâââïï,.... du HOMMOSS, du fattoûch et du bâbâh ghannoûj !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 52, le 06 août 2015

  • Sauf qu'en Suisse il y a de l'électricité 24 heures sur 24, un ramassage des poubelles, de l'eau dans les robinets 12 mois par an et on s'arrête au feu rouge etc...

    Emile Antonios

    04 h 12, le 06 août 2015

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