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Liban

« La Syrie, l’Irak, le Yémen et la Libye ont remplacé le Liban comme arène des conflits de la région », souligne l’ICG

Dans son dernier rapport sur le Liban, l'International Crisis Group (ICG) se penche sur l'actuelle déliquescence de l'État et sur les principaux facteurs qui favorisent les tensions internes et rappellent à s'y méprendre le contexte social qui a précédé le déclenchement de la guerre civile en 1975.

Le rapport sur le Liban publié par l'International Crisis Group, le 20 juillet, a pour thème principal l'état dans lequel se trouvent les institutions du pays. Il met en relief la précarité de la situation et lie étroitement cette précarité au conflit syrien. « Le Liban continue d'exister au sein d'un environnement très trouble grâce à un système immunitaire exceptionnel, souligne notamment le rapport de l'ICG. Toutefois, sa capacité à résister a négativement influé sur l'action des politiques qui on trouvé là une excuse pour s'autoriser un laisser-aller. De plus, la guerre qui fait rage en Syrie – qui se considère comme son frère siamois – et qui a noyé le pays dans le sang a pour conséquence l'arrivée de flux massifs de réfugiés à ses frontières », souligne aussi le rapport.
Le document s'attarde sur le Hezbollah qu'il décrit comme étant un « parti politique et un mouvement armé, noyé dans ce qui devient de plus en plus un conflit régional, sectaire, coûteux et vicieux », en allusion à l'ingérence du parti chiite pro-iranien dans le conflit en Syrie.
Sur le plan interne, les composantes locales qui craignent « l'effondrement d'un fragile équilibre politique n'ont pas réussi à élire un président de la République ni permettre au Premier ministre d'exercer ses prérogatives, préférant la paralysie à n'importe quel autre événement, qui, selon elles, serait susceptible de faire chavirer le bateau ». Selon l'ICG, le conflit en Syrie est en train de mettre en relief toutes sortes de problèmes au Liban, « anciens et nouveaux », ce qui à long terme va sans doute être un facteur de déstabilisation. Les analystes de l'ICG reconnaissent qu'il serait « irréaliste de s'attendre à des mesures drastiques, mais les politiciens pourraient et devraient prendre un certain nombre de décisions concrètes, qui, cumulées, seraient de nature à alléger la tension » que subit le Liban « en attendant qu'en Syrie les années nécessaires pour mettre un terme au conflit finissent par s'écouler ».
L'ICG relève en outre que le mode de fonctionnement du Liban se fonde sur des arrangements informels entre politiciens rivaux et sur la mise en application d'arrangements sécuritaires qui sont de nature à polariser davantage les tensions communautaires, souligne également le rapport. Toutes ces mesures sont destinées à « compenser l'absence d'un président, d'un exécutif efficace, d'un Parlement qui prend activement la Constitution en otage, d'un système judiciaire indépendant, d'une vision économique et d'une politique concernant les réfugiés ».
L'ICG relève également l'exercice d'équilibrisme auquel le Liban se livre actuellement, soulignant que le pays fait face en même temps « aux menaces et pressions extérieures » et aux constantes pressions internes qui constituent un « exercice exténuant dans lequel le Liban est si absorbé qu'il s'expose, lentement mais sûrement, à la décadence ».
Mais le rapport n'est pas sans noter un point positif en faveur du Liban : « Un certain nombre de facteurs jouent en son avantage. Il a cessé d'être l'arène de premier choix des conflits de la région sur laquelle on tente de renverser les rapports de force : la Syrie, l'Irak, le Yémen et la Libye l'ont remplacé (de même que la Palestine) dans ce malheureux rôle. » De plus, poursuit le document, « une force organisationnelle et militaire massive a découragé toute tentative de défier le Hezbollah ». Enfin, « les souvenirs vivaces et amers de la guerre civile de 1975-1990 continuent d'immuniser la classe dirigeante et la société contre une résurgence d'un sérieux conflit civil ». Toutefois, l'étude souligne certaines dynamiques « qui revêtent d'étranges similarités avec celles qui ont précédé la guerre civile ». « La culture milicienne (...) a refait surface, indique l'ICG. Certaines disparités socio-économiques de longue date s'aggravent. Un important afflux de réfugiés syriens évoque la précédente vague de réfugiés palestiniens (...) », précise aussi le document avant d'ajouter que le Hezbollah participe activement aux divisions sectaires dans le pays et l'armée se polarise de plus en plus.
L'étude analyse également la situation de la communauté sunnite, soulignant qu'un manque de leadership a pavé la voix à la volonté de certains de représenter cette « communauté désorientée » de manière « radicale, voire violente ». « La radicalisation graduelle » des sunnites entraîne à son tour un soutien croissant de la communauté chiite au Hezbollah, note également le rapport.
Pour l'ICG, la classe gouvernante se contente simplement de « contenir » la crise et préfère « éviter le bain de sang plutôt que de résoudre les causes intrinsèques » de la crise. « Les tensions sectaires et sociales sont en hausse, pendant que la qualité des services publics est en nette détérioration pour les Libanais ordinaires, relève le document. Les chances de trouver un emploi et d'atteindre une satisfaction personnelle ne sont favorables que pour une minorité décroissante » de la population. Cette situation a conduit les citoyens à « revoir leurs exigences à la baisse », et, au lieu d'encourager les gouvernants à respecter les institutions, ils préfèrent avoir recours à une « stratégie de survie ». Et le rapport de conclure qu'une « faible gouvernance et des politiques non démocratiques et non constitutionnelles pourraient aggraver le problème à un point tel que seul un changement radical serait de nature à arranger les choses ».

Le rapport sur le Liban publié par l'International Crisis Group, le 20 juillet, a pour thème principal l'état dans lequel se trouvent les institutions du pays. Il met en relief la précarité de la situation et lie étroitement cette précarité au conflit syrien. « Le Liban continue d'exister au sein d'un environnement très trouble grâce à un système immunitaire exceptionnel,...

commentaires (2)

GARE QUAND TOUTES CES ARÈNES SE DÉVERSERAIENT SUR LE LIBAN ET SON PEUPLE GRACE AUX INTERVENTIONS DIVINEMENT IRRESPONSABLES DE CERTAINS !!!

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 52, le 27 juillet 2015

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Commentaires (2)

  • GARE QUAND TOUTES CES ARÈNES SE DÉVERSERAIENT SUR LE LIBAN ET SON PEUPLE GRACE AUX INTERVENTIONS DIVINEMENT IRRESPONSABLES DE CERTAINS !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 52, le 27 juillet 2015

  • Mais le rapport n'est pas sans noter un point positif en faveur du Liban : "Il a cessé d'être l'arène de 1er choix des conflits de la région." ! Toutefois il souligne des dynamiques qui revêtent des similarités avec celles qui ont précédé la guerre civile : "La culture milicienne a refait surface. Des disparités socio-économiques de longue date s'aggravent. Un afflux de réfugiés syriens évoque le précédent de réfugiés palestiniens. Le héZébbb participe activement aux divisions sectaires dans le pays et l'armée se polarise de plus en plus." ! CQFD. Allâh yésstorre !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    09 h 08, le 27 juillet 2015

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