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Lifestyle - Exposition

« La grande route inca », ancêtre de la highway

C'est une route qui s'étale sur 40 000 kilomètres et relie six pays en traversant de magnifiques vallées, de hautes montagnes, des gorges et des précipices. « La grande route inca » est un véritable chef-d'œuvre d'ingénierie.

Un tracé à perte de vue.

Ses auteurs ne sont pas sortis des Ponts et chaussées. Ils sont issus de la plus grande civilisation de l'Amérique précolombienne et ont fait aussi bien, si ce n'est mieux, il y a... 500 ans. Aujourd'hui, le Musée national amérindien de Washington leur rend hommage à travers une spectaculaire exposition intitulée La grande route inca: l'architecture d'un empire. Il aura fallu aux curateurs plus de six ans de recherches et de conceptualisation pour offrir au public une image parfaite de cette entreprise de titans qui, au-delà de la technique de construction, est devenue synonyme de premier réseau de communication réalisé à des fins politiques et économiques. Il a permis l'essor dès le XIVe siècle et l'expansion de l'empire inca, qui avait englobé l'Argentine, la Bolivie, le Chili, la Colombie, l'Équateur et le Pérou, et auquel avait mis fin l'invasion espagnole en 1532.

À dos de lama
Ce chemin était emprunté pour effectuer des échanges d'un pays à l'autre, en transportant les marchandises à dos de lama. Il était également utilisé pour la transmission d'informations à travers l'empire. Des coursiers se relayaient tous les deux à trois kilomètres afin de permettre un transfert plus rapide. Des auberges-relais avaient ainsi été construites tout au long du chemin. Le gouvernement central assurait le service routier. Les villages situés à proximité d'un pont devaient en garantir le bon état.

Pas d'outillage sophistiqué
Appelé officiellement Qhapaq Ña de son nom inca (la voie royale), cet ancêtre de l'autoroute est inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco, car porteur d'une valeur universelle. Plusieurs de ses segments sont encore utilisés et révérés en tant qu'espace sacré et symbole de la continuité culturelle. À l'époque de son traçage, cette route a constitué un défi humain exceptionnel en raison surtout de l'absence d'équipement sophistiqué en fer et d'animaux d'élevage pouvant tirer les poids lourds. Les outils utilisés étaient en bois, en pierre et en bronze. Une fois le chemin dessiné, il était tassé avec de l'herbe, de la terre et du sable, et recouvert de galets et de pierres, à la manière des pavés. Puis, il fallait traiter avec l'environnement accidenté, des plateaux désertiques à la Cordillère des Andes, avec ses pics séparés par des vallées. Mais les Incas avaient réponse à tout. Pour les passages difficiles, ils avaient prévu des escaliers et des ponts suspendus, réalisés en cordages et pouvant atteindre 60 mètres de haut.

Annonciatrice des temps à venir
Tous ces détails et beaucoup d'autres sont clairement racontés au Musée national amérindien qui a voulu embarquer les visiteurs sur cette route fascinante. Une invitation rendue possible grâce à de très belles installations, des projections 3D, des vidéos interactives, des cartes géographiques et d'impressionnants agrandissements de photos. On a pu également y découvrir 140 objets (bijoux en coquillages, figurines en or, en argent et textiles), témoins des principes de dualité, de réciprocité et d'intégration de ce peuple. Autant d'exemples de l'importance de la structure et de la spiritualité de cette route d'exception. Une véritable highway sans véhicules, bâtie il y a 500 ans, et uniquement pratiquée par des êtres humains et leurs lamas.
Pour aller encore plus loin dans la connaissance de ce phénomène, annonciateur des temps à venir, qui a bousculé le domaine du transport et de la communication, le musée a organisé un symposium de deux jours et un Folkelife festival. On y a vu notamment douze artisans tissant un pont qui s'est élevé à 4 mètres du sol, reliant deux points d'une rue de Washington et pouvant supporter le poids de dix personnes.
Le directeur de ce musée, Kevi Gover, de descendance amérindienne, a tenu à préciser que « le savoir des Incas et leur compréhension de leur environnement, leur agriculture et leur ingénierie sont des plus instructifs, particulièrement pour notre monde aux prises avec les défis existentiels de la durabilité ».

Ses auteurs ne sont pas sortis des Ponts et chaussées. Ils sont issus de la plus grande civilisation de l'Amérique précolombienne et ont fait aussi bien, si ce n'est mieux, il y a... 500 ans. Aujourd'hui, le Musée national amérindien de Washington leur rend hommage à travers une spectaculaire exposition intitulée La grande route inca: l'architecture d'un empire. Il aura fallu aux curateurs...
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