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Liban - Iftar

Machnouk : J’invite le général à faire un pas vers le centrisme pour protéger le Liban

Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk. Photo Ani

Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a choisi l'iftar annuel de son ministère pour lancer des messages dans toutes les directions. Il s'est ainsi directement adressé au général Aoun qu'il a qualifié d'ami pour l'inviter à faire « un pas vers la modération » qui préserve le modèle libanais unique en son genre et qui mérite de vivre. Il a par contre évité de nommer le ministre de la Justice Achraf Rifi, tout en répondant à ses critiques et à ceux qui font des surenchères. Il a conclu son discours par une pointe indirecte mais claire au Hezbollah en affirmant qu'il ne commettra pas « des fautes nationales comme le font, à travers leurs unités de défense, ceux qui sont encore en dehors de l'État... ».
Au plus fort de la tempête soulevée par les scènes de tortures à Roumieh, Nouhad Machnouk avait promis de répondre en temps voulu à ceux qui l'avaient critiqué et qui avaient mobilisé une partie de la rue sunnite contre lui. Ce temps est visiblement arrivé, puisque hier, à peine rentré de Djeddah, il a prononcé un discours au cours de l'iftar qu'il a donné en présence des principaux fonctionnaires de son ministère, civils et militaires. M. Machnouk a parlé deux jours avant le chef du courant du Futur pour prêcher la modération, qui est, selon lui, le choix de Saad Hariri et du Premier ministre Tammam Salam.

La rue au détriment de l'État
Il a commencé par annoncer deux bonnes nouvelles : la première est la fin des procès des détenus islamistes, « qui fait, a-t-il dit, que ce dossier ne sera plus exploité », et la seconde est l'arrestation des ravisseurs du petit Ricardo Geara et la restitution de la rançon payée à sa famille.
Le ministre est ensuite revenu sur ce qu'il a appelé la campagne menée contre lui et contre le ministère pour affirmer que rien ne le fera renoncer à poursuivre la lutte menée contre l'extrémisme et le terrorisme. « Je le dis à ceux qui courtisent les extrémistes à la recherche d'une popularité provisoire, cette attitude renforcera les extrémistes et affaiblira les modérés. Mais tous doivent savoir, grands et petits, professionnels ou amateurs, que la modération responsable est le choix de Saad Hariri, et nous nous y conformons par conviction et par sens des responsabilités. Nous ne ferons pas comme d'autres, qui cherchent à gagner la rue au détriment de l'État. »
M. Machnouk a rappelé que son ministre avait été la cible d'une campagne de diffamation, d'accusations et de surenchère. Pourtant, une enquête professionnelle a été menée et les auteurs des critiques n'en ont pas parlé. « Nous sommes hélas habitués au Liban à la culture des insultes et aux procès d'intentions, sans avoir celle de reconnaître un travail bien fait et de le saluer... Pourtant, où est la logique dans le fait de jeter l'enfant avec l'eau du bain, de rejeter l'État avec ceux qui ont commis des abus ?
Je le dis sincèrement, un État même faible est préférable à la force de la rue, de ses émirs et de ses extrémistes. » Le ministre de l'Intérieur a ensuite évoqué les réalisations de son ministère pendant l'année écoulée, ajoutant que cela n'aurait pas été possible sans l'appui du Premier ministre, Tammam Salam, des ministres, et en particulier celui des Finances Ali Hassan Khalil, ainsi que du don accordé par l'Arabie saoudite.

Formule créative
Évoquant les atteintes contre l'État, Nouhad Machnouk a déploré qu'elles soient devenues désormais une pratique politique, comme ce qui s'est passé la veille en Conseil des ministres. « Que reste-t-il de la modération et de l'immunité de son environnement si elle est qualifiée de terrorisme politique ? » s'est-il demandé, avant d'estimer que « ce comportement a entraîné une des plus laides mobilisations confessionnelles au Liban ». « Ce camp, a-t-il dit, qui affirme se battre pour le partenariat, n'est-il pas en train de chercher à imposer ses choix pour la présidence et les nominations militaires ? »
Il a ensuite rappelé qu'à des degrés différents, lui et le général Aoun ont fait l'expérience de l'exil forcé et de l'éloignement de la patrie. C'est pourquoi, à partir de cette douloureuse expérience commune, il l'a invité à faire un pas vers une zone centriste, où le pays sera protégé par les véritables forces modérées. « L'exagération dans la réclamation des droits des chrétiens ne fera qu'exacerber les extrémismes qui déplorent les injustices faites aux sunnites et aux chiites... » Au Liban, a encore dit M. Machnouk, « il y a une formule créative de coexistence dont rêvent les sociétés qui explosent autour de nous. Ce pays mérite de vivre pour les générations futures qui devraient avoir leur place dans les banques, les universités, les institutions et les sociétés, non dans la rue ! ».
Il a enfin affirmé que les plans de sécurité se poursuivront et qu'il n'y aura pas des traitements différents pour les criminels, appelant ceux qui avaient fait des promesses à les mettre en œuvre, dans une allusion au Hezbollah et au plan de sécurité dans la Békaa.

 

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Le ministre de l'Intérieur Nouhad Machnouk a choisi l'iftar annuel de son ministère pour lancer des messages dans toutes les directions. Il s'est ainsi directement adressé au général Aoun qu'il a qualifié d'ami pour l'inviter à faire « un pas vers la modération » qui préserve le modèle libanais unique en son genre et qui mérite de vivre. Il a par contre évité de nommer...

commentaires (5)

Non, maali el-wazir Nouhad Machnouk, Michel Aoun n'est l'ami de personne sauf ses gendres et lui-même. Vous ne pouvez être ami avec quelqu'un qui ne tient pas ses engagements.

Un Libanais

12 h 39, le 11 juillet 2015

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Commentaires (5)

  • Non, maali el-wazir Nouhad Machnouk, Michel Aoun n'est l'ami de personne sauf ses gendres et lui-même. Vous ne pouvez être ami avec quelqu'un qui ne tient pas ses engagements.

    Un Libanais

    12 h 39, le 11 juillet 2015

  • S'IL SAVAIT FAIRE DES PAS VERS LE CENTRISME TOUT EN CHANGEANT DE BOUSSOLE ET DE VOCABULAIRE... ET DE MANIÈRES... LE GÉNÉRALISSIME PARAVENTISSIME SERAIT AUJOURD'HUI SUR LA CHAISE DE SES RÊVES.... MAIS... LES FAUSSES MANOEUVRES ET LES ERREURS ACCUMULÉES L'ONT EMPÊCHÉ ET L'EMPÊCHENT ENCORE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 55, le 11 juillet 2015

  • CORRECTION ! MERCI : "On lui balance des invitations...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 50, le 11 juillet 2015

  • On lui des invitations encore au caporal amer aigri ? !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 18, le 11 juillet 2015

  • Le ministre Machnouk invite le général Aoun "à faire un pas vers la modération" et le centrisme ! Ce dont il est absolument incapable. Si le général et son équipe -qui n'existe pas car son équipe c'est LUI- avaient le moindre sens politique, il aurait opté pour cette modération et ce centrisme en 2005 même, en se séparant du 14 Mars. S'il l'avait fait, la présidence de la République lui aurait échu entre les mains tout naturellement en 2008. Maintenant c'est trop tard.

    Halim Abou Chacra

    04 h 20, le 11 juillet 2015

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