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Liban - L’éclairage

Que cache le regain de tensions politiques provoqué par le CPL ?

Après les manifestations aounistes devant le Grand Sérail, jeudi, et les conflits qui ont éclaté en Conseil des ministres le même jour, les observateurs s'interrogent sur les raisons de ce regain de tension alors même que personne n'a intérêt à ce que le cabinet de Tammam Salam démissionne.
Selon un homme politique, le général Michel Aoun, chef du bloc du Changement et de la Réforme, aurait par ce mouvement voulu tester une « amitié inédite » avec le courant du Futur, après les rencontres et le dialogue qui ont eu lieu. Il aurait ainsi profité du dossier des nominations sécuritaires pour mettre le Futur devant le fait accompli et savoir à quel point il est susceptible de tenir ses promesses, entend-on dans les milieux de Rabieh.
De leur côté, les milieux du courant du Futur assurent qu'aucune promesse n'a été faite, et que l'ancien Premier ministre Saad Hariri affiche une position stable qui consiste à appuyer tout candidat à la présidence qui ferait l'unanimité dans la rue chrétienne et aurait la bénédiction de Bkerké. Il serait également favorable à la nomination du général Chamel Roukoz à la tête de l'armée, mais pense que la priorité est à l'élection d'un président.
À Rabieh, on pense plutôt que Saad Hariri, bien qu'étant sincère, n'est pas libre d'honorer ses engagements en raison d'une pression saoudienne. Des voix aounistes se sont ainsi élevées pour dénoncer l'ingérence saoudienne qui serait, selon elles, derrière le mouvement d'opposition à l'arrivée de Michel Aoun à Baabda, et du général Roukoz au commandement de l'armée. Les efforts prodigués par le président du Parlement Nabih Berry, et par le chef du PSP Walid Joumblatt, en vue de débloquer la situation après le gel des réunions du Conseil des ministres, n'ont pas abouti face à l'insistance de Michel Aoun, qui préfère mener son combat jusqu'au bout, en brandissant le slogan des droits des chrétiens.
Et c'est ainsi que, selon un ministre, le débat s'est déplacé des nominations militaires vers les prérogatives du président de la République, et que Tammam Salam a été accusé de s'approprier ces prérogatives. Cette campagne contre Tammam Salam et les qualificatifs dont il a été affublé (notamment celui de « daechiste ») ont laissé des traces dans la vie politique, qui n'ont été tempérées que par les multiples contacts effectués par des personnalités chrétiennes.
De leur côté, les milieux du 14 Mars s'étonnent des prises de position de Rabieh. Ils relèvent les contradictions dans le discours de Michel Aoun et se demandent si le fait de pousser à la démission du gouvernement en ces circonstances, qui déboucherait sur un vide politique total, n'est pas le prélude à un appel à l'organisation d'une constituante. Ils s'interrogent sur la position des alliés de Aoun et s'ils sont prêts à poursuivre dans cette voie.
Plus grave encore, des milieux beyrouthins craignent que ce regain de troubles politiques ne cache une tentative de déplacer les tensions confessionnelles de la rue musulmane – entre chiites et sunnites – à la scène nationale – entre musulmans et chrétiens. C'est ce que le courant du Futur et les leaders musulmans ont tenté d'éviter, ajoutent-ils. Ils estiment aussi que les tensions ravivées par le Courant patriotique libre (CPL) cacheraient une lutte interne en relation avec les élections du parti, et les efforts pour faire parvenir le (ministre des Affaires étrangères) Gebran Bassil à la tête du parti, malgré l'opposition interne à sa candidature.
Que se passera-t-il après la fête du Fitr ? Un ministre indique que le président de la Chambre, Nabih Berry, devrait intensifier ses contacts pour éviter la catastrophe, et qu'il tenterait de trouver un compromis interne en attendant les grands compromis régionaux, d'autant plus que le dossier libanais devrait redevenir prioritaire après la conclusion d'un accord sur le nucléaire entre l'Occident et l'Iran.

Après les manifestations aounistes devant le Grand Sérail, jeudi, et les conflits qui ont éclaté en Conseil des ministres le même jour, les observateurs s'interrogent sur les raisons de ce regain de tension alors même que personne n'a intérêt à ce que le cabinet de Tammam Salam démissionne.Selon un homme politique, le général Michel Aoun, chef du bloc du Changement et de la...

commentaires (3)

Que cache-t-il ? Rien du tout ! Du vide !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

13 h 24, le 13 juillet 2015

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Commentaires (3)

  • Que cache-t-il ? Rien du tout ! Du vide !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    13 h 24, le 13 juillet 2015

  • QUE CACHE-T-IL SINON LE DEGRÉ DE L'ILLOGISME Où LA FRUSTATION A JETÉ LE PARAVENTISSIME ! QU'IL A RAISON DANS SES DEMANDES EN CE QUI CONCERNE LES CHRÉTIENS... POINT DE DOUTE... SANS OUBLIER QU'IL FUT CELUI QUI A COMBATTU LE PRÉSIDENT SLEIMANE ET AFFAIBLI CE POSTE CHRÉTIEN... MAIS IL A TORT ET GRAND TORT DANS LA MANIÈRE D'ACHEVER SES RÉCLAMATIONS... RÉCLAMATIONS QUE SEULE L'UNTITÉ... LA VRAIE UNITÉ... DES RANGS CHRÉTIENS PEUT EN ARRIVER À LEUR RÉALISATION !!!

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 40, le 13 juillet 2015

  • Nous refusons Iznogoud-Aoun en tant que candidat présidentiel. Il n'a ni les compétences, ni la stature d'un homme d'Etat. Il est irascible, emporté et imprévisible, il change de camp sans scrupules et a oublié depuis belle lurette le sens de mots tels que principes, droiture et probité. Il a fait du népotisme une institution, et il est trop vieux pour gouverner qui que ce soit. Pour le bien du pays et des Libanais, nous lui souhaitons une retraite lointaine et heureuse.

    Dounia Mansour Abdelnour

    01 h 15, le 12 juillet 2015

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