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Moyen Orient et Monde - Interview

« Cet accord ne s’apparente pas à une détente ou à un rapprochement »

Ali Vaez, analyste de l'International Crisis Group, a répondu aux questions de « L'Orient-Le Jour » quelques minutes avant son départ de Vienne.

Il y a 12 jours, des journalistes patientaient devant le palais Coburg, à Vienne, où se sont tenues les négociations. Archives AFP

Quel sera l'impact de cet accord sur les futures relations américano-iraniennes?
Je ne pense pas que l'accord va régler les différends qu'ont eus et ont ces deux pays. Le scénario le plus probable est que cet accord mette fin à une certaine escalade, mais ne s'apparente pas à une détente ou à un rapprochement. Il y a tellement de différences entre les deux pays qui ne pourront s'évaporer en une nuit. Le seul élément de la dynamique qui serait amené à changer est le fait que désormais, les deux camps s'adressent enfin la parole. Cela n'était pas possible avant l'accord et aurait pris des années autrement. L'accord aura des conséquences sur le Moyen-Orient. Mais à part ça, il ne faut pas s'attendre à des changements significatifs dans les rapports entre les deux pays, car le processus de dégel prendra du temps. Il y a tellement de discordances que ces relations ne changeront pas durant les trois prochains mois.

Vous avez mentionné hier, dans une interview à l'AFP, que « l'accord est aussi fragile que les forces contre lui sont puissantes ». Qu'entendez-vous par là ?
Il existe des détracteurs de l'accord à Washington comme à Téhéran, de même que dans la région. Il est certain que l'accord passera le cap du Congrès, mais en même temps, nous ne devrions pas sous-estimer le niveau de résistance à l'accord qui existe en Iran. Toutefois, de manière générale, je pense qu'il aura une haute chance de survie, mais pas sans lutte.

 

(Lire aussi : À Vienne, tout le monde a gagné, ou presque..., le décryptage d'Anthony Samrani)



Quel a été le moment le plus important lors du dernier round des négociations?
Je dirais qu'il a été extrêmement difficile de surmonter certains problèmes sur lesquels les différentes parties ont finalement trouvé un terrain d'entente. Il y avait des points difficiles en suspens, difficiles à résoudre, et en même temps, il y avait plusieurs pays qui avaient tous une opinion différente. Ils avaient tous leur mot à dire, ce qui n'a pas facilité la tâche.

Quelle était l'ambiance générale ce matin à Vienne une fois l'accord annoncé ?
L'ambiance ce matin était à la célébration. Tout simplement car les négociateurs ont tellement attendu ce moment et ont travaillé depuis tellement longtemps. Certains d'entre eux n'ont même pas quitté l'hôtel dans lequel les négociations avaient lieu. Ils n'ont pas vu leurs familles, ils ont raté des célébrations nationales, les anniversaires de proches, des obsèques même... Ils étaient juste heureux de l'issue favorable.

De même pour les journalistes, qui suivaient de près les négociateurs en espérant recueillir des bribes d'informations. Et puis sous la chaleur de l'été, en plein mois de juillet, ça n'a pas été chose aisée ! C'était difficile pour tout le monde, les négociations ont été laborieuses. Et tous ont été enchantés lors de l'annonce de l'accord. Je pense aussi que tout le monde est resté conscient qu'il reste un long chemin à effectuer et quelques obstacles à résoudre. Mais au vu de l'ambiance festive, certains ont laissé de côté le fait qu'il reste certains désaccords malgré l'accord.

 

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Quel sera l'impact de cet accord sur les futures relations américano-iraniennes?Je ne pense pas que l'accord va régler les différends qu'ont eus et ont ces deux pays. Le scénario le plus probable est que cet accord mette fin à une certaine escalade, mais ne s'apparente pas à une détente ou à un rapprochement. Il y a tellement de différences entre les deux pays qui ne pourront s'évaporer...

commentaires (4)

"Le commencement est la moitié de tout.".

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

14 h 29, le 15 juillet 2015

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Commentaires (4)

  • "Le commencement est la moitié de tout.".

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    14 h 29, le 15 juillet 2015

  • Cet analyste dit une chose et, tout de suite après, son contraire. C'est marrant !

    Halim Abou Chacra

    12 h 37, le 15 juillet 2015

  • C'EST UNE CHÉTIVE COLOMBE CRÉÉE DE TOUTES PIÈCES ET PEINTE EN BLANC QU'ON A LÂCHÉE DANS LES AIRS ! LES DOGUES DE LA RÉGION SONT ET RESTERONT À L'ACTION ! NIAIS QUI CROIT AU MIRACLE... CAR IL SEMBLE QU'IL EST DE L'INTÉRÊT DES ABRUTIS OCCICONS ET DES PERC(S)ÉS QUE LES CHASSES CONTINUENT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 35, le 15 juillet 2015

  • Bien vu...! Cet accord, s'apparente surtout à un mariage de cocus ...heureux de l'être....!

    M.V.

    10 h 13, le 15 juillet 2015

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