Le Liban est toujours sous le choc du crime odieux qui a coûté la vie à Georges Rif, décédé jeudi soir des suites de ses blessures. L'homme, la quarantaine, marié et père de quatre enfants, avait été agressé mercredi, dans le quartier de Gemmayzé, pour « une priorité de passage ». Son agresseur, Tarek Yatim, l'avait violemment frappé au visage avec le manche d'un couteau, lui brisant l'os facial et entraînant un œdème cérébral.
Tarek Yatim, identifié par les services de renseignements de l'armée après le visionnage des films des caméras de surveillance placées dans la région puis arrêté, serait impliqué dans plusieurs incidents violents par le passé. Lina Hassan Haïdar, propriétaire et conductrice de la voiture au bord de laquelle Tarek Yatim se trouvait, a été également arrêtée.
« Tarek Yatim est arrêté et la justice suit son cours, a confirmé Michel Pharaon, député de Beyrouth et ministre du Tourisme, à L'Orient-Le Jour. L'individu a été pris quasiment en flagrant délit. Il y a des enregistrements qui le montrent. »
De son côté, Massoud Achkar a affirmé que « si l'homme n'est pas sanctionné, c'est la jungle ». Le ministre de l'Énergie et de l'Eau, Arthur Nazarian, s'est pour sa part dit étonné de constater que « certains médias m'impliquent dans l'assassinat de Georges Rif simplement parce que ma maison se situe dans le quartier où a eu lieu l'agression, qui est un crime rejeté sur les plans sécuritaire, moral et humain ». Dans un communiqué, il a insisté sur « la nécessité d'infliger au criminel les sanctions les plus sévères afin qu'il serve d'exemple ». Même son de cloche chez le député Mohammad Kabbani, qui a appelé à accélérer les procédures de jugement et à infliger au criminel la peine maximale, soulignant que « la politique ne doit pas interférer en sa faveur ».
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Vendredi, le chef du Courant patriotique libre (CPL), Michel Aoun, avait dénoncé l'agression, qualifiant ce meurtre de « plus barbare que la barbarie, plus horrible que l'horreur ». Selon lui, l'agresseur est un « tueur professionnel protégé par des personnes connues, mais nous ne voulons pas les nommer avant la fin de l'enquête ». Le CPL a indiqué que M. Rif était membre de la formation.
Les précisions d'Antoun Sehnaoui...
Depuis jeudi, les réseaux sociaux libanais fourmillaient de rumeurs selon lesquelles l'assassin serait un garde du corps du président-directeur général de la SGBL, Antoun Sehanoui. Vendredi soir, le bureau du conseiller juridique de ce dernier a publié un communiqué dans lequel il affirme qu'il n'existe aucun lien entre M. Sehnaoui et cette affaire.
« Certaines mauvaises langues, connues pour leur mauvaise foi, ont intentionnellement mêlé Antoun Sehnaoui à cette affaire en utilisant certains médias et des réseaux sociaux à cet effet », peut-on lire dans le communiqué. « M. Sehnaoui condamne formellement ce crime odieux et exprime sa pleine sympathie avec la famille, les parents et les amis de la victime », est-il encore écrit. L'homme d'affaires réclame que « l'auteur des faits soit traduit devant la justice » et condamné « aux peines les plus lourdes ».
« Lier le nom d'Antoun Sehnaoui à cette affaire, un incident isolé qui s'est soldé par un crime odieux, relève de la calomnie, et jette sur lui un discrédit inacceptable et irresponsable », indique le bureau du conseiller juridique. « Chaque mention de son nom dans ce dossier fera l'objet de poursuites devant les tribunaux afin de mettre un terme aux mensonges, au chantage et à toute tentative de modifier la véracité des faits », conclut le communiqué.
Il convient de rappeler que vendredi soir, les proches de la victime avaient organisé une marche en direction de la demeure d'Antoun Sehnaoui.
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15 h 57, le 20 juillet 2015