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À La Une - conflit

Le chef du Pentagone érige les Kurdes d'Irak en modèle de lutte anti-EI

Ashton Carter souligne devant Barzani que son pays continuerait à faire transiter par le pouvoir central à Bagdad l'aide au Kurdistan.

Le secrétaire américain à la Défense Ashton Carter reçu vendredi à Erbil par le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani. AFP PHOTO / POOL / CAROLYN KASTER

Le secrétaire à la Défense américain Ashton Carter a salué vendredi le combat des Kurdes irakiens contre le groupe Etat islamique (EI) comme un "modèle" à suivre dans la lutte antijihadistes, lors d'un déplacement à Erbil, dans le nord de l'Irak. Au lendemain d'une visite à Bagdad, sa première depuis sa prise de fonctions en février, M. Carter s'est rendu dans la capitale du Kurdistan irakien, dont les forces sont un élément central dans le combat contre l'EI qui contrôle de larges pans de territoire en Irak.

"Les peshmergas (combattants kurdes) sont le modèle de ce que nous essayons de faire", a-t-il dit devant une centaine de militaires de la coalition internationale dirigée par les États-Unis contre l'EI, après un entretien avec le président de la région autonome du Kurdistan, Massoud Barzani.
En Irak, et à terme en Syrie voisine où le groupe jihadiste s'est aussi emparé de vastes régions, "nous essayons de construire une force capable" de "gagner sur le terrain" et "ensuite tenir (les zones reconquises) et permettre une vie décente" aux habitants, a ajouté M. Carter.

Avec l'aide déterminante des frappes aériennes de la coalition, les Kurdes irakiens ont pu repousser les jihadistes des zones frontalières du Kurdistan et étendre leur contrôle sur des régions disputées avec Bagdad, comme la ville pétrolière de Kirkouk. Sur la seule journée de jeudi, la coalition a mené 19 raids à travers l'Irak, dont 10 dans les régions où les Kurdes participent aux combats.

Les États-Unis et la coalition comptent sur le soutien des forces kurdes pour reconquérir à terme Mossoul, la deuxième ville d'Irak, un objectif stratégique situé à environ 90 km d'Erbil. Mossoul avait été prise par l'EI au début de son offensive fulgurante en juin 2014 qui lui a permis, face à la déroute de l'armée et la police, de s'emparer d'autres régions.

(Lire aussi : Face à l’EI, les tribus sunnites plus divisées que jamais)

 

Ne pas court-circuiter Bagdad
Les peshmergas, qui reçoivent des armes des États-Unis, mais aussi du Royaume-Uni et de la France, ont payé un lourd tribut dans la guerre contre l'EI, avec 1.200 morts. Les relations entre le Kurdistan et le pouvoir central, même si leurs forces se sont alliées dans certains régions contre l'EI, restent tendues en raison de différends politiques et pétroliers.
Dans ce contexte, M. Carter a souligné que son pays continuerait à faire transiter par le pouvoir central à Bagdad l'aide au Kurdistan. "Les États-Unis continueront à travailler au côté, avec et à travers le gouvernement d'Irak pour venir en aide aux forces kurdes dans le combat contre l'EI", a-t-il dit, selon un communiqué du Pentagone.

A Bagdad, M. Carter avait déclaré que les États-Unis étaient "prêts à en faire plus" dans la lutte contre l'EI, "si (les Irakiens) développent par eux-mêmes des forces motivées et capables de reprendre et conserver des territoires". "Nous ne pouvons pas nous substituer" aux Irakiens dans le combat contre l'EI, avait-il souligné.
Le responsable américain avait exprimé sa frustration en mai après la perte de la ville de Ramadi, affirmant sur CNN que "les forces irakiennes n'ont pas montré de volonté de se battre".

M. Carter a rencontré une partie des 3.500 militaires américains déployés en Irak pour assister l'état-major local dirigeant l'offensive, mais aussi aider l'armée à former des combattants issus des tribus sunnites.

(Pour mémoire : À la fête du Fitr, l'Irak pleure ses morts )

 

Attentats
Washington pousse le gouvernement irakien à majorité chiite à mieux intégrer les groupes sunnites dans les offensives anti-EI, alors que les opérations sont majoritairement menées par l'armée, les milices chiites et les forces kurdes.
Une offensive est en cours actuellement dans al-Anbar (ouest), la plus grande province d'Irak, qui s'étend de Bagdad aux frontières syrienne, saoudienne et jordanienne, et qui est en grande partie contrôlée par le groupe jihadiste sunnite. Les forces irakiennes y resserrent l'étau autour des deux principales villes, Ramadi et Fallouja, avec l'appui des frappes de la coalition.

Alors que l'EI est sous pression du fait des raids quasi-quotidiens de la coalition depuis août 2014, le groupe jihadiste pourrait revenir à ses précédents modus operandi, notamment les attentats à la voiture piégée, préviennent des experts. L'EI a revendiqué d'ailleurs plusieurs attentats ces dernières jours dans Bagdad et ses environs.

Erbil était la dernière étape d'une tournée au Moyen-Orient de M. Carter qui s'est aussi rendu en Israël, en Jordanie et en Arabie saoudite, des alliés traditionnels des États-Unis qui tentaient d'obtenir des assurances après l'accord international sur le nucléaire iranien.

 

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