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Lifestyle - Rencontre

Mireille Mathieu, tsarine en Russie, amie de Feyrouz au Liban

C'est un monument de la chanson française qui se produira demain soir à Byblos. Un monument de 1,53 m nommé Mireille Mathieu. Un petit bout de femme à la fois délicat (physiquement) et résistant (à l'usure du temps, celle des cordes vocales notamment...) et qui, 41 ans plus tard, va retrouver son public libanais, demain soir, sur les rives du vieux port.

« Ma famille et ma carrière sont les deux choses les plus importantes de ma vie », affirme Mireille Mathieu. Photo Michel Sayegh

De son premier passage au Liban, au Festival de Byblos en 1974 (elle avait même enregistré, à l'époque, un disque intitulé Mireille Mathieu à Byblos), elle a gardé le souvenir de « la chaleur et de l'hospitalité des Libanais, mais surtout du parfum envoûtant du jasmin qu'on sentait partout », confie Mireille Mathieu à L'Orient-Le Jour. Depuis, les choses (et les odeurs) au pays du Cèdre ont bien changé. Alors que la chanteuse française, elle, semble immuable...
Même coupe de cheveux à la frange épaisse, même petit accent ensoleillé, même silhouette menue et toujours cet attachement viscéral à sa famille. À l'avant-veille de son concert à Byblos*, Mireille Mathieu débarque dans le salon d'honneur de l'aéroport Rafic Hariri accompagnée de son agent, de deux de ses sœurs et de sa... maman nonagénaire, qu'elle emmène quasiment partout en tournée avec elle.
« C'est un immense plaisir pour moi de revenir chez vous 41 ans plus tard et de faire enfin connaître à ma maman et à mes sœurs ce beau pays qu'est le Liban », dit-elle. « Je vais chanter beaucoup de mes anciens tubes, mais aussi quelque-unes de mes nouvelles chansons, dont Ce n'est rien que m'a écrite Ycare, un jeune auteur et chanteur d'origine libanaise », dévoile dans un large sourire la grande amie de Feyrouz (voir ci-dessous).

 

« Oui, je suis une icône gay »
Cinquante ans après son premier Olympia en 1965, à l'âge de 19 ans, la demoiselle d'Avignon est toujours là. Très présente sur les scènes du monde où elle continue à se produire à un rythme intensif. Beaucoup moins présente en France, même si elle y a fêté son « jubilé, il y a quelques mois, sur la scène de l'Olympia ». La demoiselle est nettement moins appréciée dans l'Hexagone qu'en Russie, par exemple, où elle est idolâtrée et indétrônable. Au pays des Tsars, nouveaux et anciens, Mireille Mathieu est « toujours reçue comme une reine, comme une tsarine », dit-elle avec une satisfaction non dissimulée. « Je m'y suis produite pour la première fois à l'époque de l'État soviétique et je suis toujours très aimée là-bas. D'ailleurs, j'y retourne début septembre où je chante, en russe, sur la place Rouge avec 300 musiciens. »
Iconique pour les uns, ringarde pour les autres, Mireille Mathieu se sent, elle, « toujours heureuse de vivre (de) sa passion et de voyager partout à travers le monde pour chanter et découvrir d'autres cultures ». Et si elle est raillée parfois dans les médias français, elle semble s'en accommoder. « Je n'ai pas tellement de problèmes avec les médias en France. Si on dit des choses fausses sur moi et que ça va trop loin, j'assigne en justice (référence à l'affaire des Pussy Riot), mais de toute façon, comme disait Sacha Guitry, du moment qu'on parle de vous, en bien ou en mal, ça prouve que vous existez. Et un artiste aime bien qu'on parle de lui, qu'on dise qu'on l'aime ou qu'on ne l'aime pas. Même si ce qui reste le plus important pour moi, c'est de communiquer avec mon public. »
Un artiste, c'est aussi une image, un style. N'a-t-elle jamais eu envie de changer de coiffure ? « Dans mes shows télévisés, j'ai fait toutes les coiffures imaginables : cheveux longs ou coupes courtes, noire à la Louise Brook, blonde à la Monroe... Mais dans la vie, je n'ai jamais changé de tête. Parce que je me sens bien comme cela et que c'est une coiffure intemporelle. La preuve, beaucoup de mannequins dans les défilés sont coiffés comme moi. Et puis j'ai beaucoup de fans, beaucoup de travestis qui sont coiffés comme moi. » À ce propos, on dit que vous êtes une icône gay? « Oui, j'ai beaucoup de gays dans mon public », assure, et assume, cette petite femme plus surprenante qu'on ne le pense.

*Jeudi 30 juillet à Byblos, à 20h30.

7 choses qu'on ne connaît pas d'elle

 

Ne vous attendez à aucun scoop sur sa vie privée et amoureuse. Pudique, elle l'est et le restera, la Mireille. « Je suis très introvertie et très secrète », dit-elle. Ce qu'elle consent à nous révéler, ce sont quelques traits qui contribuent peut-être à esquisser un peu plus le personnage.


1 Le 7 est son chiffre fétiche. « Premièrement, parce que c'est un chiffre biblique. Ensuite, parce que je suis née le septième mois de l'année (en juillet), puis parce que nous sommes une famille de 14 enfants, également répartis entre 7 filles et 7 garçons. Et enfin parce que j'ai participé 7 fois de suite, à la demande du public, au télécrochet qui m'a fait découvrir et a lancé ma carrière », dit-elle.
2 Mireille Mathieu est une passionnée de formule 1. « J'adore Schumacher et les Ferrari, et pourtant je ne sais pas conduire, je n'ai jamais conduit de voiture de ma vie », dit-elle.
3 Elle est dyslexique.
4 C'est une gauchère contrariée. « On m'a forcé à l'école à écrire avec la main droite, mais je mange avec la main gauche. »
5 En tournée à l'étranger, elle fait souvent monter sa mère sur scène en fin de concert, pour recueillir avec elle les applaudissements du public.
6 Elle est fan de Pharell William, de John Legend et même de Lady Gaga. « Je l'ai croisée dans les coulisses du Zénith, et nous avons chanté ensemble La vie en rose. »
7 Last but not least, elle est très amie avec Feyrouz. « J'ai rencontré cette très grande chanteuse et très grande dame lors de mon passage à Byblos, il y a 41 ans. On est devenues amies. Et je l'ai même invitée à participer à mon show télévisé l'année suivante, en 1975. Elle m'a fait le grand honneur de venir et je l'ai présentée au public en France. »

 

7 chansons qui la définissent

 

– Oui, je crois : « Parce que c'est mon premier disque et que c'est devenue ma chanson fétiche que je chante toujours et partout, comme un credo, comme une prière. »
– Pardonne-moi ce caprice d'enfant : « C'est un grand tube, aimé partout. Et puis ça me définit, car pour moi comme pour tout le monde, les histoires d'amour, c'est tumultueux », balbutie-t-elle.
– Paris en colère  : « C'est tout simplement l'une de mes préférées. »
– Une vie d'amour : « Parce qu'on ne peut pas vivre sans amour. Moi comme les autres. »
– La voix de Dieu : « C'est une histoire d'amour. Et comme je suis très croyante, Dieu y est très présent. »
– Prend le temps de vivre  : « Une chanson que j'ai composée moi-même. Parce qu'il faut prendre le temps de vivre, de danser, de chanter et d'aimer la vie... »
– Non, je ne regrette rien  : « Parce que Piaf a été un peu mon inspiratrice à mes débuts. Et parce que je ne regrette rien dans ma vie. »

M M en chiffres

Ce petit bout de femme de 1,53 m est née le 22 juillet 1946. En 1964, elle débute sa carrière en gagnant un concours de chansons à Avignon, sa ville natale. En 1965, elle fera son premier Olympia. Depuis, Mireille Mathieu a enregistré plus de 1 200 titres, chanté dans 11 langues, vendu 130 millions d'albums et 55 millions de singles à travers le monde.

De son premier passage au Liban, au Festival de Byblos en 1974 (elle avait même enregistré, à l'époque, un disque intitulé Mireille Mathieu à Byblos), elle a gardé le souvenir de « la chaleur et de l'hospitalité des Libanais, mais surtout du parfum envoûtant du jasmin qu'on sentait partout », confie Mireille Mathieu à L'Orient-Le Jour. Depuis, les choses (et les odeurs) au pays du...

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