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À La Une - Liban

Crise des déchets : une solution annoncée, mais des questions persistent

Les manifestants évacuent l'autoroute de Jiyeh après les garanties de Machnouk.

Le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a annoncé lundi soir, à l'issue de la réunion de la commission ministérielle ad-hoc, qu'une solution à la crise des déchets ménagers a été adoptée à l’unanimité. Capture d'écran.

Le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a annoncé lundi soir, à l'issue de la réunion de la commission ministérielle ad-hoc, qu'une solution à la crise des déchets ménagers a été adoptée à l’unanimité. Cette solution, aux contours néanmoins flous, consiste en six points.

Premièrement, "donner des directives pour commencer à ramasser les déchets des rues de Beyrouth". D'ailleurs, l'accord sitôt annoncé, le ramassage des ordures ménagères dans la capitale a été entamé.

Le deuxième point concerne "la distribution équitable des déchets de Beyrouth et du Mont-Liban dans de nouveaux sites de décharge". Le ministre n'a pas donné plus de détails sur la localisation de ces sites et sur l'approbation ou non des municipalités concernées. Une source ministérielle a précisé à L'Orient-Le Jour que certaines municipalités ont été informées alors que des concertations sont en cours avec d'autres.

La solution adoptée prévoit également la création d'une chambre d'opération au sein du Conseil du développement et de la reconstruction (CDR). La commission a également décidé d'adopter des compensations financières pour les municipalités où se trouveront les décharges temporaires.

M. Machnouk a en outre rappelé que l'ouverture des plis pour les sociétés qui seront en charge des régions aura bien lieu le 7 août prochain. Dans la même foulée, il a annoncé que les appels d'offre pour les incinérateurs sont eux aussi prévus en août. Selon la source ministérielle contactée par L'Orient-Le Jour, deux incinérateurs sont prévus pour brûler uniquement les déchets non organiques.

Un peu plus tôt, les représentants des municipalités d'Iqlim el-Kharroub s'étaient réunis avec le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk, en présence du ministre de l'Agriculture Akram Chehayeb. "Nous avons décidé de trouver un lieu adéquat pour traiter les déchets de l'Iqlim el-Kharroub en attendant que le ministère de l'Environnement trouve une solution", avait annoncé la fédération des municipalités de l'Iqlim el-Kharroub. "Ce lieu sera uniquement réservé aux déchets de l'Iqlim el-Kharroub".


En ce qui concerne le dépotoir de Choueifat, le PSP avait également annoncé dans la journée que les déchets de cette ville du caza de Aley seront transférés sur un terrain situé à la lisière de l'aéroport international de Beyrouth. Cette décision a été prise après une concertation entre le parti, la compagnie Sukleen, le CDR et l'ensemble des partis politiques, selon le communiqué.

Le chef du Parti Démocratique Libanais, le député Talal Arslane, a pour sa part refusé "toute tentative de réouverture de la décharge de Naamé", appelant à son entretien "afin qu'elle ne se transforme pas en bombe à retardement". Le député a également imputé la responsabilité de la crise des déchets au ministère de l'Environnement, soulignant que le remblayage de la mer à Khaldé-Choueifat était une "ligne rouge".

 

(Diaporama : Retour en images sur la crise des déchets au Liban)

 

L'autoroute de Jiyeh évacuée
De leur côté, les habitants de l'Iqlim el-Kharroub, qui protestaient depuis dimanche contre le transfert dans leur région d'une partie des déchets amoncelés à Beyrouth et dans le Mont-Liban, ont évacué l'autoroute de Jiyeh après avoir obtenu la garantie que leur région n'accueillera pas d'ordures ménagères. Des appareils de levage ont été amenés à hauteur de Jiyeh pour déblayer la route, en présence de nombreux officiers de l'armée libanaise et des Forces de sécurité intérieure (FSI).

Cette évacuation est intervenue après que le ministre de l'Intérieur ait assuré qu'il n'y aurait ni de transfert des déchets, ni de décharge dans l'Iqlim el-Kharroub sans l'accord des présidents des municipalités et des acteurs de la société civile. Cette décision a été prise en concertation avec le Premier ministre Tammam Salam, l'ancien Premier ministre Saad Hariri et le chef du Parti socialiste progressiste (PSP) Walid Joumblatt, a indiqué le ministre dans un communiqué.


Bennes incendiées à Beyrouth
Quelques minutes avant la décision d'évacuer l'autoroute, certains manifestants à Jiyeh avaient pourtant estimé que les garanties du ministre de l'Intérieur étaient insuffisantes. "Nous voulons qu'il dise clairement que les déchets ne seront pas transférés dans notre région", indiquent certains d'entre eux, cités par le chaîne locale LBCI.
Des habitants de l'Iqlim avaient dans ce contexte coupé la route principale qui traverse la région à hauteur de la localité de Mazboud. Dans le même temps, la route de Jadra avait également été coupée au moyen de pneus brûlés.

Les forces de l'ordre avaient de leur côté brièvement évacué par la force l'autoroute côtière du Sud. Au cours de l'opération, trois manifestants et quatre agents des Forces de sécurité intérieure (FSI) ont été blessés. Mais les manifestants avaient réinvesti les lieux peu après.


(Lire aussi : Derbas : La crise des ordures, une conséquence de la paralysie gouvernementale)



A Beyrouth, la mobilisation ne semblait pas faiblir. Les habitants des quartiers de Bourj Abi Haïdar et de Corniche Mazraa ont coupé lundi la route qui relie les deux secteurs. Par ailleurs, la route reliant les quartiers de Kaskas à Barbir, à Beyrouth, bloquée depuis ce matin, a été rouverte par les forces de l'ordre, a rapporté la LBCI.

En soirée, des bennes étaient en feu dans plusieurs quartiers de la capitale, notamment au niveau du "ring" ainsi qu'au niveau du Tunnel Salim Salam, à Mousseitbé. Des bennes étaient également en feu à Béchara el-Khoury alors qu'elles étaient placées au milieu de la route. Dans le quartier de Caracole druze, deux voitures ont pris feu après que plusieurs jeunes aient incendié des sacs de poubelles empilés. Des cas de suffocation ont été enregistrés.

 



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Le ministre de l'Environnement Mohammad Machnouk a annoncé lundi soir, à l'issue de la réunion de la commission ministérielle ad-hoc, qu'une solution à la crise des déchets ménagers a été adoptée à l’unanimité. Cette solution, aux contours néanmoins flous, consiste en six points.
Premièrement, "donner des directives pour commencer à ramasser les déchets des rues de Beyrouth"....

commentaires (2)

PRENEZ VOTRE TEMPS... RIEN NE PRESSE... ATTENDEZ LES RÉPONSES AUX QUESTIONS... LES MOUTONS ACCEPTENT TOUT... MÊME DE SE MOUVOIR DANS LA MERDE ! L'ABERRATION EST DE TAILLE !!!

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 44, le 28 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • PRENEZ VOTRE TEMPS... RIEN NE PRESSE... ATTENDEZ LES RÉPONSES AUX QUESTIONS... LES MOUTONS ACCEPTENT TOUT... MÊME DE SE MOUVOIR DANS LA MERDE ! L'ABERRATION EST DE TAILLE !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 44, le 28 juillet 2015

  • Témoin oculaire : En 1985,je me suis rendu avec des amis dans un vieux restaurant dans la vallée de Nahr-Brahim renommé pour ses poissons frais. Accueil sympathique, ambiance joyeuse au son de l'eau limpide comme "l'oeil du coq" comme on dit chez nous. Nous avons bien mangé et bien bu. Vint le tour des serveurs pour débarrasser la table des restes. En un clin d'oeil, tout a été balancé dans le fleuve limpide comme "l'oeil du coq" !

    Un Libanais

    12 h 30, le 27 juillet 2015

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