À l'occasion de la 35e commémoration du « massacre de Safra » (7 juillet 1980), le Parti national libéral (PNL) a fait paraître un communiqué dans lequel il déplore que « les Libanais en général, et les chrétiens en particulier, n'ont rien retenu de la tragédie du passé » et se déchaîne contre le chef du CPL, le général Michel Aoun, sans le nommer.
« Les adeptes de l'école politique du "moi ou personne, quel qu'en soit le prix", tiennent aujourd'hui la dragée haute au pays, se livrent à des discussions byzantines et s'affrontent sans honte, provoquant l'effondrement du temple sur les têtes de leurs enfants, affirme le communiqué. « En cette pénible occasion, poursuit le texte, nous évoquons le souvenir de nos martyrs, le souvenir de justes qui se sont offerts sur l'autel de la patrie le jour où des frères se divisèrent en bourreaux et victimes. »
« Nous évoquons le souvenir de nos martyrs, fiers de leurs sacrifices et de leurs dons, fiers d'une page de l'histoire demeurée pure ; et dans le même temps, nous accordons notre pardon dans l'esprit de Camille Chamoun qui a toujours placé l'intérêt de la patrie au-dessus de celle du parti ou de la famille, une attitude qui fait défaut aux Libanais en général, et aux chrétiens en particulier, qui s'en remettent aujourd'hui à ceux qui ont privé l'action politique de tout sens éthique, ceux qui les ont conduits, ainsi que la République libanaise, à être privée de président et à être une patrie blessée perdant son sang en abondance. »
Le massacre de Safra, le 7 juillet 1980, a été perpétré par les milices conduites par Bachir Gemayel, dans la volonté d'« unifier le fusil chrétien ». L'attaque surprise de la caserne des « Tigres » (Noumour) du PNL, à Safra, fit quelque 83 morts et décapita la milice armée. L'attaque, prévue pour 4 h du matin, fut retardée jusqu'à 11 heures pour s'assurer que le chef de la milice, Dany Chamoun, avait quitté les lieux.
commentaires (4)
Si a l’époque Dany avait accepté d'unifier le fusil des partis Chrétiens Safra aurait été évité. L’opération semblait être nécessaire. Elle a eu lieu et elle a permis de sauver les régions libres. Maintenant c'est du passé. Que Aoun prenne exemple sur les familles Chamoun et Gemayel qui ont plusieurs fois mis l’Intérêt national avant les leurs propres et alors le Liban ne se portera que mieux. Ça s'applique aussi a tous les autres politiciens et de tous les bords.
Pierre Hadjigeorgiou
11 h 58, le 08 juillet 2015